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Incendie dans les camps de réfugiés Rohingyas à Cox's Bazar : 45 000 personnes sans abri

Le 22 mars, un immense incendie s'est déclaré dans les camps de réfugiés Rohingyas de Cox's Bazar, au Bangladesh. Plus de 850 000 personnes y vivent entassées, fuyant depuis des années les persécutions dans leur pays d'origine, le Myanmar. On estime que 11 personnes sont mortes dans l'incendie. Quelque 10 000 familles - 45 000 personnes au total - se retrouvent sans abri. Il s'agit là d'une énième conséquence des conditions inhumaines et dangereuses dans lesquelles des centaines de milliers de personnes vivent depuis des années.

Een stuk van de kampen, de dag na de brand  © Pau Miranda
Une partie des camps au lendemain de l'incendie © Pau Miranda

De nombreux réfugiés ont été pris au piège entre les flammes et les clôtures entourant le camp. Des milliers de personnes dans le camp avaient déjà tout perdu, leur situation est maintenant encore plus dramatique.

« Nous étions un groupe d'une dizaine de femmes, nous avions des enfants avec nous. Tout le monde criait et pleurait. Les flammes se rapprochaient de plus en plus et nous ne pouvions pas franchir la clôture », raconte Fatima. « Nous avons essayé de nous échapper par un trou sous des toilettes à côté de la clôture, mais seuls les plus petits enfants pouvaient passer. Avec mes sandales, j'ai finalement réussi à séparer les fils de la clôture, juste à temps pour que tout le monde puisse s'enfuir. Partout, nous avons vu des hommes qui pouvaient grimper, essayer de tirer des femmes et des enfants par-dessus la clôture. Les vêtements de certaines personnes se sont coincés au cours de la fuite, et elles ont dû laisser leurs vêtements derrière elles ».

Fatima
Fatima a échappé de justesse à l'incendie © Pau Miranda

Fatima est Rohingya et faisait du bénévolat dans notre clinique de Balukhali lorsque le feu a éclaté. « J'étais à la clinique, vers 2h30 de l'après-midi, quand nous avons remarqué l'incendie. Comme il se rapprochait, j'ai eu peur et nous avons fini par quitter la clinique après avoir entendu une explosion. Je suis immédiatement allé trouver des parents qui vivaient dans le camp 9 [l'un des camps les plus touchés] et j'ai vu que leur maison était en feu. Lorsque les flammes se sont soudainement rapprochées, j'ai dû sauter dans une mare d'eaux usées pour y échapper ».

Quelques bâtons de bambou, une bâche en plastique et un seau

Il y a eu au moins deux autres petits incendies ces dernières semaines, mais celui du 22 mars s'est propagé à travers plusieurs camps. Selon l'ONU, 11 personnes sont mortes et environ 10 000 familles ont perdu leur maison. De nombreuses structures des santé ont également été détruites, y compris notre clinique de Balukhali. Nos équipes ont immédiatement commencé à aider les patients souffrant de brûlures ou d'autres blessures. Nous avons mis en place une nouvelle clinique à Balukhali dès que possible pour reprendre nos services.

Begum, la belle-sœur de Fatima, est encore sous le choc : « Nous avons maintenant reçu quelques bâtons de bambou, des bâches en plastique et des seaux. Nous espérons pouvoir trouver autre chose pour construire quelque chose de similaire à une tente ». Ces kits servant à construire des abris sont vendus par les autorités du camp et coûtent aux Rohingyas 1000 taka, soit environ 10 euros. En attendant de se voir attribuer une nouvelle tente, beaucoup doivent se contenter de ces abris. Personne ne veut laisser son abri seul pendant longtemps, de peur qu'il ne soit pris d'assaut par des étrangers. De nombreux réfugiés restent chez des proches dans d'autres parties du camp.

Les conditions de vie doivent être améliorées urgemment

Les conditions de vie dans les camps n'ont cessé de se détériorer depuis l'année dernière. Cet incendie met douloureusement en évidence la vulnérabilité réelle des réfugiés dans ces camps. Les abris provisoires sont une solution temporaire, mais ils ne peuvent offrir une vie digne ou sûre. Les responsables du camp - les autorités bangladaises et les Nations unies - doivent de toute urgence donner aux réfugiés des conditions de vie plus adéquates et plus humaines.