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Gaza : Les blessures ne disparaissent pas quand les bombardements cessent

Entre le 10 et le 21 mai, des frappes aériennes et des tirs d’artillerie israéliens ont tué plus de 250 personnes et blessé près de 2000 autres dans la bande de Gaza. En seulement onze jours, beaucoup de Gazaouis ont vu leurs maisons et leurs vies détruites. En Israël, des roquettes et d’autres projectiles lancés de Gaza ont tué 13 personnes, dont un enfant et un adolescent, et ont blessé plus de 700 personnes. Un cessez-le-feu a été instauré le 21 mai.

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Aymen Al-Djaroucha, notre coordinateur de projet à Gaza, devant notre clinique après qu'elle a été endommagée par un bombardement israélien. La salle de stérilisation et la salle d'attente ont été hors service. Personne n'a été blessé dans notre clinique, mais des personnes ont été tuées par le bombardement. © MSF, 19 mai 2021.

Des blessures à vie

Hani, jeune homme de 26 ans, était en train de rentrer chez lui pour les célébrations de la fin du mois de Ramadan lorsqu’il a été blessé. « Je m’apprêtais à ouvrir la porte de chez moi lorsqu’un missile a touché le bâtiment d’à côté ». Deux de ses voisins ont été tués sur le coup.

Les os de la jambe d’Hani ont été brisés par des débris. Les effets à long-terme de ses blessures sont durs à accepter : Hani aura besoin de plusieurs opérations de chirurgie avant de pouvoir marcher à nouveau.

« La violence de ces dernières semaines a créé une énorme cohorte de nouveaux patients, qui vont devoir faire face à des situations de handicap et à plusieurs séries d’opérations chirurgicales au cours des mois et même des années à venir », explique Helen Ottens-Petterson, notre cheffe de mission à Gaza.

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La tour Al-Shorouk de 14 étages, qui abritait les bureaux des médias dans la ville de Gaza, a été complètement détruite par de multiples frappes aériennes. © Fady Hanona/MSF

Privés d’accès aux soins

Pendant l’offensive, beaucoup de personnes à Gaza n’ont pas pu accéder aux soins de santé à cause de pénuries de médicaments et de fournitures médicales. Le point de passage d’Erez, entre Israël et Gaza, est resté fermé pendant 10 jours, sans possibilité d’approvisionner les stocks médicaux des structures de santé.

Des équipes MSF venues en renfort ont apporté des fournitures médicales nécessaires, comme des poches de sang, lorsqu’elles ont enfin pu rentrer dans la bande de Gaza le 24 mai. L’accès humanitaire pour les équipes et le matériel médical reste un défi dans l’enclave.

Des infrastructures vitales détruites

À Gaza, d’importantes infrastructures, telles que les routes, les installations sanitaires, les structures de santé et les écoles ont également été endommagées ou détruites. La moitié du réseau électrique de Gaza ne fonctionne pas et plus d’une dizaine d’établissements de santé, dont le laboratoire central d’analyses pour les tests de Covid-19, ont été endommagés.

Renforcement de nos activités

Bien que notre clinique à Gaza ait été endommagée par les bombardements aériens, les consultations ambulatoires ont pu reprendre le 20 mai et, depuis que les bombardements se sont arrêtés, nous avons renforcé ses activités régulières. L’hôpital d’Al-Awda, dans lequel nous dirigeons une unité chirurgicale, a lui été endommagé par trois frappes aériennes.

Les équipes ont effectué plus de 100 opérations chirurgicales aux urgences de cet hôpital, sur des patients qui avaient été blessés par des tirs de missiles ou d’artillerie. Nous avons aussi fait don de fournitures médicales au Ministère de la santé afin de soutenir d’autres structures médicales soignant des blessés.