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Notre digitalk sur la situation sanitaire à Lesbos : les réponses à vos questions

DE QUOI AVONS-NOUS parlé?

Chaque année des milliers de réfugiés et migrants, originaires de pays tels que la Syrie, l'Afghanistan ou encore l'Irak, se retrouvent piégés sur les îles grecques dans leur tentative de rejoindre l'Europe. 

En effet, depuis la signature du pacte migratoire entre l'Union européenne et la Turquie en 2016, ces réfugiés sont bloqués aux portes de l'Europe, dans des camps, dans l'attente du traitement de leur demande d'asile.

Ces camps sont surpeuplés et offrent des conditions de vie inhumaines à leurs milliers d'habitants. Le manque cruel d'hygiène, de suivi médical et d'hébergement convenable a créé à une situation de crise sanitaire et médicale, mettant en danger la vie de ces milliers d'individus.

Lors de notre digitalk du 27 octobre, nous avons parlé de la situation sur l'île de Lesbos, où se trouvait le camp de Moria, le plus grand et tristement célèbre de ces camps, qui a été incendié début septembre. Depuis, un nouveau camp a été installé plus loin sur l'île.

Caroline et Francisca à propos de leur travail à Lesbos

  • Caroline Willemen est rentrée de Lesbos en octobre. En tant que coordinatrice de projet dans le camp de Moria, elle y a dirigé nos activités. Elle était présente lors de l'incendie qui  a ravagé la quasi-totalité du camp. S'en sont suivis l'exode de 12 000 personnes dans les rues de Lesbos, sans nourriture ni assistance médicale, ainsi que le placement forcé de 10 000 d'entre eux dans un nouveau camp.
  • Francisca Bohle-Carbonell est aussi rentrée de Lesbos en octobre où elle était responsable des soins infirmiers et ambulatoires dans le camp de Moria. Elle était également présente lors de l'incendie de ce camp.

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LES QUESTIONS LES PLUS récurrentes ET LEURS RéPONSES

Vu le nombre élevé de questions posées lors du digitalk à Caroline et Francisa, celles-ci n'ont malheureusement pas pu répondre à toutes vos questions. Retrouvez ici  les plus récurrentes d'entre elles, ainsi que leurs réponses.

Quels soins MSF apporte-t-elle dans le nouveau camp de Lesbos ?

Nous continuons d'y apporter les mêmes soins que ceux prodigués dans l'ancien camp, mais en-dehors du nouveau camp. Nous gérions une clinique juste en face de l'ancien camp, qui dispensait des soins pédiatriques, gynécologiques et psychologiques, mais elle a malheureusement été fermée par les autorités grecques en juillet 2020.

A Mytilène, la capitale de Lesbos, nous gérons également une clinique pour les survivant-e-s de la torture et de violences sexuelles. Afin de pouvoir continuer à soigner les réfugiés du nouveau camp, plus éloigné, nous avons mis en place un service de mini-bus pour faciliter le transports des patients. Nos soins sont expressément donnés hors des camps, afin d'éviter toute ingérence étrangère et de garantir un environnement sécurisé à nos patients.

Quels sont les professionnels qui composent les équipes de MSF sur place ?

Le corps médical sur place est composé d'environ 140 collaborateurs, dont 20 dédiés principalement aux activités  COVID-19.

Au début, ils étaient 80, mais après la fermeture obligatoire de notre centre COVID-19, cette équipe a dû réduire ses effectifs. Pour le reste, les équipes pédiatriques et celles du centre de Mytilène se composent principalement d'infirmiers, de médecins, de promoteurs de la santé, de travailleurs sociaux et de médiateurs culturels. 

La grande majorité de nos équipes à Lesbos (environ 90%), tout comme sur la plupart de nos projets, se compose d'intervenants locaux. Lors des soins, ils sont accompagnés par des médiateurs culturels (ou traducteurs), souvent réfugiés eux-mêmes.

Quels sont les troubles psychiatriques les plus rencontrés ? Les réfugiés ont-ils accès à des psychiatres ?

De nombreux adultes souffrent de stress post-traumatique (PTSD), de dépression ou encore de tendances suicidaires. Bien souvent, ces troubles résultent de souffrances subies dans leur pays d'origine comme la torture ou les violences sexuelles. 

La population du camp a accès principalement à des psychologues. Dans la mesure du possible et pour les cas les plus graves, nous faisons appel aux quelques psychiatres disponibles sur l'île de Lesbos.

Combien y a-t-il de personnes qui habitent dans le camp ? Quelles sont leurs nationalités ?

La population du nouveau camp se compose d'environ 7500 personnes, dont 40% d'enfants et 25% de femmes. La plupart des réfugiés viennent d'Afghanistan, de Syrie, d'Irak, ou encore de la République démocratique du Congo.

Après l'incendie du premier camp de Moria, environ 400 enfants non-accompagnés ont été évacués vers l'Europe. D'autres vagues d'évacuation ont pu avoir lieu récemment, notamment pour les réfugiés les plus vulnérables (environ 1400 personnes). 

Il est à noter que beaucoup de réfugiés ont actuellement le droit de quitter Lesbos, mais s'y retrouvent piégés à cause des nombreux problèmes et lenteurs bureaucratiques.  Nombre d'entre eux n'arrivent pas à obtenir les papiers nécessaires, bien qu'ils en aient le droit, et se retrouvent à dormir dehors en attendant d'être régularisés.

Qu'est-il prévu pour garder les personnes au chaud pendant l’hiver ?

Les tentes où logent les habitants des camps sont partagées par environ 10 personnes, généralement par deux  à trois familles. Ces tentes ne sont pas adaptées au froid, ce qui représente un risque avec le froid grandissant de l'hiver qui approche. Le camp est aussi parfois victime d'inondations à la suite de fortes pluies.

Pour ces raisons, les personnes qui se trouvent dans ces camps ne sont pas protégées contre les conditions hivernales.

Quelles sont les relations entre les habitants du camp et les locaux de Lesbos ?

Depuis la création du camp de Moria il y a 5 ans, les habitants locaux de Lesbos sont pour la plupart très généreux et ont fait preuve de beaucoup de solidarité envers les habitants du camp. Cependant, depuis un an, ce sentiment a progressivement fait place à un sentiment de ras-le-bol généralisé de la part de la population locale.

 

Comment pouvons-nous faire pression sur l'Europe pour qu'elle accueille ces personnes dignement ?

De nombreuses initiatives appelant l'Europe à accueillir et aider les réfugiés à vivre dans des conditions humaines et décentes, existent partout en Europe. N'hésitez pas à en parler autour de vous et sur vos réseaux sociaux pour sensibiliser le plus grand nombre.