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« Cet enfant, il jouait dans la rue, a trouvé quelque chose par terre, l’a pris. Et ça lui a pété dans les bras »

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Jean-Paul, anesthésiste, est parti début 2015 à Kunduz, en Afghanistan, en mission avec MSF. Presque quatre ans après, il se souvient d'un petit garçon qui jouait avec ses amis et a ramassé un engin qui lui a explosé dans les bras. Des conséquences terribles pour cet enfant, qui a dû être amputé des deux bras. 

LES CONFLITS ET LEURS CONSÉQUENCES

L’année 2017 a vu un regain de violence envers les civils au Myanmar, en République démocratique du Congo, au Soudan du Sud, en République centrafricaine et en Irak. En Syrie, au Nigeria et au Yémen, elle s’est poursuivie sans répit. Des communautés entières ont payé un tribut épouvantable en vies humaines, blessures et pertes. Des millions de personnes ont fui en quête de sécurité.

Les conflits peuvent avoir de nombreuses conséquences. La peur de la violence ou de la persécution déracine des communautés entières. Les guerres déplacent non seulement des centaines de milliers de personnes mais elles ont aussi pour conséquence de désorganiser des centres de santé déjà fragilisés, de détruire les circuits d'approvisionnement de médicaments et de nourriture et d’engendrer des foyers de malnutrition ou des épidémies. Les populations victimes d’un conflit ont donc besoin d’une aide médicale globale.

LA RÉPONSE DE MSF

MSF oeuvre dans la neutralité et en toute impartialité. Elle prodigue des soins uniquement en fonction des besoins et fait tout son possible pour venir en aide aux personnes qui souffrent. Si MSF est perçue par les belligérants comme choisissant un camp dans un conflit, l’organisation court le risque de ne pas pouvoir venir en aide aux personnes dans le besoin et d’être la cible d’attaques, c’est pourquoi chaque mission est assujettie à des règles précises en matière de sécurité. Pour MSF, l’une des façons de prouver son indépendance aux belligérants est de s’assurer que les fonds servant à financer son travail en zone de conflit proviennent uniquement de particuliers et non des gouvernements.

Dans ces contextes de conflit, face à la destruction des structures médicales et souvent à la fuite du personnel de santé, il est impératif pour MSF de pouvoir assurer à ces populations un accès aux soins de santé primaires. L’accès aux soins peut être assuré par l’installation d’un dispensaire, mais également en organisant des cliniques mobiles, qui ont l’avantage de pouvoir se déplacer en cas de mouvements de populations. 

Il est également important de prendre en charge chirurgicalement les blessés de guerre ou les victimes de violence et les femmes devant accoucher d’urgence. À proximité des lignes de front ou dans les zones totalement privées d’accès aux soins, la chirurgie est une activité essentielle pour la survie des patients. Les chirurgiens interviennent dans des conditions souvent difficiles et avec des moyens parfois très limités. Que les blessés l'aient été par des explosions, par des tirs ou simplement victimes d’accident, ils nécessitent une prise en charge dans les plus brefs délais, car bien souvent, le transfert vers d’autres les hôpitaux est très difficile, voire impossible.

Les salles d’opération ne sont pas nécessairement dans des bâtiments en dur : les équipes logistiques peuvent être amenées à monter des structures gonflables (par exemple l’unité chirurgicale à déploiement rapide), des tentes ou un bloc opératoire dans des containers comme cela a été le cas en Haïti ou au Kenya.

En soignant les blessés et en répondant aux besoins de santé essentiels, à la malnutrition et aux épidémies de maladies infectieuses, MSF a offert des soins vitaux aux populations prises au piège de conflits comme en Irak, au Yémen, en République centrafricaine... Lorsqu’il n’y avait aucune garantie d’accès direct à ces populations, notamment au Myanmar et en Syrie, nous avons centré notre aide sur ceux qui avaient fui.

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