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Témoignage d'un "casque blanc", chargé d'apporter les premiers secours aux blessés à Idlib


La Défense civile est un groupe de volontaires syriens, aussi appelés “Casques blancs”, qui assurent un service d’ambulance. Le Dr Taher Wazzaz, coordinateur médical des équipes de la Défense civile dans la région d’Idlib, en Syrie, explique comment ces équipes dispensent les premiers secours aux blessés. MSF a fait une formation au triage des blessés pour les volontaires de la région d’Idlib.

Cet hopital d'Idlib continue son activité malgré les bombardements qui l'ont fortement abimés ©MSF
Cet hopital d'Idlib continue son activité malgré les bombardements qui l'ont fortement abimés ©MSF

« Cela fait quatre ans que la guerre dure et la situation va encore empirer. Moi, je suis dentiste, j’avais une clinique avant la guerre. Et j’ai commencé le 22 juin 2013 à travailler pour la Défense civile. Tous les autres sont des volontaires infirmiers ou aides-infirmiers. En tout ils sont 80. Notre action consiste à aller chercher les blessés. Ce sont principalement des civils. Quand il y a une attaque, des gens nous appellent à l’aide ou quand on est déjà au courant, nous y allons nous-mêmes. Nous avons des voitures et allons chercher les blessés qu’il faut souvent évacuer des décombres.

Nos équipes sont allées là-bas pour donner les premiers soins, faire les pansements et transférer les patients dans des hôpitaux de campagne Par exemple à Saraquib, il y a quelques jours, il y a eu des tirs d’artillerie sur le marché. C’était horrible. Il y a eu plus de 13 morts et beaucoup de blessés. Nos équipes sont allées là-bas pour donner les premiers soins, faire les pansements et transférer les patients dans des hôpitaux de campagne ou en Turquie. Dix personnes avaient été grièvement blessées. Arrivées à l’hôpital, elles ont dû être amputées.

Concrètement, on fait circuler notre numéro de téléphone et les gens appellent les infirmiers. Ou si les infirmiers entendent qu’il y a une attaque, ils y vont tout de suite. Ils ont des ambulances, en fait ce sont des voitures avec le logo de la Défense civile pour ne pas qu’on tire dessus. Mais cela n’est pas une protection très efficace… D’ailleurs nous n’avons pas assez d’ambulances et nous manquons aussi de kits médicaux.

Nous avons 20 postes médicaux. Deux personnes travaillent dans chaque poste médical, elles n’y font que des pansements pour stabiliser les blessés. Elles dispensent les premiers secours. Et prennent en charge environ 200 blessés par mois.

MSF a fait une formation à notre personnel. Ce sont des petits modules axés sur les pansements et sur le triage des blessés, pour leur apprendre à identifier le degré de gravité des blessures et à savoir quels patients prendre en charge en priorité. MSF a aussi vacciné nos équipes contre l’hépatite B et nous a donné des kits pour les premiers secours. »