Médias sociaux

  • FR
Open the menu

MSF retourne porter assistance aux réfugiés et migrants détenus en Libye

En juin dernier, nous avions décidé de quitter deux centres de détention de la capitale libyenne Tripoli, après avoir été témoins de violences extrêmes subies par les personnes réfugiées et migrantes qui y sont détenues. Coups, torture, viols, passages à tabac... Des violences au summum de l’insupportable. Nous sommes maintenant de retour dans ces centres via des cliniques mobiles, afin de dispenser des soins médicaux et psychologiques à toute personne qui en a besoin ; des soins nécessaires du fait même des mauvaises conditions de détention.

libye
Un garde ferme la porte d'une cellule du centre de détention d'Abu Salim, à Tripoli, en Libye. © Guillaume Binet/Myop, mars 2017.

Un accord sur le respect de l’éthique médicale

Si nous avions quitté ces centres de détention, c’est parce que le respect de l’éthique médicale et des principes humanitaires y était bafoué. Continuer à y travailler aurait ainsi été contraire à l'intégrité du travail de nos équipes.

Notre retour en leur sein a pu être décidé suite à un accord que nous avons passé avec la DCIM, la « Direction libyenne de la lutte contre la migration illégale », qui nous garanti le respect de différentes conditions telles que la pleine liberté, pour nous de pouvoir dispenser nos soins aux détenus, et pour eux d’y avoir accès, ou encore le respect total du secret médical.

Ayaan, détenue pendant 1 an et demi

« Dans le centre où j’étais détenue, les gardes entraient dans la petite pièce, sans fenêtres, où toutes les femmes étaient réunies, enlevaient nos vêtements, nous jetaient au sol, tiraient nos cheveux, et nous battaient avec des câbles électriques. Ils nous torturaient tout le temps. J’ai des cicatrices partout sur mon corps. Parfois, nous ne mangions pas pendant une semaine. La plupart des femmes avec qui je vivais sont décédées ».
Ayaan a été secourue par notre équipe à bord de notre navire, le Geo Barents, alors qu'elle était sur un bateau en détresse après avoir fui la Libye.

MSF appelle à la fin de ces détentions arbitraires

Bien que nous soyons satisfaits des garanties données par les autorités libyennes et de pouvoir revenir en aide aux personnes dans les centres, nous insistons sur le fait que celles-ci y sont détenues de façon aussi inhumaine qu'arbitraire !

MSF continue à appeler à la libération de toutes les personnes détenues. Une fois cela fait, il sera indispensable de leur prévoir une assistance humanitaire, ce qui inclut leur rapatriement et une réinstallation ailleurs qu’en Libye.