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Myanmar : le climat de peur limite fortement l’accès aux soins de santé

Alors que le Myanmar est depuis le 1er février dernier sous régime militaire, les services de santé restent gravement perturbés et peu accessibles pour de nombreuses personnes. De nombreux hôpitaux et cliniques publics sont fermés ou occupés par l'armée, et ceux qui sont ouverts ne peuvent qu’offrir des services limités - la plupart du personnel étant en grève pour protester contre le coup d'Etat militaire.

MSF appelle le gouvernement militaire de facto du Myanmar, ainsi que les autres groupes, à prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir un accès sûr et sans entrave aux soins de santé. 

La sécurité deS patients EST menacée

Les forces de sécurité présentes aux différents points de contrôle scrutent les personnes qui se déplacent, fouillent leurs affaires et les intimident. Les patients doivent généralement choisir entre un établissement privé qu'ils n'ont peut-être pas les moyens de payer, ou un hôpital contrôlé par l'armée où leur sécurité pourrait être menacée, en particulier s’ils ont participé à des manifestations.

Du personnel de santé attaqué

Depuis le début de la prise du pouvoir par les militaires, 179 attaques ont été perpétrées contre du personnel et des structures de santé, et 13 personnes ont été tuées dans ces attaques, selon l'OMS. Les médias ont montré des soignants se faisant tirer dessus à balles réelles alors qu'ils tentaient d'aider les blessés lors de manifestations pacifiques. Des partenaires de MSF ont aussi été témoins de raids sur des organisations soignant les manifestants blessés, et de la destruction de leurs fournitures.

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Nos équipes exercent leurs activités médicales relatives au traitement de l'hépatite C chez les patients co-infectés par le VIH et l'hépatite C, au sein de l'hôpital Thaketa, à Yangon. Depuis le coup d'État militaire du 1er février, l'hôpital est à peine opérationnel, les militaires l'ayant occupé et la plupart du personnel étant en grève. Les soins pour ces patients à haut risque doivent se poursuivre, c'est pourquoi MSF a établi une clinique de fortune dans ses propres bureaux. © MSF/Ben Small, 23 avril 2021.

Une clinique MSF entravée

Des cliniques d'ONG existent à certains endroits, mais elles ne peuvent pas couvrir tous les besoins et ont vu leurs activités limitées par les autorités militaires. Ces dernières ont informé une clinique MSF qu’elle ne pouvait pas soigner les manifestants, y ont retiré les lits d’urgence, demandé l’adresse de chaque membre du personnel et exigé que les blessés soient transférés vers les hôpitaux contrôlés par l’armée. Un bénévole de la clinique a été arrêté pour avoir manifesté. La clinique fonctionne actuellement avec un personnel réduit.

La crise économique menace la réponse humanitaire

Alors que le système de santé publique du Myanmar se détériore, son économie s'effondre également en raison d'un manque de liquidités et d'une augmentation des coûts. Cette crise peut empêcher les organisations, dont MSF, d'acheter des fournitures et des médicaments, de payer les salaires du personnel et de déplacer les marchandises.

La reprise du conflit exacerbe la crise humanitaire

On estime que 60 000 personnes ont été déplacées à l'intérieur du Myanmar et 10 000 autres dans les pays voisins depuis la prise de pouvoir du 1er février. Cette situation est due en grande partie à une résurgence du conflit dans les régions frontalières du Myanmar. Les frappes aériennes et les bombardements forcent les gens à fuir leurs maisons et ont causé un nombre inconnu de victimes civiles. MSF a dû retirer son personnel d'une ville de l'État de Kachin en raison des combats.

Le personnel médical et les organisations humanitaires doivent être protégés de la violence et pouvoir accéder sans entrave aux zones de conflit afin que les personnes en danger puissent bénéficier de soins vitaux.

Les violences, détentions et intimidations empêchent les malades et les blessés de se faire soigner. Elles doivent cesser.