« Devons-nous fuir ou rester pour soigner les patients ? »
« La situation médicale est vraiment terrible. Les établissements de santé de la région sont soumis à la menace constante d’un bombardement. L'hôpital que je dirige est toujours debout, mais ces dernières semaines, cinq hôpitaux ont été complètement ou partiellement détruits. Tous les patients qui auraient normalement été traités dans ces hôpitaux, viennent maintenant nous voir. Nous sommes vraiment débordés. Notre personnel est soumis à une forte pression. Nous travaillons sans relâche, même tard dans la nuit, pour opérer et traiter tous les patients. Pendant ce temps, nos approvisionnements diminuent de façon drastique. Nous ne savons pas si et quand cela pourra être rétabli. Nous travaillons également dans la crainte constante d'être frappés par un bombardement. Dans le même temps, les gens tentent tous de fuir vers le nord, vers la frontière turque, aussi vite que possible. Actuellement, il faut environ 3 heures pour parcourir 30 kilomètres, du fait que tout le monde est sur la même route. Le personnel médical est confronté à un choix terrible : restons-nous pour soigner les malades et les blessés, ou fuyons-nous aussi ? Ma famille est partie il y a quelques jours, moi j'ai décidé de rester pour l'instant. Mais je n'ai pas eu de nouvelles d'eux depuis, et je suis très inquiet. On a l'impression de devoir faire des choix impossibles ».
Témoignage du directeur de l’un des hôpitaux de la région soutenus par MSF.