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Un convoi d'aide MSF de 14 camions pour les victimes du séisme entre dans le nord-ouest de la Syrie

L'organisation internationale appelle à une augmentation urgente de l'aide humanitaire, qui n'atteint même pas les volumes pré-tremblement de terre.

Un convoi de 14 camions de Médecins Sans Frontières est entré aujourd'hui dans le nord-ouest de la Syrie, en provenance de Turquie, par le poste frontière de Hammam. Ce premier convoi transporte 1296 tentes destinées aux personnes déplacées et aux familles (de 5 personnes ou plus) laissées sans abri par le séisme ainsi que 1296 kits d'hiver pour proteger les gens du froid. D'autres convois MSF devraient suivre rapidement pour livrer du matériel médical et non médical.

Cependant, prévient MSF, une augmentation urgente du volume des fournitures est nécessaire pour répondre à l'ampleur de la crise humanitaire. Dans les dix jours qui ont suivi le séisme, le nombre de camions qui ont traversé la frontière vers le nord-ouest de la Syrie était inférieur au nombre moyen de 2022. Présentes dans la région depuis plus de 10 ans, les équipes MSF ont pu immédiatement activer une réponse d'urgence.

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Un convoi de 14 camions de Médecins sans frontières est entré dans le nord-ouest de la Syrie en provenance de Turquie par le poste frontière de Hammam. Février 2023 © Ahmad Amer

Il est urgent d'augmenter le stock

"Nous avons vidé nos stocks d'urgence en trois jours, donnant 4 000 mètres cubes soit 12 tonnes de matériel chirurgical, pansements et médicaments aux hôpitaux. Nos équipes ont apporté leur soutien aux structures de santé de la région jusqu'à épuisement", explique Hakim Khaldi, chef de mission pour MSF en Syrie. "Mais nous n'avons vu aucune aide de l'extérieur. L'aide arrive au compte-gouttes en quantités négligeables pour le moment."

Nos équipes ont identifié d'énormes besoins en termes d’aide. L'accès à un logement et à des conditions d'hygiène décentes est loin d'être sécurisé, d'autant que les 180 000 personnes nouvellement déplacées par le séisme du 6 février s'ajoutent aux deux millions de personnes déplacées par 12 ans de guerre et vivant déjà dans des conditions précaires. MSF fournit actuellement un soutien logistique et médical aux personnes vivant dans cinq centres d'accueil au nord d'Idlib. Des activités visant à assurer la continuité de l'accès aux soins de santé, tant pour les victimes du séisme que pour la population globale, débutent la semaine prochaine.

L'aide humanitaire fournie à la région par le biais du mécanisme transfrontalier n'a même pas encore atteint son volume moyen d'avant le tremblement de terre. Selon les données des Nations unies, cinq jours après le tremblement de terre, seuls dix camions étaient entrés en Syrie par Bab al-Hawa, un point de passage frontalier coordonné par les Nations unies pour l'aide humanitaire en provenance de la Turquie voisine.

Au 17 février, un total de 178 camions chargés d'aide fournie par six agences des Nations Unies avaient traversé le nord-ouest de la Syrie par Bab Al-Hawa et Bab Al-Salama depuis les tremblements de terre survenus onze jours auparavant. En 2022, 7 566 camions chargés d'aide ont traversé la Turquie vers le nord-ouest de la Syrie, soit une moyenne de 227 camions pour la même période de 11 jours. ​

En outre, une partie des 178 camions qui ont atteint le nord-ouest de la Syrie ne faisait pas partie de la réponse au tremblement de terre mais correspondait à des livraisons déjà planifiées. Même en considérant 3 jours de fermeture de la frontière, le volume actuel de l’aide atteint à peine celui d'avant la catastrophe.

Le passage de la frontière du convoi MSF a été possible grâce au soutien d'Al Ameen, une ONG syrienne partenaire de MSF. La livraison a été organisée en dehors du mécanisme humanitaire transfrontalier des Nations Unies coordonné par l'OMS, qui ne couvre pas les biens de première nécessité.

MSF appelle à une augmentation immédiate de l'aide aux personnes touchées par le tremblement de terre dans le nord-ouest de la Syrie, afin de répondre aux nouveaux besoins humanitaires qui s'ajoutent à ceux déjà présents dans la région. La priorité doit notamment être donnée à la fourniture d'abris, d'eau et d'équipements sanitaires, ainsi qu'aux fournitures médicales nécessaires aux soins post-opératoires et au maintien de la continuité des soins, entre autres besoins urgents.