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Niger : situation critique pour les réfugiés à Diffa


L’escalade de la violence dans le sud du Niger, à la frontière avec le Nigeria, a mené à une détérioration des conditions de vie des réfugiés et des communautés locales dans et autour de la ville de Diffa. Peu ont accès aux soins de santé et à l’eau potable, et les risques de paludisme et de pénuries alimentaires augmentent.

Camp Yebbi, Diffa. © MSF

La région est confrontée à de nouvelles vagues de personnes déplacées et de réfugiés fuyant la violence qui fait rage autour du lac Tchad, en particulier depuis février dernier au Niger. La plupart des réfugiés vivent sur des sites dispersés autour de la ville de Diffa ou ont trouvé refuge dans des familles d’accueil. Cependant, la solidarité entre les communautés est mise à l’épreuve, en raison du nombre croissant de personnes déplacées et de la situation déjà précaire des populations locales. Durant les prochaines semaines, Diffa devra faire face à la période habituelle de pénurie alimentaire, et le nombre d’enfants avec malnutrition sévère aigue augmente déjà. Cette année, la situation est particulièrement critique car la violence affecte le commerce normal de la région et de nombreux champs n'ont pas été ensemencés.

 Arrivée de la saison des pluies

Par ailleurs, l'arrivée de la saison des pluies génère une augmentation du nombre de cas de paludisme. Ceci lié à l'augmentation de la malnutrition risque d’être particulièrement mortel, surtout chez les jeunes enfants. En outre, l’arrivée imminente des pluies associée aux conditions d'assainissement déjà pauvres dans les camps où vivent 17.000 personnes risquent de  détériorer la situation de santé d'une population déjà affaiblie par la crise actuelle dans la région du bassin du lac Tchad, où le choléra est endémique.

 « Les pluies compliqueront également l'accès, entravant davantage l'arrivée de l'aide humanitaire. Actuellement, il y a très peu d'organisations dans la région malgré les besoins importants et nous craignons fortement que la situation se détériore davantage dans les mois à venir », explique Luis Encinas, responsable des projets au Niger. « En réponse, nous avons commencé à diversifier les activités, la construction de latrines et la fourniture d'eau sont des aspects qui sont devenus des priorités, alors quelle niveau de réponse est loin de qu'il devrait être ».

 Améliorer les soins de santé

Pour améliorer les soins de santé de la population locale et déplacée, MSF travaille avec le Ministère de la Santé dans le centre de référence mère-enfant  de la ville de Diffa, et dans six centres de santé dans les districts de Diffa, Nguigmi et Bosso. Pour contrer l’augmentation du paludisme, MSF va commencer à distribuer 25,000 moustiquaires imprégnées d'insecticide dans la région.

La plupart des personnes qui bénéficient de nos services ont vécu des expériences traumatisantes.

 L'organisation travaille aussi avec des cliniques mobiles dans les deux camps à Nguigmi et Bosso, où les équipes ont déjà effectué plus de 2 500 consultations médicales durant le mois de juin. Dans le camp de déplacés de Yebi à Bosso, MSF a également mis en place des activités d'approvisionnement en eau et d'assainissement, afin de veiller à ce que tout le monde ait accès à 20 litres d’eau par jour, quantité minimale recommandée en situation d'urgence.

 « La plupart des personnes qui bénéficient de nos services ont vécu des expériences traumatisantes. Par ailleurs, à Diffa, les gens connaissent une situation très difficile, car leurs besoins de base ne sont pas couverts. Ils ont également peur d'être attaqués à nouveau », explique ElMounzer Ag Jiddou, coordinateur général de MSF au Niger.