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Irak : Les populations déplacées par les violences restent isolées et privées d’assistance


La recrudescence des violences en Irak a entraîné le déplacement de quelque 1,8 million de personnes depuis janvier 2014, selon les chiffres officiels. Près de la moitié d’entre elles ont trouvé refuge dans des écoles, des camps ou des bâtiments inachevés dans la région du Gouvernement régional du Kurdistan.

© Gabrielle Klein/MSF
© Gabrielle Klein/MSF

Pour les centaines de milliers de personnes qui ont rejoint des zones relativement sûres situées dans le KRG, la situation reste extrêmement précaire. Le gouvernorat de Dohuk aurait accueilli à lui seul plus de 465 000 personnes, mettant les autorités locales au défi de répondre aux besoins humanitaires croissants. Les conditions de vie précaires, la surpopulation et le manque d’équipements sanitaires ont des conséquences dramatiques sur l’état de santé de ces populations. Alors que l’hiver approche,  seul un camp a été mis en place dans le gouvernorat de Dohuk et quelques autres pourraient être achevés avant le début de l’hiver.

Médecins Sans Frontières renforce ses activités afin de tenter de répondre aux besoins médicaux en augmentation. MSF dispense des consultations médicales dans trois cliniques mobiles dans le gouvernorat de Dohuk. D’autre part, une équipe de MSF se prépare à installer des latrines, des douches et des espaces sanitaires dans l’un des camps les moins équipés de Zakho, afin de limiter le risque d’épidémie.

Dans le centre de l’Irak, la situation humanitaire est de plus en plus alarmante. Des centaines de milliers de personnes sont prises au piège dans des zones de conflit qu’elles n’ont pratiquement pas la possibilité de fuir. Le gouvernorat d’Anbar, gravement affecté par les combats en cours compterait plus de 370 000 personnes. Toutefois la situation sécuritaire rend extrêmement difficile l’assistance humanitaire aux populations dans ces zones.

A Kirkouk, malgré l’insécurité, les équipes de MSF s’efforcent de fournir des services médicaux dans une mosquée située au centre de la ville, ainsi que dans une église. Au cours du mois de septembre, l’équipe composée de deux médecins et de deux infirmières a fourni des consultations médicales à quelque 600 patients.

Dans la province d’Anbar, MSF fournit un soutien à l’hôpital principal de Heet, une zone où des affrontements entre les combattants de l’Etat islamique et l’armée irakienne ont éclaté le 2 octobre dernier. Heet, qui accueille plus de 100 000 déplacés,  représentait jusqu’à présent l’un des derniers refuges pour les populations fuyant les violences dans le gouvernorat de Anbar, une région particulièrement difficile à atteindre pour les acteurs de l’aide. En septembre, MSF était parvenue à acheminer des kits d’hygiène pour être distribués aux populations déplacées toujours plus nombreuses dans cette zone. Avec le soutien de MSF, l’hôpital de Heet prodigue plus de 700 consultations chaque semaine.

Au cours du mois dernier, les équipes de MSF ont fourni plus de 3 500 consultations médicales aux populations déplacées en Irak et s’efforcent de renforcer autant que possible leurs activités de secours à travers le pays.

En dépit du conflit actuel en Irak, qui rend très difficile le travail des organisations humanitaires dans le pays, MSF s’efforce de dispenser des soins de santé aux Irakiens ainsi qu’aux Syriens réfugiés en Irak. MSF travaille depuis 2006 en Irak, dans différents endroits dans le nord et le sud du pays. Pour assurer son indépendance, MSF n’accepte pas de financements d’Etats ou d’agences internationales pour ses programmes en Irak et ne fait appel qu’à des dons de personnes privées dans différents pays pour mener son action en Irak. MSF emploie actuellement plus de 300 personnes dans le pays.