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Pologne : nos équipes médicales se retirent après avoir été bloquées pendant des mois dans la zone frontalière

Il y a trois mois, nos équipes médicales sont parties en Pologne pour venir en aide aux migrants et aux réfugiés ayant franchi la frontière au départ de la Biélorussie. Début janvier, nous avons été contraints de mettre fin à cette assistance. Nous avons dû prendre cette décision difficile après que les autorités polonaises nous ont refusé à maintes reprises l’accès à ces personnes en danger. 

Des frontières encore plus verrouillées – MSF elle aussi privée d’accès

Depuis juin 2021, des milliers de personnes ont fui la Biélorussie et tenté de rejoindre l’UE en franchissant la frontière avec la Pologne, la Lituanie et la Lettonie. Pour endiguer cet afflux, la Pologne a verrouillé ses frontières et déclaré l’état d’urgence le long de sa zone frontalière. Ce territoire est à présent étroitement contrôlé et l’accès y est interdit, même pour les organisations humanitaires, les groupes de bénévoles et les médias. Nos équipes ont essayé de prêter assistance à ces migrants et réfugiés, en Biélorussie, en Lituanie et en Pologne, mais, malgré des demandes d’accès répétées aux autorités respectives de ces pays, elles n’ont pas obtenu l’autorisation d’intervenir dans les zones frontalières de ces trois pays. 

Vrijwilligers van de Poolse organisatie Fundacja Ocalenie delen slaapzakken uit aan mensen die door het grensgebied zijn geraakt, op zoek naar asiel in Polen.
Des bénévoles de l’organisation polonaise Fundacja Ocalenie distribuent des sacs de couchage aux personnes coincées dans la zone frontalière alors qu’elles espéraient introduire une demande d’asile en Pologne © Maciej Moskwa

Une assistance à petite échelle, encore présent en Lituanie et en Biélorussie

Sur le terrain, nos équipes ont dispensé des soins de base et en santé mentale et fourni une aide humanitaire à un petit nombre de personnes ayant réussi à sortir des zones interdites d’accès. Nous avons aussi prêté main-forte à des organisations locales en mesure de prêter assistance. Nous nous retirons à présent de la zone frontalière polonaise, mais nous poursuivons notre intervention en Lituanie et en Biélorussie.   

Refoulés avec violence

Au cours de ces six derniers mois, nous avons été informés d’une série d’incidents – les garde-frontières polonais n’hésitant pas à user de violence pour refouler les migrants et les réfugiés en Biélorussie. Au mépris du souhait des migrants de demander la protection internationale et du respect de leurs droits.  

Tentatives d’évasion par un froid glacial : 21 morts

Afin d’éviter d’être refoulés avec violence, certains migrants ont essayé de quitter discrètement la zone frontalière. Ils se sont cachés dans les bois par des températures hivernales extrêmes, sans nourriture, sans eau, sans abri et sans vêtement chaud. En 2021, au moins 21 personnes ont perdu la vie lors de telles tentatives.   

Un climat d’insécurité délibéré pour dissuader les migrants et les réfugiés venus demander l’asile.    

Nous craignons que l’actuelle politique de refus d’accès aux organisations humanitaires et aux groupes de bénévoles fasse encore plus de morts parmi les migrants et les réfugiés. Il s’agit là d’un énième exemple d’une politique européenne qui créé délibérément un climat d’insécurité pour les personnes demandant l’asile aux frontières de l’UE. « La situation actuelle est inacceptable et inhumaine. Les migrants ont pourtant le droit de rechercher sécurité et asile et ne peuvent être refoulés illégalement en Biélorussie », explique Frauke Ossig, coordinatrice d’urgence. « Cette situation met des vies en danger ».