Les médecins ne peuvent pas arrêter un génocide. Nos dirigeants, oui.

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La souffrance continue: les Palestiniens ont besoin d’une aide immédiate et d’évacuations médicales

Si l'accès à l'aide humanitaire ne doit jamais dépendre d'un accord de paix, tout cessez-le-feu doit être suivi d'une augmentation urgente et massive de l'aide humanitaire pour répondre aux besoins médicaux, psychologiques et matériels considérables dans une bande de Gaza dévastée.

MSF exhorte les gouvernements du monde entier à sauver des vies en augmentant de manière urgente et massive cette voie de secours essentielle. Les autorités israéliennes doivent permettre aux patients de quitter Gaza afin de recevoir les traitements nécessaires, tout en garantissant leur droit au retour.


 

Medical evacuations now

Ils peuvent et doivent agir maintenant.  

Gaza n'est pas seulement une catastrophe humanitaire, c'est la destruction systématique d'un peuple. MSF est clair : Israël commet un génocide contre les Palestiniens à Gaza.

En octobre 2025, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) rapporte que plus de 15 600 personnes – dont un quart sont des enfants – attendent une évacuation médicale vitale depuis Gaza. Parmi elles figurent des patients souffrant de blessures traumatiques complexes causées par balles ou dues à des bombardements, ainsi que de pathologies graves ou chroniques telles que le cancer ou l’insuffisance rénale.

Alors que des milliers de patients sont toujours en attente, la Belgique n’a accepté jusqu’à présent que 14 personnes pour une évacuation médicale depuis Gaza.

Il n'y a aucun endroit sûr à Gaza

« Les Palestiniens à Gaza subissent un génocide. Le système de santé est en ruines », déclare le Dr Javid Abdelmoneim, président international de MSF et médecin urgentiste ayant travaillé à Gaza. « Les forces israéliennes ont attaqué des hôpitaux, les réduisant en ruines ; tué, arrêté et déplacé de force le personnel médical ; et bloqué de manière systématique l’entrée de fournitures dans la bande de Gaza. »

Alors que l’aide humanitaire commence à arriver, MSF appelle à son intensification rapide – notamment en fournitures médicales, carburant, eau potable, nourriture et abris – afin de répondre aux besoins immenses de deux millions de personnes, dont beaucoup regagnent leurs anciens foyers, en ruines, alors que l’hiver approche.

« Alors que certains pays comme l’Égypte, le Qatar, les Émirats arabes unis, la Turquie et la Jordanie ont assumé leur part de responsabilité, d’autres n’ont pratiquement rien fait », déclare le Dr Abdelmoneim. « Cette inaction est injustifiable. »

Pour illustrer l’ampleur de cette inaction, MSF a publié un « tableau de bord des évacuations médicales », comparant les efforts des différents pays pour faciliter les évacuations de patients depuis Gaza. Les données révèlent un déséquilibre flagrant : alors qu’une poignée de pays ont accepté des milliers de patients, de nombreux gouvernements qui ont les moyens de faire davantage n’en ont accepté que très peu, voire aucun.

évacuations médicales par pays

MSF appelle les gouvernements à :

  • Maintenir la pression pour garantir la pérennité du cessez-le-feu, accompagné d’un afflux massif et sans entrave d’aide humanitaire.
  • Augmenter de manière urgente et significative le nombre d’évacuations médicales depuis Gaza et user de leur influence pour que celles-ci ne soient pas bloquées par Israël.
  • Prioriser les évacuations en fonction de l’urgence médicale et des besoins cliniques, y compris en acceptant des adultes et des personnes âgées, qui représentent 75 % de la liste d’attente.
  • Accélérer les procédures de visa et les démarches administratives pour les patients et leurs accompagnants afin de réduire les délais mettant leur vie en danger.
  • Permettre aux patients, en particulier les enfants et les adultes vulnérables, de voyager avec leurs accompagnants.
  • Garantir le droit des patients à rester à l’étranger s’ils le souhaitent, tout en assurant leur droit à un retour sûr, digne et volontaire à Gaza.
  • Offrir des conditions de vie dignes aux patients et à leurs accompagnants, ainsi que des soins de suivi et des services de réadaptation pendant leur séjour à l’étranger. Les soins doivent inclure un soutien en santé mentale, essentiel pour tous les patients et leurs proches.

Nos 1 399 collègues travaillant à Gaza ne peuvent pas mettre fin à ce génocide. Mais les dirigeants mondiaux le peuvent, s'ils choisissent d'agir.

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