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Urgence Méningite: 100 personnes hospitalisées chaque jour à Niamey au Niger


L'épidémie de méningite qui sévit depuis janvier dans plusieurs régions du Niger, a fait 358 morts sur 5273 cas suspects recensés selon les autorités sanitaires. La capitale, Niamey est particulièrement affectée par l’épidémie avec près de 1200 admissions au cours de la dernière semaine. Médecins Sans Frontières (MSF), en collaboration avec le ministère de la Santé renforce son intervention avec près de 430 lits pour assurer la prise en charge médicale gratuite des malades.

Carole, une logisticienne MSF au centre Lazaret à Niamey. © Sylvain Cherkaoui/Cosmos
Carole, une logisticienne MSF au centre Lazaret à Niamey. © Sylvain Cherkaoui/Cosmos


Une centaine de personnes hospitalisées en urgence chaque jour à Niamey

« La situation est inquiétante car la méningite peut tuer 50% des personnes infectées et laisser des séquelles neurologiques si elle n’est pas rapidement prise en charge. », explique Dr Louis Kakudji Mutokhe, coordinateur médical pour MSF au Niger. Les admissions ont légèrement diminué au cours de la dernière semaine, passant de 160 à 100 par jour dans le centre de Lazaret (Niamey) mais la vigilance reste de mise. « En milieu urbain, le surpeuplement et la promiscuité peuvent augmenter le risque de propagation de la maladie», s’inquiète Dr Louis Kakudji Mutokhe.

Le Niger est confronté à différentes souches de l’épidémie de méningite qui se relaient. « La souche W135 et la souche C sont particulièrement meurtrières chez les jeunes adultes et les enfants car dans cette région la population est uniquement immunisée contre la souche A, grâce à une grande campagne de vaccination menée en 2010 », poursuit Dr Louis Kakudji Mutokhe.

Les épidémies de méningite survenant en Afrique de l’Ouest sont habituellement dues à des sérogroupes A/C, pour lesquelles existe un vaccin bivalent A/C. Mais, c’est la première fois que des épidémies de méningites W135 et C de cette ampleur apparaissent au Niger.

Faute de vaccins disponibles en quantité suffisante sur le marché mondial, la priorité de MSF est aujourd’hui de se concentrer sur la prise en charge des patients. Les équipes médicales s’affairent donc à diagnostiquer et traiter le plus précocement possible les malades afin de réduire la morbidité et la mortalité.

MSF soutiendra également des centres de santé dans la périphérie de Niamey pour prendre en charge les cas simples, et référer les cas graves avec cinq ambulances. Plus de 3000 malades ont déjà été soignés depuis l’ouverture du centre de Lazaret le 23 mars.

L’épidémie sévit également dans les régions de Tillabéry et Dosso

Dans la région de Dosso, des équipes de MSF se rendent dans les centres de santé de nombreux villages du département de Doutchi afin d'examiner les patients, de recueillir des données médicales et de faire des dons de médicaments pour le traitement de la maladie. « Les familles sont conscientes du danger de la maladie mais se sentent aujourd’hui impuissantes face cette épidémie qui ne cesse de se propager. Il est inacceptable que des gens continuent de mourir d’une maladie qui est pourtant évitable », poursuit Julien Matter, chef de mission pour MSF au Niger.

En parallèle à la prise en charge des cas, en collaboration avec le ministère de la Santé, MSF a déployé des équipes chargées de vacciner près de 32.000 personnes à Bakin Tapki, Rouda Goumandey et Maikalgo.

« L’épidémie de méningite affecte des structures de santé déjà fragilisées qui ne peuvent très souvent pas supporter le coût financier que le traitement de cette maladie entraîne », conclut Julien Matter.