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La peur du regard des autres pour Gamuchirai

Gamuchirai a 46 ans et vit depuis deux ans sur traitement antirétroviral car elle est séropositive. En avril 2016, elle réalise un test de dépistage du col de l’utérus. Les médecins suspectent un cancer et recommandent une biopsie.

Gamuchirai dans sa maison à Gutu  © Mélanie Wenger
Gamuchirai dans sa maison à Gutu  © Mélanie Wenger. Zimbabwe/Gutu, 2016.

« J’avais reçu des informations concernant un test de dépistage du col de l’utérus et je ressentais de la douleur en-dessous des abdominaux donc je me suis rendue à la clinique car une amie m’a encouragée à le faire. 

Après le test, je devais me rendre à un autre hôpital mais je n’avais pas l’argent nécessaire et je devais prendre soin de mes petits-enfants. Les médecins m’ont dit que j’avais besoin d’une biopsie qui coûte 56,42€ car ils pensaient que je pouvais avoir un cancer. 

informer des risques

Malgré mes quelques douleurs, je me sentais relativement bien, je pouvais toujours m’occuper de ma maison ainsi que de mon jardin. Je ne voyais donc pas l’utilité de me dépêcher pour réaliser la biopsie. De plus, pour la payer, je pouvais attendre que ma fille ait fini de payer les frais de scolarités de ses enfants. 

Le mentor des infirmières MSF ici à Gutu m’a expliqué que cela ne pouvait pas attendre car le cancer pouvait se propager dans mon corps. MSF a proposé de me payer les frais pour la biopsie, je leur suis reconnaissante, je vais le faire. 

Gamuchirai en discussion avec Tendai dans sa maison de Gutu  © Mélanie Wenger
Gamuchirai en discussion avec Tendai dans sa maison de Gutu  © Mélanie Wenger. Zimbabwe/Gutu, 2016. 

une découverte tardive du vih

J'ai appris que j'étais séropositive il y a quelques années déjà. En 2014, je me sentais faible et malade donc je me suis rendue à l’hôpital où j’ai été auscultée. Après cela, je ressentais toujours de la douleur donc je suis retournée à la clinique et c’est là que j’ai réalisé un test de dépistage du VIH. Je pensais qu’il n’y aurait aucun souci car mon mari est décédé il y a des années et je n’ai pas pu le contracter depuis lors. 

Quand j’ai appris que j’étais séropositive, je ne m’y attendais pas mais je l’ai accepté. J’ai toujours été fidèle à mon mari et je me suis demandé si mon mari l’était car c’est sûrement lui qui me l’a transmis.

Je connais quelqu’un dans mon village avec qui j’allais à l’école quand j’étais jeune et qui est également séropositif, nous en parlons ensemble, nous nous encourageons l’un et l’autre par exemple pour prendre nos médicaments quand il le faut,  il s’agit de notre vie. »

MSF dans la région de Gutu au Zimbabwe

Depuis 2014, dans le cadre de son projet sida, MSF a développé dans la région de Gutu des services de dépistages du cancer du col de l'utérus pour la population. Les équipes sur place aident le ministère de la Santé et de l’Enfance zimbabwéen en organisant des sessions d’information dans les cliniques et en allant dans les villages de la région à la rencontre des patientes afin de leur expliquer l’importance du dépistage.