Poésie : Asma Nayim Ullah est un poète rohingya, défenseur des jeunes, cofondateur de l'ARWDO et codirecteur du Creative Advocacy Partnership. Ils ont écrit et enregistré un magnifique poème sur la feuille de taro, qui a rassemblé les voix de la communauté et s'est adressé directement aux enfants du camp, les encourageant à « jouer, dessiner, chanter, exister, car toi, Futu, tu es la preuve que nous avons toujours été ici ».
Illustration et animation : le poème d'Asma a d'abord été illustré par un groupe d'enfants rohingyas, puis Faroque, un artiste talentueux de 18 ans, a passé deux semaines à peaufiner les dessins, à combler les lacunes et à créer les arrière-plans principaux. Il a appris à dessiner tout seul quand il était gamin, inspiré par le peintre des panneaux publicitaires des magasins locaux en Birmanie.
Tressage de bambou et de filets de pêche : Nurul Islam a fabriqué une feuille de taro en utilisant la méthode du cannage, combinant le toit de chaume traditionnel avec un cadre en corde de nylon colorée. Nuru Sabar a fabriqué sa propre natte de taro, montrant ses talents dans le tissage de filets de pêche. Cette pratique faisait partie de la vie quotidienne en Birmanie. Issue d'une famille d'agriculteurs et de pêcheurs, elle a vu cette compétence disparaître dans le camp, car il n'y avait pas de terres à cultiver ni de cours d'eau pour pêcher. C'est pourquoi elle organise des ateliers de tissage pour les femmes afin de préserver cette pratique.
Le travail du bois : Kolim, un menuisier de Maungdaw, a appris le métier à l'âge de 10 ans auprès d'un artisan local. « On a commencé ce boulot par nécessité, pour mettre du pain sur la table, mais maintenant, je fabrique des meubles pour les mariages et des berceaux », dit-il. Pour le projet Symbols, il a fabriqué une feuille de tayer en bois d'eucalyptus, en sculptant des courbes parfaites à l'aide d'outils à main.
Broderie : Senu Anara est une brodeuse connue pour ses taies d'oreiller, ses robes et ses lungis. La broderie a une signification profonde dans le camp, car chaque pièce contient une histoire et des souvenirs culturels sous la forme d'une résistance silencieuse. « On n'aurait jamais pensé que les gouvernements de Rakhine et de Birmanie nous chasseraient », dit-elle. « La feuille de tayer est notre document. Comme l'eau, on est obligés d'aller ailleurs... Si on montre ça au monde, notre empreinte restera peut-être. »
Céramistes : Kali et Beshi Bala ont créé ensemble une feuille de taro composée de 66 carreaux qui s'emboîtent. Bala a travaillé avec une grande précision, en s'appuyant sur son expérience dans la fabrication de pots et de récipients à eau. Kali s'est davantage impliquée dans la conception et a chanté et ri pendant le processus, ce qui a égayé le groupe. Toutes deux appartiennent à la minorité hindoue et ne sont à Kutupalong que depuis quelques mois, après avoir fui les récentes attaques.
Photographe : Zia Hero est un photographe connu et cofondateur du Rohingya Photographer Magazine, un groupe de conteurs visuels qui capturent l'humanité et la vie quotidienne dans le camp. Leurs publications ont joué un rôle important dans le changement de l'image publique des Rohingyas. Zia a aussi bossé avec le photographe Victor Caringal, de MSF, pour faire un reportage photo sur une balade dans les camps.
Chef cuisinière : Rayhana Begum a préparé 20 délicieux plats rohingyas, joliment présentés sur une feuille de bananier découpée en forme de symbole de feuille de taro, avec l'aide de Mohamed Yakub pour la conception. Rayhana a d'abord appris à cuisiner avec sa mère et ses sœurs, puis a suivi une formation officielle. Pour Rayhana, cuisiner, c'est prendre soin des autres et préserver son identité culturelle.
Conteur : Mohammed Yakub Yakub est un conteur qui a inventé un Kyssa (conte populaire) sur une feuille de taro, qui rêve de porter la tristesse du ciel : une histoire émouvante qui élève le proverbe vers de nouveaux sommets.