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Conflit au Tigré : les populations rurales sont durement impactées

Depuis novembre 2020, la région du Tigré, au nord de l’Ethiopie, est frappée par un conflit. Des dizaines de milliers de personnes ont dû fuir les violences, certaines d’entre elles jusqu’au Soudan voisin. Alors qu’une grande partie des six millions d'habitants du Tigré vit dans des zones montagneuses et rurales, les équipes humanitaires présentes dans la région n’ont pas encore pu atteindre toutes les communautés ayant besoin d’assistance.

conflit Tigré
Wagiha, originaire de la ville de Humera, au nord de l'Ethiopie, est assise avec ses enfants dans une école d'Abi Adi, au centre du Tigré. Les écoles sont devenues des lieux d'accueil  pour les personnes déplacées fuyant le conflit. © Igor Barbero/MSF, mars 2021.

Le système de santé du tigré est en ruines

Nombreux sont les habitants du Tigré qui n’ont pas eu accès aux soins de santé et autres services essentiels depuis l’éclatement du conflit. Presqu’à chaque fois que nos équipes atteignent un nouveau village, elles retrouvent un centre de santé partiellement démoli, pillé, et sans aucun personnel. Or, les besoins sont immenses : « Les gens ont très peu d'accès à l'eau potable à la nourriture. Les cas de malnutrition ont augmenté dans tout le Tigré au cours des derniers mois », explique Tommaso Santo, notre coordinateur d’urgence.

Des villages saccagés et des personnes en fuite

Au cours des premiers mois du conflit, les soldats ont occupé des habitations et des fermes, en ont brûlé certaines, et ont pillé des commerces. Des installations telles que les puits d’eau ont aussi été endommagées. Si certains habitants ont retrouvé leurs villages saccagés, d’autres n’y sont encore jamais retournés : certains sont décédés, d’autres ont dû s’installer ailleurs ou se cachent toujours dans les montagnes ou la brousse.

Témoignage de notre patiente Mariam, habitante de la ville de Sebeya

« Avant le conflit, j'étais commerçante », raconte Mariam, alors qu'elle attend de passer un examen prénatal avec une de nos équipes. « Je vendais du café, du sucre et des produits de nettoyage, mais maintenant ma boutique est fermée. Elle a été pillée après que nous avons fui la ville pour nous réfugier dans le village de mes beaux-parents. Je suis restée cachée pendant quatre mois et je ne suis pas encore revenue à Sebeya de façon permanente. Avant le conflit, je menais une belle vie et ma seule préoccupation était d'améliorer mon commerce. Jamais nous n’aurions pensé que le conflit nous toucherait et qu’on se retrouverait sans nourriture et à devoir se cacher dans la brousse. »

conflit Tigré
Des femmes attendent leur consultation médicale auprès de l’équipe de la clinique mobile MSF, dans le village d'Adiftaw, dans la région du Tigré. © Igor Barbero/MSF, mars 2021.

Que font les équipes MSF au Tigré ?

  • Nos équipes portent assistance aux personnes vivant dans des zones reculées et nécessitant des soins médicaux, via des cliniques mobiles et ce, dans une cinquantaine de lieux (plus d’une centaine depuis fin 2020), comme à Axum, Adwa, Abi Adi, Shire, Sheraro, Humera et Dansha.
  • Elles soignent un grand nombre de femmes enceintes, des personnes survivantes de violences sexuelles, ainsi que des personnes souffrant de malnutrition.
  • Beaucoup d’habitants souffrent aussi de pneumonie, de diarrhée ou de maladies de peau, en raison des mauvaises conditions de vie et du faible accès à l'eau potable.
  • Nos équipes ont également soutenu des centres de santé et hôpitaux qui avaient été pillés, et formé leurs personnels de santé.

L’aide apportée reste très insuffisante

Bien que davantage d'organisations humanitaires aient envoyé des équipes au Tigré, la réponse reste extrêmement limitée car elle s'étend très peu au-delà des grandes villes. « Ces dernières semaines, l'accès des organisations humanitaires à diverses parties du Tigré a été encore plus limité. Il est urgent d'intensifier l'aide humanitaire et d'étendre sa portée », explique Tommaso Santo.