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Marioupol, Ukraine : « nous appelons à protéger les habitant.es de Marioupol pris.es au piège des combats »

Dans la ville assiégée de Marioupol, des milliers de personnes, dont le personnel de MSF et leur famille, restent coupées du monde. Laurent Ligozat, coordinateur d'urgence de MSF en Ukraine, partage ses inquiétudes quant à la sécurité des civil.es dans la ville.

Een beeld uit de stad Marioepol op 3 maart.
Une photo de la ville de Marioepol le 3 mars. Nous sommes préoccupé.es par la sécurité de tous les habitant.es de la ville. © AZG

Quelle est la situation à Marioupol ?

« La situation humanitaire à Marioupol est catastrophique. Notre personnel essaie de rester en sécurité alors que de lourdes attaques se poursuivent et que les réserves de nourriture sont maigres. Il n'y a ni eau, ni électricité, ni chauffage. Les services Internet et téléphonique ont été coupés. Les hôpitaux, les supermarchés et les immeubles résidentiels ont subi d'importants dégâts. Et il n'est pas possible d'acheminer du matériel de secours dans la ville. Nous avons parlé à l'un de nos employés par téléphone satellite vendredi 4 mars et samedi 5 mars. Il nous a raconté comment les habitants doivent survivre en récupérant de la neige pour avoir de l'eau. Nous craignons pour la sécurité de notre personnel ainsi que pour celle des milliers d'autres personnes qui se trouvent dans cette situation aussi dramatique. »

Que tentez-vous de faire pour que votre personnel puisse quitter la ville ?  

« Pour nos employé.es ukrainien.nes qui voudraient partir, nous faisons tout ce que nous pouvons pour les aider. Nous sommes en contact avec d'autres organisations pour voir comment nous pouvons travailler ensemble afin de les faire sortir de Marioupol. Certains de nos employé.es ont des voitures. Mais pour ceux qui n'en ont pas, nous mettrons les voitures de MSF à disposition. Mais cela va au-delà de la logistique. Nous lançons un appel à toutes les parties impliquées à Marioupol pour que ceux qui veulent partir puissent le faire en toute sécurité. » 

Een beeld uit de stad Marioepol op 3 maart. Er is geen water, geen elektriciteit en geen verwarming. We horen van mensne die letterlijk overleven door sneeuw te eten.
Une photo de la ville de Marioupol le 3 mars. Il n'y a pas d'eau, pas d'électricité et pas de chauffage. Nous entendons parler de personnes qui survivent littéralement en mangeant de la neige. © AZG

Dans cette situation, que demande MSF ?   

« C'est un principe d'humanité que de permettre aux gens de fuir lorsque la guerre fait rage. Les civil.es pris.es dans un conflit doivent être protégé.es. Pour nous, le plus important est la sécurité et la dignité de toutes les personnes. Nous appelons à protéger les habitants de Marioupol. Epargnez les vies civiles, ne détruisez pas ce dont les gens ont besoin pour vivre, c'est-à-dire denrées, eau potable, électricité, chauffage. Permettez à ceux qui veulent partir de le faire et à ceux qui veulent rester de vivre dans des conditions dignes. » 

Si tout le personnel national de MSF quitte le pays, cela signifie-t-il que vous allez cesser toute activité dans l'est de l'Ukraine ?

« Nous fournissons des soins de santé dans l'est de l'Ukraine depuis huit ans, et maintenant que la population a plus que jamais besoin de nous, nous ne l'abandonnerons pas. Nous avons prévu d'envoyer plus de personnel international en Ukraine pour soutenir notre réponse aux urgences médicales. Pour l'instant, notre priorité immédiate est de fournir du matériel médical essentiel aux hôpitaux dont les stocks sont épuisés, notamment des kits de chirurgie et de traumatologie. La plupart des habitants de cette partie de l'Ukraine sont des personnes âgées souffrant de maladies chroniques telles que le diabète. Nous étudions par exemple la manière dont nous pouvons fournir de l'insuline à certains hôpitaux de l'est de l'Ukraine. Assurer la continuité des soins sera également une priorité pour nous. Pour les personnes âgées souffrant de symptômes chroniques, les interruptions de traitement peuvent mettre leur vie en danger.  »