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Le Hub Humanitaire depuis 5 ans à Bruxelles : lieu indispensable pour personnes migrantes en errance et pourtant sans perspective d’avenir

Depuis 5 ans, organisations de la société civile, collectifs et bénévoles apportent aux personnes migrantes en errance les aides indispensables (médicales, psychologiques, juridiques, matérielles...) que l’État ne leur fournit pas. Des milliers d’hommes et de femmes ont poussé sa porte depuis 2017. Pourtant, malgré un financement régional et un bâtiment mis à disposition, le Hub Humanitaire ne dispose pas de moyens ni d’infrastructures pérennes. Les pouvoirs publics doivent aujourd’hui s'engager à la hauteur des besoins et de la qualité du travail réalisé par les organisations de la société civile.

In de hub biedt Artsen Zonder Grenzen al 5 jaar psychologische bijstand aan dakloze migranten
Dans ce centre, Médecins sans frontières apporte depuis cinq ans une aide psychologique aux migrants sans abri. Notre psychologue Hager est ici pour un entretien de suivi avec l'un de nos patients. D'autres organisations proposent des soins médicaux, une assistance juridique, une distribution de vêtements ou de repas dans le centre, entre autres © Albert Masias, 2020

Tous les partenaires appellent ensemble à des perspectives d'avenir

Aujourd’hui, le consortium du Hub se compose de Médecins du Monde, Médecins Sans Frontières, la Croix-Rouge de Belgique, SOS Jeunes-Quartier Libre AMO et la Plateforme Citoyenne BxlRefugees. Au Hub, Médecins Sans Frontières fournit une assistance psychologique aux migrants en errance. L'ensemble des partenaires demande maintenant aux autorités de renforcer leurs efforts et d'offrir plus de perspectives d'avenir au centre humanitaire. 

Nous demandons :

  • Une réponse adéquate : Le Hub vise aussi au développement de mécanismes d'accueil et d'orientation pour toute personne en errance. Des mécanismes qui doivent prendre en compte les besoins spécifiques des migrant.e.s en transit en Belgique. Et cela, à travers le tissage d'un réseau de prise en charge associatif adéquat et à travers la sensibilisation auprès des autorités publiques sur leurs besoins de première nécessité. Cette réponse doit s’intégrer dans tous les dispositifs d'accueil en Belgique.
  • Sortir de l’urgence : Cinq ans après son ouverture, force est de constater que les populations en errance font partie intégrante de la réalité bruxelloise et qu’il est plus que temps de sortir de l’urgence pour faire de l’accueil et l’accompagnement des ces populations un axe structurel de la politique d’accueil bruxelloises et belge. En effet, les problématiques des bénéficiaires du Hub sont au croisement des différents niveaux de compétences (fédéral/régional/communautaire/communal), ce qui freine une réponse compréhensive aux besoins.
  • Concertation : Les partenaires du Hub s’étonnent du manque de concertation entre ces différentes instances de pouvoirs publics sur les questions des personnes migrantes, y compris les MENA (mineur.e.s étrangèr.e.s non-accompagné.e.s).
  • Pérennisation : Les partenaires du Hub demandent la pérennisation du Hub Humanitaire. Celle-ci passe par une sécurité financière et une infrastructure adaptée pour répondre de manière qualitative aux besoins d’accueil et d’accompagnement des bénéficiaires.
Sinds eind vorig jaar is het opvangnetwerk voor asielzoekers in België systematisch verzadigd. De opvangcrisis zorgt voor extra druk op onze diensten
Depuis la fin de l'année dernière, le réseau d'accueil des demandeurs d'asile en Belgique est systématiquement saturé. La crise de l'accueil exerce une pression supplémentaire sur nos services. © Julien Dewarichet, novembre 2021

Une implication impressionnante des organisations et des volontaires

Autour de ce consortium, de multiples associations, du public et du privé se mobilisent et révèlent l’impressionnante implication citoyenne dont le Hub ne pourrait se passer pour fonctionner. Au total, 50 bénévoles et 60 employé.e.s s’activent au quotidien pour faire tourner le Hub.

Le Hub en chiffres (janvier-aout 2022)

  • 12.320 entrées/mois au Centre de jour par mois ;
  • 1.000 repas distribués/jour ;
  • 850 douches/mois ;
  • 2.150 visites/mois dans les services spécialisés : distribution de vêtements, consultations médicales et psychologiques, rétablissement des liens familiaux, consultations pour femmes via le Front desk de la Sister’s House et accompagnement des MENAs.
  • 261 nouveaux MENAs rencontrés depuis janvier.

Les services du Hub de plus en plus qualitatifs au fil des ans 

« Les besoins et services du Hub ont beaucoup évolué grâce à l’expertise que nous avons accumulée depuis 2017 » nous dit Lorenzo Durante Viola, coordinateur du Hub Humanitaire. « Notre réponse se veut de plus en plus qualitative et adaptée aux besoins et vulnérabilités des bénéficiaires. Nous voulons leur donner un accueil digne et surtout qu’ils et elles se sentent en sécurité ici. »    

Depuis la pandémie de COVID-19, le Hub humanitaire a à nouveau adapté son organisation : pour compléter son dispositif, un centre de jour avec distribution alimentaire de la Croix-Rouge de Belgique est désormais aménagé dans un bâtiment jouxtant le Hub. Les personnes migrantes en errance ne sont donc plus obligées de se déplacer jusqu’au parc Maximilien pour obtenir des repas. Ceux-ci sont apportés sur place par les associations et collectifs de citoyens

Au centre de jour, les personnes peuvent aussi se reposer, prendre une douche, déposer leurs affaires dans une consigne et recevoir une écoute et une réorientation adaptées à leurs besoins. Enfin, depuis mai 2022, une entrée unique entre les deux bâtiments rend la fusion entre les équipes, effective.        

Pression supplémentaire due à la crise de l'accueil

« Depuis la création du Hub, chaque crise et chaque manquement ont eu un impact sur notre travail et nos activités » ajoute Lorenzo Durante Viola. « Récemment, la saturation du réseau d’accueil pour les demandeurs d’asile de Fedasil a ajouté une pression supplémentaire sur les activités du Hub. Entre juin et aout 2022, notamment, les repas distribués chaque jour dépassent de plus de 200 la moyenne de 750 repas par jours depuis janvier ».