République centrafricaine: suspension des activités humanitaires à Bangassou suite à une attaque
Suite à un violent braquage à main armée survenu dans la nuit du 20 novembre, Médecins Sans Frontière a évacué ses 58 membres du personnel centrafricains et internationaux de Bangassou, cessant de fait toutes ses activités dans cette ville du sud-est de la République centrafricaine (RCA), qui est sous contrôle de différentes factions affiliées au mouvement anti-Balaka.
« Malgré le fait que nous avions les moyens et la volonté de rester dans cette région, nous y suspendons toutes nos activités car nous ne pouvons pas mettre la vie de notre personnel en danger alors qu’il est attaqué de même que les structures de santé que nous soutenons,” explique Frédéric Lai Manantsoa, chef de mission pour MSF en RCA.
Un constat amer
Dans la région de Bangassou, un demi-million de personnes dépendaient presqu’entièrement pour leurs soins de santé des services offerts par MSF. Suite aux conflits, la plupart les centres de santé de la région qui n’étaient pas soutenus par l’organisation étaient laissés à l’abandon, sans personnel ni médicaments ou matériel médical.
“Aujourd’hui, les 30 enfants de moins de cinq ans qui étaient hospitalisés à Bangassou ne seront plus à même d’être soignés par un docteur ou un infirmer. Les 26 patients du service de chirurgie seront laissés sans soins. Les seuls témoins extérieurs encore présents sur place sont les soldats des Nations Unies et quelques missionnaires. La population de Bangassou a d’ores et déjà commencé à quitter la ville, y compris les patients de l’hôpital en état critique,” continue Frédéric Lai Manantsoa. « Face à une telle détresse, une organisation humanitaire comme la nôtre se doit d’essayer de rester sur place aussi longtemps que possible. Abandonner cette population est un constat amer de notre impuissance à offrir une aide humanitaire vitale à l’une des crises mondiales les plus importantes aujourd’hui, ceci à cause des attaques sur notre personnel."