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Éthiopie: MSF intervient en urgence suite à l’apparition de cas de Kala Azar

Les équipes MSF interviennent en urgence dans la Région des nations, nationalités et peuples du Sud en Éthiopie (RNNPS) depuis la fin de l'année 2022 suite à l’apparition de cas de leishmaniose viscérale, 'Kala Azar'. En l’absence de traitement, cette maladie tropicale négligée est mortelle dans près de 95 % des cas.

2 personnes se tiennent l'une à côté de l'autre
Shalalou et Kanke à l'extérieur de la salle de kala azar à Jinka, février 2023 © Julien Dewarichet 

"Les patients atteints de Kala Azar présentent un énorme gonflement de la rate et du foie, avec de la fièvre, des signes de malnutrition et parfois même des saignements lorsque leur moelle osseuse est affectée, explique Hewot Melak, médecin MSF. Étant donné la dangerosité de cette maladie, ces personnes doivent être rapidement mises sous traitement."

Après avoir reçu une alerte, les équipes MSF se sont rendues dans la basse vallée de l’Omo, où habite la tribu des Mursi, principale population touchée par la recrudescence de cette maladie. Sur place, elles ont fait face à un nombre élevé de cas de Kala Azar, aussi appelée leishmaniose viscérale, et de malnutrition aiguë sévère tant chez les adultes que chez les enfants. Un des patients a expliqué aux membres des équipes MSF qu’il avait déjà perdu sept membres de sa famille, dont cinq enfants, des suites de la maladie.

Des cliniques mobiles MSF ont ensuite commencé à se rendre dans les différents villages pour dépister le Kala Azar. De nombreuses personnes consultaient un médecin ou une infirmière pour la première fois et la plupart n'avaient jamais été vaccinées. Depuis, les équipes de MSF ont répondu à cette situation d'urgence et 79 patients ont été pris en charge en moins de deux mois. 

Lorsqu'un patient souffrant de cette maladie est identifié, il est orienté vers l'hôpital de Jinka, situé à une cinquantaine de kilomètres. En quelques semaines, la capacité de l'hôpital à traiter ces cas a été dépassée et les équipes de MSF, aux côtés du personnel du ministère de la Santé, ont installé des tentes pour fournir un espace de prise en charge supplémentaire.

des gens ensemble
La zone d'attente, Jinka février 2023 © Julien Dewarichet

Le Kala Azar n'est pas seulement l'une des maladies tropicales les plus négligées, mais aussi l'une des plus mortelles. La maladie est presque toujours mortelle si elle n'est pas traitée et elle est devenue endémique dans de nombreuses régions d'Éthiopie

Outre le Kala Azar, la malnutrition et d'autres infections posent également problème.

En raison de la grave sécheresse qui sévit depuis plusieurs années dans de vastes régions d'Éthiopie, les nombreux groupes indigènes qui luttent pour leur survie dans le sud de la vallée de l'Omo sont exposés à d'autres risques mortels que le Kala Azar. "Les personnes encore en vie mourront de faim", a prévenu Samakaoulu Kumuhuli Data lors d'une visite à une clinique mobile. "Il n'y a rien à manger, seulement des feuilles sauvages. Cela nous inquiète.

En outre, la possibilité d'épidémies de rougeole et de choléra au sein d'une population qui n'a pas bénéficié des vaccinations de routine est également très préoccupante.

Les équipes MSF ont étendu la détection active et les soins de santé primaires par le biais de cliniques mobiles à différentes parties du sud de la vallée de l'Omo et continuent d'augmenter la capacité de diagnostic et de traitement du Kal Azar à l'hôpital de Jinka.

MSF travaille en Éthiopie depuis 37 ans, où elle fournit une assistance médicale aux personnes touchées par les conflits, les épidémies, les catastrophes ou ayant un accès limité aux soins de santé, en collaboration avec les autorités éthiopiennes. 

Le 24 juin 2021, nos collègues María Hernández Matas, Tedros Gebremariam Gebremichael et Yohannes Halefom Reda ont été brutalement et intentionnellement tués dans la région du Tigré, dans le nord de l’Éthiopie, alors qu'ils étaient clairement identifiés comme des travailleurs humanitaires. Après un dialogue poussé avec les autorités éthiopiennes, nous n'avons toujours aucune réponse crédible quant à ce qu’il s’est passé ce jour-là. MSF continuera à rechercher la responsabilité de cet incident en utilisant tous les moyens et voies possibles, dans l'espoir que cela contribuera également à améliorer la sécurité des travailleurs humanitaires en Éthiopie.