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Enceinte et sans logement : une crise de l'hébergement douloureusement mise en lumière

Refus d'assistance médicale

En début de semaine, une femme enceinte, qui demandait une protection internationale en Belgique, s'est vu refuser toute aide dans un hôpital belge. Bien qu'il s'agisse d'un cas isolé, il s'agit d'une situation préoccupante qui révèle la crise de l'accueil qui frappe la Belgique.

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Des migrants, des réfugiés et des demandeurs d'asile font la queue devant le HUB humanitaire, situé à la gare du Nord à Bruxelles, avant son ouverture pour les accueillir, juillet 2018 © Albert Masias/MSF

"Cet incident déchirant est un symptôme direct de la crise de l'accueil. Il y a encore près de 3 000 personnes qui attendent une place dans le réseau d'accueil. Fedasil est chargé de fournir des soins médicaux aux demandeurs d'asile. Mais sans abri, l'accès aux soins médicaux est extrêmement difficile. Et même si une personne trouve le chemin des soins médicaux, par exemple grâce au poste d'aide médicale de Médecins Sans Frontières au centre d'enregistrement de Pacheco, le suivi ultérieur est extrêmement difficile pour une personne vivant dans la rue. Sans parler de l'impact psychologique : les personnes vivant dans la rue ou dans des squats souffrent de troubles anxieux, de pensées suicidaires, etc.", explique David Vogel, de Médecins sans frontières.

"En Belgique, pas d'abri signifie pas de logement, pas d'accès aux soins médicaux et pas de dépistage d'éventuelles vulnérabilités. C'est pourquoi Médecins Sans Frontières a ouvert cette clinique de rue temporaire juste à côté du centre d'enregistrement de Pacheco, début octobre 2022. Nous y voyons près de 1 000 personnes par mois. Nos équipes sur place ont identifié d'importants problèmes de santé tels que la tuberculose, la gale, les dermatoses et d'autres maladies infectieuses, et ont également vu des personnes très vulnérables ayant besoin de protection, comme des familles et des mineurs."

Les témoignages entendus par nos équipes illustrent l'impact dramatique du manque de logement sur un public particulièrement vulnérable. Par exemple, une infirmière a aidé une jeune femme victime d'abus sexuels. Elle témoigne : "Arrivée à Bruxelles il y a quinze jours, j'ai demandé l'asile le lendemain de mon arrivée. Le département de l'immigration a répondu qu'il n'y avait pas de place pour moi dans le réseau d'accueil. En l'absence de logement, je passais la nuit dehors où je subissais des abus sexuels." Elle est venue à notre clinique le jour suivant. Nos équipes l'ont prise en charge et lui ont trouvé un logement chez l'un de nos partenaires.

La nécessité d'une réponse appropriée

Compte tenu de la situation sanitaire des personnes abandonnées dans les rues, Médecins Sans Frontières demande une réponse appropriée à cette urgence humanitaire. Toute personne demandant l'asile qui n'a pas accès au réseau d'accueil a droit à un accueil inconditionnel et immédiat, et il est nécessaire de fournir une assistance médicale et psychologique systématique aux personnes qui sont venues et sont restées dans la rue.