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Nord-ouest de la Syrie : plus de 875.000 personnes ont dû fuir l'offensive depuis le 1er décembre

Dans le nord-ouest de la Syrie, l’armée syrienne et ses alliés ont intensifié les frappes aériennes et l’offensive terrestre, ce qui a mené à une immense vague de déplacements de populations dans et autour de la ville d’Idlib. Plus de 3 millions de personnes – soit l’équivalent d’un peu plus du quart de la population belge - sont désormais coincées dans un étau qui se resserre, entre la ligne de front à l’est et la frontière turque à l’ouest.

UNe situation désespérée

« Les gens sont dans une situation désespérée », déclare Julien Delozanne, chef de mission MSF pour la Syrie. « Les attaques visent maintenant des zones qui étaient avant considérées comme sans danger et qui accueillaient des personnes déplacées dans des camps aux conditions déjà terribles. Si l’offensive militaire se poursuit, la situation sera encore plus dramatique ».

Steeds meer mensen slaan op de vlucht in camions en auto's. Overal vormen zich files. Voor sommigen is dit al de 7de keer dat ze moeten vluchten. © AZG, februari 2020.
De plus en plus de personnes fuient en camion ou en voiture. Des embouteillages se forment partout. Pour certains, c'est déjà la septième fois qu'ils doivent fuir. © MSF, février 2020.

Les 14 et 15 février derniers, le village de Sarmadah a été frappé par des tirs d'artillerie. Des dizaines de milliers de personnes avaient déjà fui les combats menés dans le sud d'Idlib. De nombreuses personnes ont été blessées et des tentes ont été détruites. Le village de Takad, situé à 20 km à l'est, a été touché plusieurs fois depuis le 13 février, provoquant la fuite de presque tous les habitants du village.

Selon le directeur de l'hôpital, Mustafa Ajaj, les seules personnes qui n'ont pas fui sont celles qui n'ont pas les moyens de se déplacer ou qui ne savent pas où aller. « Nous sommes actuellement en train de déplacer nos fournitures médicales vers un autre endroit. Nous sommes à la recherche d'un endroit sûr où nous pourrons reprendre nos activités. Les besoins médicaux augmentent, mais nous avons de moins en moins de médicaments de base en stock pour les personnes qui sont restées à Takad », poursuit Mustafa Ajaj.

PLUS AUCUN HÔPITAL à l'ouest d'alep

L'hôpital de la ville d'Al Atareb, qui a reçu des kits d'urgence de Médecins Sans Frontières, a dû fermer le 16 février, en raison des attaques sur la ville. L'hôpital de Darat-Izaa a également fermé le 17 février, par crainte des bombardements. Par conséquent, il ne reste plus d'hôpital en état de fonctionner dans l'ouest d'Alep.

« Personne ne sait ce qui arrivera demain. Tout ce qu’on sait, c’est que les bombardements continuent et que l’armée avance », a déclaré un médecin de MSF dans le camp de Deir Hassan, à 30 km à l'ouest d'Alep. « Nous vivons dans la peur et le stress ».

Op verschillende plaatsen ten noorden van Idlib delen we essentiële zaken uit, zoals water, dekens en brandstof om zich te verwarmen. © AZG, februari 2020.
Au nord d'Idlib, nous distribuons des choses essentielles, telles que de l'eau potable, des couvertures et du combustible pour le chauffage. © MSF, février 2020.

Selon l'ONU, depuis le 1er décembre, plus de 875.000 personnes ont dû fuir l'offensive vers le nord-ouest de la Syrie. Les personnes sont complètement épuisées et les camps sont surpeuplés. N’ayant nulle part où aller, les gens installent leurs tentes sur des collines ou le long des routes.

DES TEMPÉRATURES HIVERNALES

Les conditions de vie sont inhumaines et les gens peinent à trouver un abri pour se protéger du froid de l'hiver. La semaine dernière, les températures sont tombées en-dessous de zéro, et la neige a bloqué les routes. Une famille de quatre personnes est morte étouffée pour avoir utilisé du carburant de mauvaise qualité pour chauffer leur tente. « Il n'y a pas de chauffage, pas de pain, pas d'eau. Nous brûlons des feuilles d'olivier pour nous réchauffer un peu. Nous avons besoin d'aide », confie un père de famille.

Au sein de nos cliniques mobiles, de nombreux patients sont traités pour des infections respiratoires. Nos équipes ont aussi distribué des médicaments de base, des couvertures, des vêtements d'hiver et des kits d'hygiène et ce, à plus de 13.000 personnes et dans plus de 20 camps à Harim, Salqin, Sarmadah, Killi et Maarat Misrin. En outre, nous fournissons de l'eau potable à des dizaines de milliers de personnes. Mais il est de plus en plus difficile de répondre à tous les besoins.

Comme l’a dit l’un de nos médecins, la guerre dure depuis neuf ans maintenant, mais ce que nous avons vécu cette année est au moins aussi dur que les neuf dernières années réunies.