Témoignage de personnel MSF au Yemen.
Liqa, pharmacien MSF à Aden. Témoignage recueilli le 5 avril 2015.
Je n’ai pas quitté l’hôpital depuis le 19 mars, jour où les combats ont commencé. Les routes sont trop dangereuses pour moi, et il n’y a pas d’autre pharmacien à l’hôpital, donc ils ont vraiment besoin de moi ici. Mon assistant avait quitté Aden avant le début des combats et il n’a pas pu revenir depuis. Le quotidien à l’hôpital est épuisant. Mais en tant que soignants, nous devons rester forts. On a réussi à maîtriser la situation jusqu’ici, même si l’inquiétude pour nos familles est très stressante. En ville, la vie s’est arrêtée. Tout déplacement est devenu extrêmement dangereux. Certaines routes sont complètement bloquées. Notre stock de pharmacie commence à s’épuiser et on a absolument besoin d’être approvisionné en médicaments et en matériel médical, tout comme de recevoir une équipe en renfort pour nous aider. Je n’ai pas vu ma famille depuis le 19 mars. Je ne peux que leur téléphoner. Il y a déjà deux jours qu’ils n’ont plus d’eau et juste quelques heures d’électricité par jour. Je suis très inquiet pour eux.