Ngonidzashe et son mari: « Cela nous arrive à nous deux »
Mardi 12 Juillet 2016
Ngonidzashe a 28 ans et est mère de deux enfants. Elle est séropositive et a subi une procédure suite à un test positif lors d'un dépistage du cancer du col de l'utérus. Elle peut compter quotidiennement sur le soutien de son mari avec qui elle partage tout.
« Je vis à Gutu, au Zimbabwe, avec mon mari qui est électricien. Nous avons un petit champ avec des tomates et quelques poules. Nous avons trois enfants à la maison dont un bébé dont je dois m’occuper. Notre fille de six ans va à l’école et le fils de mon mari a déjà 12 ans.
Lorsque j’étais enceinte de mon premier enfant, en 2010, j’ai subi un test de dépistage du VIH. J’ai appris que j’étais séropositive. Je n’ai pas pris de médicaments directement et en emménageant à Gutu, j’ai commencé à avoir des tâches sur ma peau. J’ai alors commencé à prendre des médicaments et j’ai donné naissance à ma fille. Elle a été testée quelques temps après sa naissance et elle n’était pas malade. J’ai pu lui donner le sein grâce à mon traitement et ce, pendant six mois.
Pour ma deuxième grossesse, j’ai suivi mon traitement, et mon enfant n’est pas séropositif. Mon traitement antirétroviral fonctionne très bien, le virus est maintenant indétectable et grâce à ça, j’ai pu allaiter mon enfant. Je l’allaite toujours maintenant car nous n’avons pas beaucoup à manger…
Vivre avec le VIH, c’était très difficile à accepter au début. Maintenant, cela fait partie de ma vie. Mon mari est également séropositif, il est reconnaissant que je me sois faite dépister, comme cela on pouvait savoir ce qu’il en était. Il m’a encouragée à prendre mon traitement et à réapprendre à vivre à nouveau et il m’a dit « cela nous arrive à nous deux ».
J’étais apeurée
Malgré que je sois séropositive, j’étais une personne en bonne santé. Je me suis rendue à la clinique pour réaliser un test « VIAC », qui détecte le cancer du col de l'utérus, même si je ne ressentais aucune douleur. J’ai entendu dire que le test pouvait sauver des personnes. J’ai écouté toutes les informations avant le test. Après celui-ci, on m’a dit que j’avais des lésions sur plus de 75% du col de l’utérus. Les médecins m’ont dit que je devais me rendre à la capitale, Harare, pour me faire soigner et réaliser le Leep. Mais je n’avais pas l’argent pour y aller, j’étais apeurée.
En février 2016, j’ai reçu un appel de MSF qui m’a permis de me rendre dans une clinique de Harare afin de subir la procédure. J’ai été soignée et on m’a annoncé que je n’avais pas de cancer. Durant le Leep, je n’ai pas eu mal, j’étais heureuse car je n’avais pas de cancer. »
MSF à Gutu
Depuis 2014, dans le cadre de son projet sida, MSF a développé dans la région de Gutu des services de dépistages du cancer du col de l'utérus pour la population. Les équipes sur place aident le ministère de la Santé et de l’Enfance zimbabwéen en organisant des sessions d’information dans les cliniques et en allant dans les villages de la région à la rencontre des patientes afin de leur expliquer l’importance du dépistage.