Idomeni: reprise des soins après une nuit de violences
Mercredi 18 mai, des incidents ont éclaté dans le camp d'Idomeni, situé à la frontière entre la Grèce et la Macédoine, où entre 6000 et 9000 personnes sont actuellement bloquées. Suite aux violentes confrontations, les équipes MSF ont été forcées d'évacuer la clinique sur le camp.
#Idomeni: après une évacuation hier soir, les équipes MSF sont retournées travailler dans le camp ce matin. https://t.co/lQgj2I0Diu
— MSF Belgique (@msfbelgique) 19 mai 2016
Des centaines de personnes ont fui
« C’était une situation désespérée. Quand les gaz lacrymogènes ont pénétré notre clinique, nous avons évacué les patients jusqu’à la périphérie du camp » raconte Cristian Reynders, coordinateur terrain à Idomeni. « Il y avait cinq enfants parmi eux, certains ont dû être portés. Quand la situation s’est calmée, nous avons pu retourner dans la clinique et distribuer de l’eau aux personnes qui en avaient besoin ».
Par la suite, les tensions sont réapparues et des renforts de police sont arrivés. Des centaines de personnes, y compris des femmes et des enfants, ont fui le camp par peur pour leur sécurité. C'est à ce moment que MSF a du prendre la décision difficile d’évacuer son personel d’Idomeni pour des raisons de sécurité.
Des gens abandonnés dans des conditions inhumaines
« J’ai vu des centaines de femmes et d’enfants fuir. Je n’ai pas dormi de la nuit. C’était horrible de prendre la décision et de laisser ces personnes qui ont désespérément besoin d’aide » continue Reynders.
« Les dirigeants européens ont abandonné ces gens derrière des frontières fermées et ce, dans des conditions inhumaines. Jour après jour, ils se retrouvent dans une situation de plus en plus desespérée: ils n’ont pas accès à des procédures de demande d’asile, de relocalisation ou de réunification familiale. Il n’y a pas d’alternative humaine qui s’offre à eux. Idomeni est devenue le symbole de l’inhumanité des politiques de migration de l’Union européenne. »
entre 6000 et 9000 personnes toujours coincées
Le lendemain (jeudi 19 mai), MSF a pu rentrer à nouveau dans le camp d’Idomeni, où nous avons repris totalement nos activités médicales et non-médicales.
Après la fermeture complète de la route des Balkans depuis le mois de mars, entre 6000 et 9000 personnes personnes, dont à peu près 50% d’enfants, sont coincées à Idomeni. Certains d’entre elles sont là depuis trois mois.