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Soudan : MSF appelle d'urgence à un soutien médical supplémentaire

Au Soudan, l'insécurité, les attaques et les pillages contre les acteurs humanitaires et médicaux entravent les opérations humanitaires, tandis que le financement par le biais du système d'aide des Nations Unies reste insuffisant. La majorité des hôpitaux à Khartoum ne sont plus en mesure d'accueillir des patients en raison des dommages, de la pénurie de fournitures ou parce que le personnel ne peut pas se rendre sur les lieux. De plus en plus d'hôpitaux dans d'autres régions du pays ferment également leurs portes, touchés par les pillages et les attaques, ou submergés par le nombre élevé de patients qu'ils reçoivent. Les besoins humanitaires au Soudan étaient déjà à leur plus haut niveau depuis une décennie. Le système de santé du pays est au bord de l'effondrement depuis des décennies, et le conflit l'a poussé à son point de rupture.

Étant donné la pression intense sur les établissements de santé et les hôpitaux, et la plupart faisant face à des pénuries, MSF soutient les établissements de santé, assure des cliniques mobiles et des activités liées à l'eau, à l'assainissement et à l'hygiène (voir ci-dessous pour une liste complète de nos activités).

Augmentation de 57 % des besoins humanitaires

Selon le syndicat des médecins soudanais, seuls environ 16 % des hôpitaux à Khartoum sont encore opérationnels, et 60 des 86 hôpitaux dans les zones déchirées par la guerre, soit 70 %, ne fonctionnent plus, privant ainsi les personnes prises dans le conflit de soins essentiels. Depuis l'escalade du 15 avril, 25 millions de personnes au Soudan, soit la moitié de la population, ont maintenant besoin d'une assistance humanitaire, selon l'ONU. Cela représente une augmentation de 57 % des besoins depuis décembre 2022.

Une équipe chirurgicale de MSF travaille dans un hôpital à Khartoum et a traité plus de 400 patients en moins de deux semaines. L'hôpital fonctionnait à peine lorsque des médecins bénévoles et des membres de la communauté l'ont relancé. Il s'agit maintenant de l'un des deux principaux hôpitaux fonctionnels à Khartoum, MSF assurant la capacité chirurgicale. Cependant, le fait que nous éprouvions des difficultés à faire venir du personnel supplémentaire pour renforcer l'équipe met en péril ces activités chirurgicales.

Besoin urgent de personnel et de fournitures médicales

Le personnel médical et les volontaires font de leur mieux dans des circonstances incroyablement difficiles, mais il est nécessaire d'avoir plus de fournitures et plus de personnel médical pour pouvoir travailler à Khartoum et dans d'autres régions afin de répondre aux immenses besoins. MSF dispose de personnel prêt à se rendre au Soudan dès que nous obtenons les autorisations nécessaires.
​Il est crucial que nous puissions renforcer nos équipes médicales pour continuer à travailler avec les médecins, les infirmières et les hôpitaux soudanais afin de fournir des soins médicaux désespérément nécessaires.

De plus, les combats en cours perturbent la saison des plantations et pourraient aggraver l'insécurité alimentaire, augmenter les prix sur le marché et entraîner des pénuries de biens essentiels. Selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA), environ 50 000 enfants gravement malnutris ont vu leur traitement perturbé en raison du conflit. De plus, un incendie a détruit une usine à Khartoum qui produisait des fournitures vitales pour les enfants malnutris.

MSF sur place

MSF n'a pas quitté le Soudan et n'a pas l'intention de le faire. Nous sommes opérationnels dans le Nord-Darfour depuis le début du conflit, et nous continuons d'évaluer où et comment nous pouvons renforcer notre réponse aux impacts directs et indirects de cette grave crise humanitaire. Nous restons engagés à fournir des soins de santé indispensables aux personnes au Soudan, surtout en ces moments difficiles. Nous sommes préoccupés par nos collègues, nos patients soudanais et les civils piégés dans ce conflit. Nos pensées les accompagnent.

EN DESSOUS DES PHOTOS & VIDEO : LISTE DES ACTIVITES DE MSF AU SOUDAN ET DANS LES PAYS VOISINS

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Annexe : liste des activités MSF au Soudan et dans les pays voisins

Depuis le déclenchement des combats le 15 avril, les équipes de MSF ont lancé les nouvelles activités suivantes en réponse à la crise :

  • Nouvelles activités médicales dans la capitale Khartoum, une équipe chirurgicale travaille dans un hôpital situé dans le sud de la ville, aux côtés du personnel médical et des bénévoles soudanais, fournissant des soins d'urgence et chirurgicaux. Nous sommes désormais opérationnels 24h/24. Nous disposons d'une salle d'opération, d'une unité de soins intensifs et nous travaillons jour après jour pour améliorer la qualité des soins. Depuis leur arrivée à l'hôpital d'enseignement Bashair à Khartoum le 9 mai, l'équipe a effectué plus de 400 interventions chirurgicales. MSF travaille en collaboration avec des volontaires de la communauté, notamment des médecins, des infirmières et des jeunes de la région, qui ont décidé de relancer cet hôpital après sa fermeture en raison de l'insécurité. Le personnel avait quitté l'établissement pour sa propre sécurité.
  • Approvisionnement en fournitures médicales : Bien que MSF ait pu obtenir suffisamment de fournitures médicales pour travailler au Bashair Teaching Hospital pour le moment, en utilisant des stocks prépositionnés à Khartoum et des dons d'autres organisations, ces stocks s'épuiseront à un moment donné. Un envoi de fournitures médicales et d'autres articles est arrivé à Port-Soudan le 16 mai 2023 et sera transporté à Khartoum ainsi qu'à Wad Madani, une autre région située au sud, où des équipes mènent des cliniques mobiles pour les personnes déplacées.
  • Activités à Wad Madani, la capitale de l'État d'Al-Jazira, nous organisons des cliniques mobiles pour les personnes déplacées de Khartoum et soutenons les établissements de santé qui font face à l'afflux de patients. Nous avons également distribué des articles d'hygiène, des produits de première nécessité et des denrées alimentaires à Wad Madani, en priorisant les plus vulnérables qui se trouvent actuellement dans des bâtiments publics, et nous menons des activités liées à l'eau, à l'assainissement et à l'hygiène (WASH).
  • Activités à Port-Soudan capitale de l'État de la mer Rouge, MSF a commencé à mettre en œuvre des activités d'eau, d'assainissement et d'hygiène (WASH) dans les sites collectifs pour les personnes déplacées et les populations locales. Nous vidangeons les latrines, transportons de l'eau et distribuons des articles d'hygiène. Nous avons également dispensé une formation en salle d'urgence locale sur les protocoles de triage d'urgence et de prise en charge médicale précoce.

Donations

  • Des dons de fournitures médicales et de carburant ont été faits aux hôpitaux et autres établissements de santé à Khartoum, au Nord et au Centre-Darfour, en mer Rouge et dans les États d'Al-Jazira (où de nombreuses personnes déplacées ont cherché refuge), ainsi que dans d'autres régions. Ces dons se poursuivent. Veuillez suivre le compte Twitter de MSF Soudan pour les dernières informations sur les dons : https://twitter.com/MSF_Sudan.
  • Dans la localité d'Umbada, dans l'État de Khartoum, des dons de médicaments, de fournitures médicales, de matériel de traitement des blessures et de trousses pédiatriques ont été faits à l'hôpital Al Rahji. Ces dons ont été transférés depuis notre stock d'Omdurman, situé à environ 15 kilomètres de l'hôpital.
  • À Zalingei, la capitale de l'État du Centre-Darfour, nous avons fait don de carburant à l'hôpital d'enseignement de Zalingei pour faire fonctionner les générateurs et les ambulances.
  • Nous avons fait don de fournitures médicales à l'hôpital de référence chirurgical désigné par le ministère de la Santé, Al-Kamlin, dans l'État d'Al-Jazira.

Certains de nos projets réguliers ont été adaptés en réponse à l'urgence et continuent de fournir des soins médicaux :

  • L'hôpital soutenu par MSF à El Fasher, au Nord-Darfour, était à l'origine un hôpital de maternité sans capacité chirurgicale. Il a été rapidement réaménagé pour fournir des soins traumatologiques urgents après avoir reçu un afflux massif de patients blessés. Depuis le début du conflit le 15 avril, l'hôpital a effectué plus de 600 interventions chirurgicales, à la fois pour les blessés et pour les femmes nécessitant une intervention chirurgicale obstétrique d'urgence.
  • Un camion de MSF transportant 10 tonnes de fournitures médicales pour l'hôpital South et le camp de Zamzam est arrivé à El Fasher le lundi 15 mai.

Certaines activités que nous faisions avant le déclenchement du conflit actuel ont pu se poursuivre ou reprendre :

  • Dans les hôpitaux soutenus par MSF à Kreinik, dans l'État du Darfour occidental, le personnel local de MSF et le personnel du ministère de la Santé continuent de fournir une assistance médicale. Nous avons suspendu les cliniques mobiles et les activités de sensibilisation pour les communautés nomades du Darfour occidental. La situation reste calme à Kreinik. L'hôpital est ouvert, fonctionne et reçoit un nombre croissant de patients. Le marché est ouvert et accessible aux communautés nomades, qui peuvent accéder à l'hôpital. Au cours des deux dernières semaines, la maternité a accueilli et traité 41 femmes, l'équipe a aidé 258 femmes enceintes avec des soins prénatals et le service de pédiatrie a admis 32 enfants. Le plus grand défi réside dans les approvisionnements qui proviennent généralement d'El-Geneina, où les combats intenses et la violence se poursuivent. Avec la consommation actuelle, les stocks médicaux seront épuisés pour de nombreux articles essentiels dans trois semaines.
  • MSF a rouvert sa clinique de santé dans le camp de Zamzam, dans l'État du Darfour du Nord, le plus grand camp de personnes déplacées au Soudan avec une population de 120 000 personnes. Depuis notre réouverture, nous voyons environ 160 patients par jour. Certains nécessitent des soins médicaux urgents.
  • À Rokero, dans l'État du Darfour central, le personnel local de MSF et le personnel du ministère de la Santé continuent de fournir une assistance médicale. Les fournitures dont ils disposent devraient durer encore deux à trois mois. Nous n'avons actuellement pas la possibilité d'orienter les patients vers des niveaux de traitement supérieurs en raison des combats en cours, soit parce que les hôpitaux ne fonctionnent plus, soit parce que les routes sont trop dangereuses.
  • À El-Damazin, dans l'État du Nil Bleu, notre équipe continue de soutenir l'hôpital d'El-Damazin, y compris le programme de lutte contre la malnutrition, et de gérer des cliniques mobiles.
  • Dans le camp de Taneidba, dans l'État d'Al-Gedaref, MSF gère un hôpital pour les réfugiés et les communautés d'accueil, en fournissant des services médicaux, y compris les services d'urgence, la maternité et la santé mentale.
  • Dans le camp de réfugiés d'Um Rakuba, dans l'État d'Al-Gedaref, MSF répond également pour soutenir les réfugiés éthiopiens et les communautés d'accueil, bien que, en raison du conflit actuel, nos critères d'admission aient été restreints. L'accent s'est déplacé vers les activités d'urgence visant à sauver des vies, principalement pour les enfants, la lutte contre la malnutrition et les soins maternels.

Nous avons été contraints de suspendre certaines de nos activités :

  • Un complexe et un entrepôt de MSF ont été pillés à Nyala, au Sud-Darfour. Du matériel, des véhicules et des fournitures médicales ont été volés. L'équipe du Sud-Darfour n'a pas pu poursuivre ses services de santé car elle n'avait plus de fournitures, et par conséquent, l'équipe de MSF a été évacuée vers le Soudan du Sud.
  • L'hôpital d'enseignement d'El Geneina, soutenu par MSF, au Darfour occidental, a été pillé lors des violences du 26 avril. MSF a soutenu le ministère de la Santé dans le département de pédiatrie, en fournissant des soins d'urgence et hospitaliers. L'hôpital a été fermé en raison de la violence, rendant impossible pour nos équipes de continuer à travailler en pédiatrie, en néonatologie et en maternité.
  • À Kassala, nous prévoyons de transférer nos activités au ministère de la Santé

Avant l'escalade de la violence le 15 avril 2023, MSF travaillait dans 12 États du pays et menait de nombreuses activités différentes, notamment des soins de santé primaires et secondaires, un soutien aux hôpitaux et autres établissements de santé, des cliniques mobiles, des activités de nutrition en consultation externe et en hospitalisation, des soins de santé reproductive et mentale, des campagnes de vaccination, des activités de promotion de la santé et des interventions en eau, assainissement et hygiène. Nous avons adapté et lancé des interventions d'urgence dans d'autres zones pour répondre aux besoins humanitaires et médicaux les plus aigus de manière impartiale et dans la mesure de nos capacités.

Assistance de MSF aux réfugiés soudanais dans les pays voisins :

Tchad

  • Selon le HCR, on estime que plus de 75 000 personnes, y compris des réfugiés et des rapatriés tchadiens, ont fui vers les provinces orientales du Tchad - principalement dans la province de l'Ouaddaï, mais aussi dans les provinces de Sila et de Wadi Fira. Ces trois provinces hébergeaient déjà la plus grande partie des réfugiés au Tchad, avec plus de 400 000 réfugiés soudanais installés dans l'est du Tchad avant l'éruption des récentes violences, souvent dans des camps surpeuplés avec des installations sanitaires insuffisantes et un accès réduit à l'aide alimentaire dans une région touchée par l'insécurité alimentaire, la malnutrition infantile et les épidémies récurrentes évitables.
  • Nous travaillons actuellement à la frontière avec le Soudan, en collaboration avec les autorités sanitaires, pour organiser des cliniques mobiles, des vaccinations, des dépistages de la malnutrition, des références et d'autres activités dans les camps temporaires de réfugiés situés dans des endroits tels que Koufroun, Borota et Goungour, dans la province de l'Ouaddaï. Nos équipes continuent de soutenir l'hôpital d'Adré et trois centres de santé, où nous travaillons depuis 2021, et nous avons récemment renforcé les capacités chirurgicales pour aider à stabiliser et traiter les blessés. Les cas les plus graves sont référés à Abeche.
  • Nous organisons des cliniques mobiles dans la province de Sila, dans les sites d'accueil des réfugiés de Mogororo et Anderessa, à seulement 500 mètres de la frontière avec le Soudan, et nous soutenons le centre de santé dans les zones de Daguessa. Nos équipes fournissent des soins médicaux, y compris des soins de santé reproductive, un dépistage de la malnutrition pour les enfants de moins de 5 ans, ainsi que des références vers des soins de santé de niveau supérieur et un soutien psychosocial.

République centrafricaine (RCA)

  • Une équipe de MSF évalue les besoins dans la province de Vakaga, qui borde le Soudan, en réponse à l'afflux de réfugiés/rapatriés en provenance du Soudan.

Soudan du Sud

  • Les équipes de MSF évaluent les besoins des rapatriés sud-soudanais et des réfugiés, ainsi qu'une possible intervention dans les États d'Aweil et du Haut-Nil, qui sont frontaliers avec le Soudan.