Médias sociaux

Open the menu

Former les futurs médecins sierra-léonais et sauver des vies

L’épidémie d’Ebola, qui a éclaté mi-2014 et officiellement pris fin en juin 2016, a laissé la Guinée, le Libéria et la Sierra Leone dans un état déplorable. Trois ans plus tard, ces pays luttent toujours pour reconstruire leur système de santé, qui était déjà de piètre qualité avant l’épidémie. En Sierra Leone, le virus Ebola n’a pas seulement fait 3 956 victimes directes, mais il a aussi été responsable – à travers l’effondrement du système de santé – de la mort de milliers d’autres patients. 

Aujourd’hui, les conséquences de l’épidémie se font toujours ressentir. En Sierra Leone, 7 % des travailleurs de santé du pays ont perdu la vie lors de cette épidémie, aggravant ainsi la pénurie de personnel médical à laquelle le pays était déjà confronté. En Belgique, on compte un médecin pour environ 330 habitants. En Sierra Leone, il y a un médecin pour 50 000 personnes. 

DONNEES INQUIETANTES

En Belgique, on compte un médecin pour environ 330 habitants. En Sierra Leone, il y a un médecin pour 50 000 personnes.

Pour répondre aux besoins sanitaires, MSF a décidé d’investir dans la construction d’un hôpital à Kenema, au sud-ouest de la Sierra Leone, et de déployer un programme de formation du personnel médical. « Le plan de relèvement post-Ebola du ministère de la santé enregistre des avancées, mais nous voulions faire plus. MSF souhaite contribuer à répondre aux besoins des plus vulnérables, à savoir les femmes et les enfants. En Sierra Leone, le taux de mortalité infantile est parmi les plus élevés au monde et, chaque jour, des femmes perdent la vie en accouchant », déplore  Sandra Simons, coordinatrice médicale de l’équipe de gestion de l’hôpital.

Début 2019, un hôpital de 150 lits, offrant de soins pédiatriques et maternels, ouvrira ses portes. L’accent sera d’abord mis sur les soins pédiatriques, avec une capacité de 50 lits. Le nombre de lits et les services seront renforcés au fur et à mesure que l’hôpital se développe.

développer la main d’œuvre médicale 

La Sierra Leone manque de médecins, de sages-femmes et d’infirmiers. L’hôpital de Kenema sera un hôpital de formation, qui prodiguera des soins de santé tout en assurant la formation du personnel médical sur place. Parallèlement à cela, il permettra au personnel MSF de mieux se préparer à d’éventuelles futures épidémies, tout en améliorant les compétences de l’organisation en matière de gestion hospitalière et de formation.

« À l’ouverture, l’hôpital comptera 350 collaborateurs, dont 30 membres du personnel international. Après une à deux années d’activités, ses services évolueront : initialement axé sur la pédiatrie, l’hôpital commencera à offrir des soins pédiatriques et maternels. D’ici-là, nous devrions avoir 500 collaborateurs, dont 35 internationaux », explique Sandra. « Cela signifie que nous entendons réduire la proportion de personnel international par rapport au collaborateurs locaux au fur et à mesure que ceux-ci renforcent leurs compétences et gagnent en autonomie. »   

NOTRE OBJECTIF EN TERMES DE RH

Nous entendons réduire la proportion de personnel international par rapport au collaborateurs locaux au fur et à mesure que ceux-ci renforcent leurs compétences et gagnent en autonomie.

Pour lancer l’hôpital, MSF entend recruter des médecins et infirmiers internationaux ayant des compétences en coaching et formation, ou très intéressés par ces aspects. « Nous recherchons des experts spécialisés en pédiatrie, malnutrition, urgences ou prévention et contrôle des infections. Nous avons aussi besoin de profils très spécifiques pour l’équipe de gestion de l’hôpital, avec au moins trois années d’expérience à un poste de gestion », ajoute Sandra. L’hôpital offrira à tout son personnel des opportunités d’apprentissage, mais la mission pourrait s’avérer très lourde sur le plan émotionnel, met en garde Sandra. « Le plus difficile pour moi quand je travaillais sur le terrain, c’était de ne pas pouvoir faire face à l’ampleur des besoins. Devoir refuser des enfants et les transférer vers un autre hôpital parce que tous nos lits sont complets ne devient pas plus facile avec le temps. Le pire, c’est de voir des enfants mourir, c’est vraiment difficile. »  

1 / 3

Conditions préoccupantes dans la région de Kenema 

Kenema n’a pas été choisie par hasard. MSF dirigeait un hôpital dans la ville voisine de Bo lorsque l’épidémie d’Ebola a éclaté. Ce petit hôpital a été rapidement mis sur pied, avant d’être élargi ultérieurement. Malheureusement, nous avons été contraints de le fermer durant l’épidémie car nous n’étions pas en mesure de prévenir les infections et de garantir la sécurité absolue de notre personnel. « Le développement de cette nouvelle structure a été mieux préparé : sa conception est bien planifiée, nous utiliserons des matériaux de construction solides et nous avons une vision à long terme », précise Sandra. 

« Nous n’avons pas seulement choisi Kenema parce qu’elle a été plus durement touchée par l’épidémie d’Ebola. Cette ville se trouve dans ce que l’on appelle la “ceinture de la fièvre de Lassa”, une zone où le risque de contracter cette maladie hémorragique virale grave et souvent mortelle est présent en permanence », explique Sandra. Les symptômes de la fièvre de Lassa sont souvent confondus avec ceux du paludisme, ce qui retarde le diagnostic et donc la prise en charge adéquate.

Natassa, conseillère RH de l’équipe de gestion de l’hôpital, est tout aussi convaincue de la pertinence de l’hôpital à Kenema. « Nous voulons contribuer à améliorer les soins pédiatriques et obstétriques. Pour atteindre cet objectif, nous devons veiller à avoir un personnel de santé qualifié en nombre suffisant. Par conséquent, il est important d’améliorer les compétences de la main d’œuvre locale à travers un plan de formation complet que nous déploierons progressivement », indique-t-elle. « Cette approche à long terme visant à réduire le nombre de victimes de la fièvre de Lassa et à renforcer les soins mère-enfant à travers la formation du personnel local est nouvelle pour MSF, mais nécessaire si nous voulons avoir un impact durable en Sierra Leone. »

Un programme de formation complet et continu pour le personnel

L’ensemble du personnel hospitalier national suivra une formation de six semaines avant d’entrer en fonction. Bien entendu, la formation ne s’arrêtera pas là. Tout le monde bénéficiera d’un suivi individuel et d’une formation personnalisée, principalement sur le terrain, mais aussi via des conférences, des ateliers de développement des compétences (simulations pratiques) et de l’auto-apprentissage. « C’est ce que nous appelons le “développement professionnel continu” : tous les collaborateurs seront suivis individuellement et pourront ainsi renforcer leurs compétences », explique Natassa. Le contenu de la formation ira de la stérilisation à la prévention et au contrôle des infections, en passant par la gestion des données, les compétences de laboratoire, le diagnostic précoce de la fièvre de Lassa, etc. 

Les membres du personnel international suivront un cours de « formation des formateurs » avant leur départ, afin de faciliter la formation préhospitalière sur site des collaborateurs nationaux. Ils recevront aussi un programme éducatif et un plan de formation.

For all medical and non-medical profiles, we are looking for people with a keen interest or experience in working in hospitals, in providing training and a willingness to leave on mission from 6 to 12 months. On our website you can find the general criteria and more information about the application process.

Pour tous les profils médicaux et non médicaux, nous recherchons des personnes ayant un réel intérêt ou de l’expérience dans le travail en milieu hospitalier et la formation. Ces personnes doivent être disposées à partir en mission de 6 à 12 mois. Sur notre site web, vous trouverez les critères généraux demandés et plus d’informations sur la procédure de candidature.

Profils médicaux et paramédicaux

  • des médecins
  • des pédiatres
  • des infirmiers : pédiatriques, des infirmiers avec de l’expérience dans la malnutrition, les urgences/unités de soins intensifs et la prévention et le contrôle des infections. Nous recherchons aussi des infirmiers spécialisés dans la gestion de services hospitaliers.

Profils non médicaux 

Gestion hospitalière

Nous avons besoin d’une équipe de gestion pour l’hôpital, comprenant des directeurs d’hôpital, des directeurs médicaux, des infirmiers en chef, des directeurs RH et des directeurs d’infrastructure hospitalière.