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MSF lance la vaccination contre Ebola en RDC

À Bikoro, dans la province de l’Equateur en République Démocratique du Congo (RDC), où Médecins Sans Frontières travaille depuis quelques semaines avec le Ministère de la Santé et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), les équipes ont commencé à vacciner les personnels de santé, qui travaillent en première ligne et sont parmi les plus exposés au virus Ebola. 

Le vaccin Ebola (rVSVDG-ZEBOV-GP) est l’une des composantes de la stratégie globale pour contenir  l’épidémie d’Ebola. Ce vaccin à l’essai n’a pas encore été homologué, il est donc utilisé dans le cadre d’un protocole d’étude qui a été approuvé par les autorités nationales, le Comité Ethique à Kinshasa et le Comité Ethique de MSF. Le protocole définit à qui, quand et comment le vaccin doit être administré.

Les participants reçoivent toutes les informations sur le vaccin avant de donner leur consentement, et ils feront l’objet d’un suivi attentif pendant un certain temps. La participation est volontaire et la vaccination gratuite.

Une vaccination « en anneau »

La vaccination sera effectuée sur la base d'une stratégie « en anneau ». Celle-ci consiste à identifier les nouveaux patients atteints d’Ebola dont le diagnostic est confirmé par des tests en laboratoire, et à remonter aux personnes avec lesquelles ils ont été en contact. Le réseau de personnes ainsi identifiées - souvent des membres de la famille, des voisins, des collègues et des amis du patient - constitue « l'anneau ». Dans les zones touchées, les personnels de santé en première ligne se verront également proposer la possibilité de se faire vacciner, en raison de leur forte exposition au virus et du haut risque de développer la maladie dans ces conditions.

Piliers fondamentaux pour lutter contre l'Ebola

« Sur la base des résultats de ces essais, nous sommes confiants quant à l'utilisation du vaccin dans le cadre de l’épidémie actuelle. Les résultats de l'essai suggèrent que le vaccin présentera un bénéfice réel pour les personnes fortement exposées à Ebola, les protégeant de l'infection. Cependant, la vaccination n'est qu'un outil parmi d'autres dans la lutte contre Ebola. Identifier les patients et les contacts est la première étape », déclare Micaela Serafini, directrice médicale MSF à Genève.

membres personnel ebola
Pour entrer dans le Centre de Traitement Ebola, le personnel doit enfiler une tenue de protection ©  Hugues Robert/MSF, mai 2018 en RDC.

Les personnes vaccinées continueront d’observer le même protocole de suivi de l’infection qu’auparavant, et les personnels de santé en première ligne continueront de porter la tenue de protection. La mise en place des piliers fondamentaux des interventions de lutte contre Ebola doivent se poursuivre afin d’endiguer la propagation : 

  • Isoler les personnes malades et leur apporter des soins médicaux et psychologiques
  • Mener des activités de sensibilisation pour identifier les patients 
  • Localiser et suivre celles et ceux qui ont été en contact avec les cas confirmés
  • Informer les populations sur la maladie, les mesures à prendre pour l’éviter, les lieux de prise en charge
  • Soutenir les structures médicales existantes
  • Changer temporairement les habitudes culturelles, notamment concernant les funérailles 

Les équipes MSF à pied d’œuvre

L’épidémie actuelle a été déclarée le 8 mai, dans le nord-ouest du pays. À la date du 28 mai, 35 personnes ont été diagnostiquées Ebola et 12 patients sont décédés des causes de cette maladie. Les équipes MSF travaillent dans quatre endroits pour soigner les patients et endiguer l'épidémie.

urgence ebola en RDC

Actuellement, MSF est dans les zones de Mbandaka et Bikoro, où deux Centres de Traitement Ebola  ont été mis en place, comptant respectivement 12 et 20 lits. Les équipes travaillent également pour identifier les contacts directs ou indirects de cas d’Ebola confirmés. En parallèle, des activités de sensibilisation sont menées auprès des communautés, afin – entre autres-  de limiter l’exposition à la maladie et d’encourager les pratiques d’enterrements sans risque. 

Une équipe intervient également dans des zones reculées d’Itipo et Iboko. Un centre de transit de 10 lits a été installé à Itipo pour les cas suspects d’Ebola, pour qu’ils soient isolés et reçoivent des soins en attendant la confirmation du diagnostic par le laboratoire. Si le test qui revient est positif, ils seront transférés dans le centre de traitement Ebola à Bikoro. A Iboko, une zone d’isolement a été mise en place dans l’hôpital et les équipes construisent actuellement un nouveau centre de traitement Ebola.