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Kit-covid : cocktail de médicaments dangereux

Le Brésil est actuellement complètement envahi par le COVID-19. L'une des principales raisons en est que les mesures préventives telles que le port du masque, la distanciation physique ou encore l’interdiction des déplacements non essentiels ne sont pas du tout appliquées. De plus, un « remède miracle » populaire et recommandé par les autorités, appelé « kit-covid », semble ne pas vouloir céder sa place à ce qui est scientifiquement préconisé en matière de prévention et de traitement.

MSF appelle le gouvernement brésilien à reconnaître la gravité de la situation. Des directives de santé publique basées sur des données scientifiques doivent être mises en œuvre et respectées.

"De realiteit is dat we ons pas dingen realiseren als we hier zijn, als we dingen zien en zien wat er gebeurt. Ik heb mensen gezien die werden opgenomen en binnen 3 dagen het nieuws kregen dat ze het niet overleefden. Je bent bij je geliefde en je denkt: "Wow, wat gaat er gebeuren?". Dan kun je dat niet op hem afwentelen, je moet altijd sterk zijn. Het is ingewikkeld. Het is moeilijk."
Gisele est la fille d’un patient admis à l’hôpital Ji-Paraná, dans l’État de Rondônia. « Ce n'est qu'en entrant ici que la réalité m'est apparue. J'ai vu des gens ici qui sont morts trois jours après leur admission ». Au Brésil, la désinformation sur la prévention, le traitement et les effets du COVID-19 a des effets dévastateurs. © Diego Baravelli, avril 2021.

Le KIt-covid est préconisé par les autorités

Dans le nord du Brésil, le "kit-covid" est roi. Il s'agit d'un cocktail de médicaments présenté comme une panacée par les autorités brésiliennes depuis le début de la pandémie. La composition ? L'hydroxychloroquine (un antipaludéen), l'ivermectine (un antiparasitaire) et certains antibiotiques. Les études cliniques ont montré que ceux-ci ne sont pas efficaces dans la prévention ou le traitement du COVID-19. Et pourtant, ils sont recommandés par le gouvernement, et même prescrits.

Un faux sentiment de protection

Ceux qui prennent le cocktail pensent de bonne foi qu'ils sont protégés contre le virus. Or, cela peut conduire à des comportements à risque, comme le fait d'ignorer les mesures de distanciation physique. Les personnes qui finissent par être infectées arrivent alors souvent à l'hôpital dans un état critique.

La grande majorité des patients ont recours au kit-covid

Nos équipes travaillent dans les hôpitaux et les centres de santé de l'État de Rondônia, voisin de la Bolivie. Là, nous constatons que la grande majorité des patients avaient déjà pris le kit-covid. Nombre d’entre eux semblent très mal informés sur le COVID-19. Beaucoup pensent que le cocktail les protège de - ou "ralentit" - la maladie. « Je ne suis pas encore vacciné, mais je vais prendre le kit », répète-t-on sans cesse à nos équipes.

e spoedeisende hulp (UPA's) in Porto Velho, de hoofdstad van de deelstaat Rondônia, voert snelle antigeentests uit in 6 basisgezondheidszorgeenheden en doet follow-ups thuis voor COVID-19-patiënten met een hoog risico. Door de oververzadiging van de gezondheidszorg als gevolg van COVID-19 moeten de UPA's, die gewoonlijk alleen patiënten stabiliseren voordat zij naar instellingen van een hoger niveau worden overgebracht, meer complexe patiënten opnemen dan waarvoor zij ontworpen zijn.
À Porto Velho, la capitale de l'État de Rondônia, nous soutenons les unités de soins d’urgence. Nous réalisons également des tests antigéniques rapides et proposons des suivis à domicile aux patients COVID-19. © Diego Baravelli, avril 2021.

Un surdosage dangereux

Le kit-covid peut être obtenu facilement, dans n'importe quelle pharmacie, même sans ordonnance. En l'absence de directives médicales claires, certaines personnes prennent des doses dangereusement élevées. Des parents administrent le cocktail à leurs enfants, qui finissent parfois par se retrouver aux urgences.

Un cocktail en rien miraculeux

Jamila Costa est une de nos infirmières qui travaillent à Porto Velho, dans l'État de Rondônia : "Nous avons accueilli une famille entière qui avait été infectée, après avoir pris le cocktail. Le père était dans un état particulièrement grave, il avait un problème cardiaque. Je me souviens qu'il se plaignait que le cocktail n'avait pas fonctionné, que cela avait été inutile. Quelques jours plus tard, nous avons dû l'intuber. En vain, car il est mort peu de temps après. C'est vraiment triste, mais il semble que ce n'est que lorsqu'un patient est intubé ou meurt que les proches finissent par se rendre compte que ce médicament soi-disant miracle n'est pas du tout efficace. »