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Retour sur un an de travail acharné contre le COVID-19 dans le monde

Il y a exactement un an, le 11 mars 2020, l’Organisation mondiale de la santé déclarait que l’épidémie de COVID-19 était une pandémie. Chez MSF – qui met l’accès aux soins médicaux lors des épidémies au cœur de ses activités – nous avons été confrontés à un double défi. Nous devions trouver comment organiser notre riposte face à la propagation de cette nouvelle maladie, tout en continuant à mettre en œuvre nos programmes médicaux habituels et à répondre à de nouvelles urgences, tels que le conflit en Éthiopie et les flambées d’Ebola en République démocratique du Congo et en Guinée. 

En janvier 2020, MSF a ouvert son premier projet « COVID-19 » à Hong Kong, axé sur l’éducation à la santé des groupes les plus vulnérables, tels que les personnes âgées et les personnes socioéconomiquement défavorisées. En mars, alors que l’épidémie se propageait à la vitesse de l’éclair en Europe, MSF lançait des projets dans certains des pays les plus touchés, notamment la Belgique, l’Espagne et l’Italie. Nous avons prêté main-forte aux hôpitaux, en y détachant des équipes médicales ayant une expérience des épidémies de maladies infectieuses. Sachant à quel point notre personnel de santé peut être particulièrement exposé lors d’une épidémie, nous avons également fait le maximum pour apprendre à nos collègues comment se prémunir contre la maladie. 

Dans la forêt Amazonas au Brésil, certaines communautés sont plus facilement accessibles par bateau. Une équipe combinée d'agents de santé locaux et de MSF déballe son équipement et effectue un dépistage de routine de maison en maison.
Dans la forêt Amazonas au Brésil, certaines communautés sont plus facilement accessibles par bateau. Une équipe combinée d'agents de santé locaux et de MSF déballe son équipement et effectue un dépistage de routine de maison en maison © Diego Baravelli

Nous avons de plus en plus recentré nos activités sur les résidents des maisons de repos, comme en Belgique où nous sommes intervenus dans 135 maisons de repos lors de la première vague. Ces institutions sont extrêmement vulnérables face au COVID-19 en raison de leur âge et de la vie en collectivité. Dès le mois de mars, alors que l’épidémie gagnait progressivement le monde entier, MSF a ouvert de nouveaux projets et réorienté des projets existants, suivant ici la trajectoire de la propagation du COVID-19. Nous n’avons fait ici que ce que nous faisons toujours lors d’une épidémie, mais cette fois-ci à l’échelle planétaire. 

Fermeture des frontières, un défi supplémentaire 

Mais si les choses ont été différentes tout au long de l’année écoulée, ce n’est pas uniquement en raison de l’ampleur de l’épidémie. Dès les premiers signes indiquant l’apparition d’autres épidémies, choléra ou fièvre jaune par exemple, nous renforçons nos équipes dans les zones touchées, en envoyant nos experts sur le terrain et en acheminant des tonnes de fournitures supplémentaires. À mesure que l’étau du coronavirus se resserrait, gagnant sans cesse de nouveaux pays, de nombreux gouvernements ont fermé leurs frontières. Il est alors devenu très difficile pour MSF d’envoyer du personnel médical et du matériel dans les régions touchées. 

Priorité aux plus vulnérables 

Ces différences restent toutefois superficielles. Dans son essence même, notre riposte au COVID-19 n’a pas été différente de nos autres projets médicaux. Nous donnons la priorité aux régions enregistrant le plus grand nombre de malades et de décès et recherchons les populations les plus vulnérables pour les aider. 

Le personnel de MSF parle avec un patient dans un centre médical que nous avons mis en place à Bruxelles, en Belgique. Les personnes qui vivent dans la rue peuvent venir ici pour des soins médicaux si elles ont le COVID-19, ou si elles doivent s'isoler parce qu'elles sont susceptibles d'être infectées.
Le personnel de MSF parle avec un patient dans un centre médical que nous avons mis en place à Bruxelles. Les personnes qui vivent dans la rue peuvent venir ici pour des soins médicaux si elles ont le COVID-19, ou si elles doivent s'isoler parce qu'elles sont susceptibles d'être infectées © Albert Masias.

Pendant la pandémie, notre approche nous a donc amenés à mettre sur pied des projets médicaux dans des pays où nous intervenons rarement, par exemple les États-Unis et plusieurs pays d’Europe, dont notre plat pays. Nous sommes venus en aide à des groupes auxquels nous ne sommes pas habitués à prêter assistance, par exemple les résidents des maisons de repos. Mais notre logique médicale est restée inchangée. Beaucoup de groupes que nous aidons depuis un an nous sont familiers : les réfugiés et les migrants en transit, les habitants des zones rurales coupées des soins de santé, les communautés négligées dans les contextes de crise...

Pour essayer de venir en aide à ces groupes et populations les plus vulnérables, MSF a déployé un large éventail d’activités au cours de ces 14 derniers mois, en fonction du type de soutien le plus utile aux systèmes de santé locaux. Nous avons organisé de très nombreuses séances de formation pour nos personnels de santé de première ligne, que ce soit dans des hôpitaux super-équipés ou dans de simples dispensaires. Nos activités de soutien ont mis l’accent sur la prévention et la lutte contre l’infection, la désinfection, le triage des patients, et la gestion des flux de patients et de personnel. 

Nous avons dispensé des soins aux malades du COVID-19, qu’ils soient atteints d’une forme légère, dans un état grave ou mourants. Dans certains contextes, nous avons prêté main-forte aux unités de soins intensifs ; ailleurs, nous en avons assuré la gestion. Nous avons distribué des masques et appris aux gens à se protéger à l’aide de mesures de précaution simples, comme le respect de la distance de sécurité et l’hygiène des mains. Nous avons atteint des millions de personnes en diffusant ces messages sur les réseaux sociaux. Et nous avons assuré de nombreuses, de très nombreuses séances de soins de santé mentale, essentiellement pour aider le personnel en première ligne de la lutte contre la pandémie. 

Prendre soin des personnes qui prennent soin de nous 

Pour avoir été nous-mêmes en première ligne, nous savons parfaitement à quel point ce travail peut être exigeant, épuisant et stressant. Parmi les personnels de santé qui ont travaillé sans relâche l’année dernière, beaucoup n’avaient que peu d’expérience, voire aucune, dans le domaine de la lutte contre les épidémies de maladies infectieuses. Nul n’avait déjà eu affaire au COVID-19. Confronté à une maladie nouvelle et inconnue, sans moyens efficaces pour soigner les patients, craignant d’être contaminé au travail et d’infecter leurs proches, le personnel de santé de première ligne a eu à supporter un poids émotionnel énorme. Nous devons prendre soin de ces personnes qui prennent soin de nous. 

Norrulah Nasrat, infirmier MSF, prélève un échantillon sur Mohammadin, un patient suspecté d'être atteint du COVID-19, dans le centre de traitement du COVID-19 de MSF à Herat, en Afghanistan. © Waseem Muhammadi
Norrulah Nasrat, infirmier MSF, prélève un échantillon sur Mohammadin, un patient suspecté d'être atteint du COVID-19, dans le centre de traitement du COVID-19 de MSF à Herat, en Afghanistan. © Waseem Muhammadi

Un an après avoir été officiellement déclarée, la pandémie sévit toujours. Nous disposons à présent de vaccins sûrs et efficaces, mais la majorité des gens n’y ont pas encore accès – et beaucoup l’attendront sans doute longtemps encore. Les personnes qui passent à travers les mailles du filet de la prévention et de l’accès aux soins de santé sont souvent aussi celles qui ne pourront bénéficier de la vaccination. MSF a pour mission d’aider les plus vulnérables et son rôle dans la lutte contre la pandémie est donc loin d’être terminé.