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Médecins Sans Frontières en Afghanistan : un aperçu de nos projets médicaux aujourd’hui

Le système de soins de santé en Afghanistan pose toujours problème : depuis des années, les hôpitaux et établissements médicaux manquent de moyens humains et financiers.  Aujourd'hui encore, les patients ont du mal à bénéficier des soins médicaux les plus élémentaires. Grâce au financement de nos donateurs, le système de soins de santé en Afghanistan est maintenu tant bien que mal, mais ce n'est pas une solution à long terme. La population afghane a besoin de toute urgence d'un système de santé qui réponde à ses besoins.

Qadratullah, 8 ans, souffre d'un abcès au bras gauche depuis 9 jours. Notre médecin de l'hôpital de Boost l'examine minutieusement. © Oriane Zerah , 25 janvier 2022
Qadratullah, 8 ans, souffre d'un abcès au bras gauche depuis 9 jours. Notre médecin de l'hôpital de Boost l'examine minutieusement. © Oriane Zerah , 25 janvier 2022

Insécurité en Afghanistan : une réalité toujours bien présente pour la population

Depuis la reprise de pouvoir des talibans le 15 aout 2021, les équipes de MSF présentes à travers le pays ont pu constater que l’intensité du conflit a certes diminué, mais l’insécurité et le sentiment d’insécurité restent une douloureuse réalité pour la population.

Si le nombre d’attaques dans les villes a diminué, elles continuent néanmoins, entraînant avec elles leur lot de morts et de blessés. Celle survenue il y a quelques semaines à peine à l’encontre de l’école de Dash-e-Barchi, à Kaboul, est une illustration très claire. Plus de 50 étudiantes avaient péri dans cet attentat.

Par ailleurs, les menaces sécuritaires sont constantes et reflètent l’incertitude d’un contexte qui reste très instable et où une partie importante de la population demeure très inquiète quant à sa sécurité. Cela est également lié à l’incertitude autour des politiques mises en place par le nouveau pouvoir.

Si, comparativement aux années précédentes, le contexte sécuritaire global s’est donc amélioré – permettant notamment à un plus grand nombre de patients d’atteindre les structures de santé que nous soutenons – le sentiment d’insécurité demeure donc très présent en Afghanistan.

Samira était l'une des nombreuses patientes atteintes de la rougeole à l'hôpital Boost. Tom Casey © Tom Casey, 23 février 2022
Samira était l'une des nombreuses patientes atteintes de la rougeole à l'hôpital Boost. Tom Casey © Tom Casey, 23 février 2022

Médecins Sans Frontières travaille à Kaboul, Kandahar, Kunduz, Lashkar Gah, Herat et Khost

En tant qu'organisation médicale internationale indépendante, Médecins Sans Frontières a continué à fournir des soins essentiels à la population afghane, même après la prise du pouvoir par les talibans en août 2021. Ceci uniquement grâce aux dons privés qui financent nos projets à travers monde. Nos équipes travaillent à Kaboul, Kandahar, Kunduz, Lashkar Gah, Herat et Khost, et fournissent un large éventail de soins. Voici un aperçu de l'aide médicale apportée par Médecins Sans Frontières en Afghanistan

Malnutrition et rougeole à Kaboul

Entre février et juillet 2022, MSF a effectué des rénovations dans le service pédiatrique de l'hôpital universitaire de Maiwand. Un nouveau centre de nutrition de 34 lits y a été créé à la fin du mois de juillet. En septembre, nos équipes y ont admis 72 patients souffrant de malnutrition aiguë sévère et ont traité 173 patients en ambulatoire.

En février 2022, MSF a ouvert un service de 28 lits pour traiter au mieux les cas de rougeole dans le même hôpital, où nous traitons également les patients dans un état critique. En septembre, nous y avons admis, et traité, 92 patients atteints par la rougeole. 

Nos chirurgiens du centre de traumatologie de Kunduz opèrent un patient qui a été blessé dans l'explosion d'un générateur. © Noor Ahmad Saleem, 15 mai 2022
Nos chirurgiens du centre de traumatologie de Kunduz opèrent un patient qui a été blessé dans l'explosion d'un générateur. © Noor Ahmad Saleem, 15 mai 2022

Lashkar Gah : Tous les services de l'hôpital de Boost sous forte pression

Dans la ville de Lashkar Gah, dans la province de Helmand, Médecins Sans Frontières soutient l'hôpital de Boost. Les différents services de l'hôpital - d'une capacité de 340 lits - restent sous forte pression.

En septembre, nous avons traité 23 591 patients en urgence - le chiffre mensuel le plus élevé jusqu'à présent en 2022.  Ce pic s’explique par le fait que de nombreux autres établissements de soins de santé ont dû fermer ces derniers mois en raison du manque d'équipement et de personnel médical. Parmi les patients traités, 2 948 ont été admis à l'hôpital.

Nous gérons également un centre de nutrition à Lashkar Gah. En septembre, nous y avons admis 348 enfants souffrant de malnutrition sévère et aiguë. Les prix élevés des denrées alimentaires et l’augmentation des cas de diarrhée aqueuse aiguë sont probablement à l'origine de ce nombre élevé de patients souffrant de malnutrition.

Nos équipes à Lashkar Gah ont également :

- traité 308 patients atteints de la rougeole

- accompagné 1 963 accouchements à la maternité.

- procédé à 1 531 consultations prénatales et 994 consultations postnatales.

- effectué 651 procédures chirurgicales effectuées

Herat : des pics importants de cas de malnutrition persistent

MSF gère un centre de nutrition à l'hôpital régional de Herat. Nous y traitons des enfants souffrant de malnutrition sévère. En septembre, nous y avons admis 375 patients, dont plus d'un tiers ayant moins de 6 mois. Bien que nous puissions observer une légère diminution du nombre de patients souffrant de malnutrition par rapport au mois d'août, nous remarquons encore des pics importants de cas de malnutrition. L'année dernière, au centre de nutrition de Herat, nous avons admis en moyenne 50 patients par semaine, pour une moyenne de 90 patients cette année.

Dans ce même hôpital, Médecins sans frontières intervient également dans le service de pédiatrie et apporte son soutien aux urgences et à l'unité de soins intensifs. En septembre, nos équipes ont soigné 18 730 enfants. 358 patients ont été admis dans l'unité de soins intensifs pédiatriques.

Nos soins de traumatologie à Kunduz

Dans la ville de Kunduz, MSF gère un centre de traumatologie de 61 lits. Ce centre contient des services d’urgences, de soins intensifs, d'hospitalisation et de soins ambulatoires, ainsi que trois salles d'opération. Les patients pris en charge ont principalement subi des traumatismes dus à des accidents, mais nous traitons également les traumatismes dus aux explosions ou toutes autres formes de violence. En septembre, nos activités à Kunduz ont comptabilisé :

- 1 645 patients admis aux urgences

- 1 388 consultations ambulatoires réalisées

- 168 patients hospitalisés

- 259 procédures chirurgicales effectuées

Badro Noor Mohammad est une mère de cinq enfants et, avec sa fille de 7 ans, Zainabo, elle est traitée pour une tuberculose multirésistante dans notre centre de traitement de Kandahar. © Laura Mc Andrew
Badro Noor Mohammad est une mère de cinq enfants et, avec sa fille de 7 ans, Zainabo, elle est traitée pour une tuberculose multirésistante dans notre centre de traitement de Kandahar. © Laura Mc Andrew

Nos soins de maternité à Khost

Dans la ville de Khost, nous fournissons des soins néonataux et des soins de maternité aux femmes enceintes présentant des complications depuis de nombreuses années. En septembre, nous avons :

- admis 1 775 femmes enceintes

- admis 153 nouveaux nés dans l'unité néonatale

- assisté 1 523 accouchements dans la maternité MSF

- soutenu 272 accouchements dans huit centres de santé dans la province que nous aidons.

Nous avons également dépisté la malnutrition chez 1 770 femmes enceintes. Plus de 15 % d'entre elles souffraient de malnutrition aiguë modérée et 1 % de malnutrition aiguë sévère. Toutes ces femmes ont été traitées dans notre maternité.

Nos soins contre la tuberculose et la malnutrition à Kandahar

À Kandahar, nous continuons à venir en aide aux patients atteints de tuberculose. À ce jour, nos équipes ont fourni 12 750 consultations à des patients atteints de tuberculose sensible ou résistante aux antibiotiques, dont 1 522 pour le seul mois de septembre. Ces chiffres représentent une augmentation significative par rapport à la même période l'année dernière, où nous avions effectué un peu plus de 7 000 consultations.

À Kandahar, nous avons également mis en place un projet de lutte contre la malnutrition. Nous nous concentrons sur les enfants âgés de 6 à 59 mois souffrant de malnutrition aiguë sévère. De janvier à septembre, nous avons :

- dépisté 31 544 enfants concernant la malnutrition

- inscrit 5 224 enfants dans le centre de nutrition thérapeutique ambulatoire

- admis 426 enfants dans le cadre d’hospitalisation thérapeutique

À Kandahar aussi, nous constatons une augmentation des cas de diarrhée aqueuse aiguë, probablement causée par la hausse des prix des aliments de base. L'état nutritionnel de la population se dégrade : les patients n'ont pas assez d'argent pour acheter de la nourriture, ce qui provoque des diarrhées aqueuses aiguës, qui aggravent à leur tour la malnutrition