Tremblement de terre en Haïti : l’urgence est loin d’être terminée
Le samedi 14 août à 8h30, heure locale, un séisme de magnitude 7,2 a frappé la région sud d'Haïti, plus précisément les provinces de la Grand'Anse, des Nippes et du Sud. Le bilan des victimes s'élève désormais à plus de 2 200 morts, selon l'Office de la protection civile d'Haïti, et plus de 12 000 personnes ont été blessées (au 22 août). MSF continue de répondre aux besoins de la population qui a subi des blessures traumatiques et attire l'attention sur les futurs défis pour les patients et le personnel médical.
Intervention dans la capitale
Depuis le jour même du séisme, le 14 août, des survivants du sud d'Haïti sont arrivés pour recevoir des soins médicaux dans la capitale, Port-au-Prince. En effet, les installations médicales du sud d'Haïti - d'où venaient les patients - ont subi d'importants dégâts et ne sont pas encore en mesure de fournir les soins de suivi dont les patients auront besoin.
MSF a donc ouvert un centre d'urgence le jour du séisme pour stabiliser les patients évacués du sud et les référer à des hôpitaux pour des traitements plus poussés. L'hôpital de MSF dans le quartier de Tabarre, Port-au-Prince, est spécialisé dans le traitement des blessures traumatiques ainsi que des brûlures graves. L'hôpital a reçu en quelques jours un total de 70 survivants du tremblement de terre, dont 48 ont été admis pour une opération ou un autre traitement.
Dans le quartier de Turgeau à Port-au-Prince, MSF a également ouvert un centre d’urgence dès le jour du séisme pour stabiliser ces patients. Au cours des huit premiers jours d’activité, le centre a traité 133 blessés du tremblement de terre en provenance du Sud et 152 autres patients.
Assurer un suivi médical pour les patients
Les nombreux défis auxquels les patients et leurs familles sont désormais confrontés - médicaux, psychologiques et pratiques - occupent également le personnel de l’hôpital, qui cherche à s’assurer que les patients reçoivent les soins dont ils auront besoin dans les semaines et les mois à venir. Dans le Sud, de nombreux hôpitaux sont endommagés et ne peuvent pas fournir les services essentiels et le suivi dont de nombreux blessés ont besoin.
"Nous sommes en train de prendre contact avec d'autres organisations pour nous assurer que les patients pourront poursuivre la physiothérapie et les soins psychologiques lorsque nos patients retourneront chez eux", explique le Dr Kanoute Dialla, coordinateur MSF de l'hôpital de Tabarre. "Il est très important que les patients souffrant de fractures reçoivent des consultations médicales régulières pour surveiller la façon dont leurs os consolident, et pour adapter le traitement si nécessaire. Nous devons évaluer si les hôpitaux ont la capacité de réaliser des radiographies, et d'autres aspects liés à ce type de soins."
Défis logistiques
Les défis logistiques sont également nombreux. Il est très difficile de se déplacer entre Port-au-Prince et le Sud, car les routes ont été fortement endommagées par des glissements de terrain. De nombreux blessés souffrent également d'un handicap temporaire ou permanent à la suite de leurs blessures, ce qui complique encore davantage leur voyage.
MSF a installé une tente dans l'enceinte de l'hôpital de Tabarre pour les patients sortis de l'hôpital qui ne peuvent pas aller ailleurs, mais ce n'est qu’une solution temporaire.
Interventions de MSF continuent dans le sud
Les équipes d'urgence de MSF soignent également les survivants du séisme dans les zones touchées du Sud, y compris dans les villes de Jérémie et des Cayes. Ces équipes aideront à évaluer si les établissements médicaux de la région peuvent fournir des soins de suivi.
« Pour de nombreux blessés du séisme, le processus de guérison a commencé, mais il sera sans doute long. Le rétablissement complet dépendra de l’accès à différents types d’aide, et de beaucoup de persévérance » termine Dr Kanoute Dialla.