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MSF intervient contre une nouvelle épidémie d'Ebola au Nord-Kivu

La dixième épidémie d’Ebola en République démocratique du Congo a été déclarée le 1er août dans la province du Nord-Kivu, dans le nord-est du pays. À la date du 3 septembre, 124 cas dont 93 confirmés et 31 probables ont été rapportés par les autorités sanitaires. Parmi nos patients, nous avons de nombreux collègues du système de santé congolais de la zone. Ils ont été les premiers à intervenir et certains ont été exposés au virus.

Intervention sur le terrain

MSF intervient dans le cadre du plan de riposte du ministère de la Santé. Nos équipes ont mis en place une unité de traitement à Mangina, l’épicentre de l’épidémie, contenant 30 lits dans des tentes d’isolement. Le 20 août, un total de 37 patients s’y trouvaient: 31 d’entre eux sont des cas confirmés lors de tests en laboratoire, tandis que les autres sont considérés comme étant des cas suspects ou probables.

Une autre unité d’isolement a été installée à Beni, une ville de 400 000 habitants située à 45 minutes de là.

centre ebola de Mangina
Une équipe retire son équipement de protection individuelle après avoir monté une tente dans la zone de haut risque dans le centre de traitement Ebola. © Karin Huster/MSF. RDC, Août 2018.

MSF prévoit également d'organiser des formations sur la prévention et la maîtrise des infections aux personnels des centres de santé de la zone. L'un des éléments clefs de la riposte est le maintien du système de santé, afin de préserver la continuité des soins pour n’importe quel autre type de patients.

D’autres projets de MSF dans la région ont été mis en alerte et ont mis en place des procédures pour protéger les activités existantes du risque de contamination.

Vaccination

« Nous faisons face à plusieurs défis, »  explique Gwenola Seroux, responsable de la cellule des urgences de MSF. « Le premier, bien sûr, est de limiter l’expansion de l’épidémie, et cela requiert une protection des travailleurs de santé et des équipements médicaux contre le virus. La vaccination, que le ministère de la Santé commence à organiser, sera un autre volet crucial de cet effort. »

nettoyage
Nettoyage après avoir servi de la nourriture aux patients du Centre de Traitement Ebola © Karin Huster/MSF. RDC, Août 2018.

Un programme de vaccination est en cours, géré en ce moment par le ministère de la Santé, avec le soutien de l’Organisation Mondiale de la Santé, dans la zone la plus affectée par l’épidémie. Et près de 1200 personnes ayant été en contact avec des cas d’Ebola ont été identifiés jusqu’à présent.

Un contexte de conflit

Le contexte va imposer d’autres défis aux équipes MSF. La région où se situe le foyer de l’épidémie est depuis longtemps le théâtre de violences endémiques. C’est la première fois que MSF fait face à une urgence d’épidémie Ebola dans un contexte de guerre. Cela va rendre la riposte encore plus difficile, notamment en termes d’effort pour limiter l’expansion de la maladie dans des zones difficiles d’accès. La mobilité du personnel MSF sera dès lors réduite.

Collaboration avec l'Ouganda

La zone est très proche de la frontière avec l’Ouganda et les autorités de Kampala, la capitale du pays, ont appelé les habitants à une vigilance maximale. Les équipes de MSF situés en Ouganda ont aussi été très réactives et collaborent avec les autorités nationales au cas où une intervention serait rendue nécessaire dans ce pays.

Intervention MSF contre les épidémies d'Ebola en RDC

Une autre épidémie d'Ebola avait été déclarée le 6 mai dans la région de l'Equateur, à l'est de la RDC. Depuis le début de l’épidémie, MSF a participé à la réponse médicale en apportant les soins, en assurant l’isolement des patients et en menant toutes les activités liées à la promotion de la santé. L’organisation a également collaboré de façon active à la surveillance épidémiologique et à la sécurisation des enterrements. La fin de cette épidémie a été déclarée le 24 juillet par le ministère de la Santé congolais.

Il n’y aurait aucune relation entre cette épidémie et celle qui avait affecté la région de l’Equateur et dont la fin avait été déclarée en juillet dernier.