Yemen: des dizaines de blessés après des attaques sur les marchés et dans les zones résidentielles
Des équipes de MSF ont soigné des dizaines de blessés dans différentes régions du Yémen, du fait des frappes aériennes et des bombardements qui ont eu lieu ces derniers jours dans différentes zones du pays. Les attaques, causant de nombreuses victimes civiles, ont eu lieu entre autres dans des zones densément peuplées. “C’est inacceptable que des frappes aériennes se produisent dans des zones densément peuplées par des civils là où les gens se rassemblent et ont leurs activités quotidiennes », note Colette Gadenne, chef de mission de MSF au Yémen.
A Beni Hassan, au nord-ouest du Yemen, MSF a pris en charge 67 blessés après une série de frappes aériennes sur un marché bondé samedi soir. Une vingtaine de personnes ont été tuées dans cette attaque. Une équipe s’est rapidement rendue sur les lieux pour stabiliser et traiter les blessés, ou les diriger vers des hôpitaux de la région. MSF a également délivré des kits de prise en charge des blessés de guerre et du carburant pour les ambulances. Le lendemain, l’équipe MSF a retrouvé neuf cadavres sous les décombres.
« C’était terrible. Nous n’aurions jamais pu imaginer recevoir en une fois un si grand nombre de personnes grièvement blessés dans un petit centre de santé comme celui de Beni Hassan, a observé le Dr Ammar de MSF. Toute l’équipe a été choquée par ce qu’elle a vu, en particulier parce que cela est arrivé à des gens qui passaient une agréable soirée de Ramadan. »
De nombreuses victimes civiles
Depuis le début du conflit au Yémen, il y a eu dans la région plusieurs attaques faisant un grand nombre de victimes civiles, dont de nombreuses personnes déplacées déjà extrêmement vulnérables et vivant dans des conditions précaires. Ainsi, hier, les équipes de MSF ont soigné 23 civils blessés après une attaque sur le marché d’El Fyoush, dans le gouvernorat de Lahj. La semaine dernière, les équipes ont traité plus de 80 blesssés à Aden, après le bombardement d’une zone résidentielle.
Outre les attaques dans les zones densément peuplées de civils, les infrastructures médicales et leur personnel ont été ciblés de manière intensive, ce qui a eu un grave impact sur la capacité des structures de santé à répondre dans un contexte aussi violent. L’hôpital de Harad, l’un des rares hôpitaux entièrement opérationnels dans la région de Hajjah, a été bombardé à la mi-juin et n’est plus fonctionnel depuis. Avant l’attaque sur le marché d’Aahem le week-end dernier, une équipe MSF qui visitait l’hôpital bombardé de Harad s’est retrouvée sous le feu de tirs et a dû fuir la ville.