« Il y a beaucoup d’enfants, d’adultes, de personnes âgées qui meurent du paludisme parce qu’ils n’ont pas accès aux soins de santé »
Sona est infirmière chez MSF. Elle est revenue cet été d'une mission au Soudan du Sud avec de nombreuses histoires dans ses bagages. Une qui l'a beaucoup marquée, c'est celle de ce petit garçon de 5 ans qui est décédé du paludisme. Cinq ans, comme son fils. En témoignant ici, elle veut montrer qu'en Europe, on a la chance d'avoir un bon accès aux soins mais que cet accès, il est inégal en fonction du pays où l'on se trouve. Par manque d'accès aux soins, des personnes peuvent mourir de maladies qu'on peut pourtant soigner.
LE PALUDISME
Chaque année, le paludisme tue près d’un million de personnes dans le monde. Les jeunes enfants et les femmes enceintes sont les plus vulnérables.
L’Afrique est le continent le plus touché par la maladie : 90% de tous les décès dus à la maladie. Et 70% de tous les patients décédés sont des enfants de moins de 5 ans.
Lorsque la maladie évolue vers une forme plus grave, elle peut être mortelle dans un cas sur trois. Cependant, il existe des tests pour dépister le paludisme à un stade précoce et ainsi démarrer un traitement le plus tôt possible. Avec un test, tous ces décès pourraient donc être évités.
Le paludisme est facile à traiter. Les médicaments les plus efficaces permettent de guérir en trois jours seulement. Mais ils ne sont pas disponibles partout et les régions touchées sont souvent très difficilement accessibles. En matière de prévention de la maladie, nous sommes aussi confrontés à un défi : les moustiquaires imprégnées d’insecticide restent le moyen le plus efficace pour éviter de se faire piquer. Mais elles sont bien trop chères pour les populations pauvres.
LA RÉPONSE DE MSF
Le paludisme est la maladie contre laquelle nous luttons le plus dans nos projets. En 2017, nos équipes ont pris en charge plus de 2,5 millions de patients souffrant de paludisme dans le monde entier.
Nos activités sont principalement axées sur les régions difficilement accessibles et souvent frappées par le paludisme, comme le Soudan du Sud, la République centrafricaine ou la République démocratique du Congo. Pour atteindre ces régions reculées et instables, nous avons recours aux cliniques mobiles ou offrons des formations et du matériel aux centres de santé locaux.
Des tests de dépistage rapides et précis jouent ici un rôle capital : un diagnostic précoce empêche la maladie d’évoluer vers une forme plus grave, potentiellement mortelle, mais il permet aussi de ne traiter que les patients souffrant réellement de paludisme et donc de limiter la résistance aux médicaments.
Nous luttons aussi contre le paludisme de manière structurelle. Des recherches menées sur le terrain par MSF ont démontré quel était le médicament le plus efficace : la polythérapie à base d’artémisinine (ACT). Ensuite, nous avons encouragé certains gouvernements africains à adapter leurs protocoles de traitement en faveur de ce médicament. L’accès à des médicaments efficaces dans ces pays permettrait d’éviter une évolution fatale de la maladie et de faire baisser le taux de mortalité extrêmement élevé du paludisme.