Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), 1 femme sur 3 subit des violences sexuelles au cours de sa vie. Parmi elles, 1 femme sur 4, âgée de 15 à 24 ans et qui a déjà eu une relation de couple, aura subi ces violences par son partenaire avant l'âge de 25 ans. Souvent, les agresseurs sont également un membre de la famille ou un proche. Ces actes de domination par l'appropriation des corps ne touchent pas que les femmes, mineures et majeures, mais également les hommes et les non-binaires.
L'OMS définit la violence sexuelle comme étant "tout acte sexuel, toute tentative d'acte sexuel ou tout autre acte dirigé contre la sexualité d'une personne par la violence, quel que soit le lien avec le.la survivant.e, dans n'importe quel cadre et qu'il y ait ou non un contact physique." Il convient de préciser que la définition ci-dessus ne peut jamais être considérée comme complète ou "achevée". De nouvelles formes de violence sexuelle peuvent encore être signalées chaque jour.
La pratique du viol ainsi que d’autres formes de domination sexuelle sont souvent répandues dans les situations de conflit, où elles peuvent être utilisées pour humilier, punir, contrôler, blesser, torturer, semer la peur et détruire des communautés. A titre d'exemple, le viol représente, parfois, une stratégie de propagation du VIH/SIDA au sein d'une communauté. Ce qui, à long terme, crée des pertes humaines.
Notre soutien aux survivant.e.s de violences à caractère sexuel
En 2021, Médecins sans frontières a traité plus de 36 800 survivant.e.s de violences sexuelles, soit 5 500 de plus qu'en 2020. Notons qu'à travers le monde, il existe également des survivant.e.s qui ne se sont pas déclaré.e.s, et donc, qui n'ont pas été traité.e.s dû à la crainte de répercussions éventuelles : honte, stigmatisation, rejet, isolement, représailles, …
Ces violences peuvent être la source de traumatismes physiques et psychologiques, de l'apparition de maladies et d'infections sexuellement transmissibles, et de grossesses non-désirées. C'est pourquoi, notre réponse au viol est à la fois médicale, psychologique, politique et juridique. Plus précisément, nous proposons des hébergements provisoires, l'accès aux services sociaux, une aide matérielle, la mise à disposition d'un certificat médico-légal, et, au cas par cas, l’appui pour des procédures judiciaires.
Changer les mentalités
"C’est un véritable travail sur les mentalités que nous avons à faire pour lever le tabou autour des violences sexuelles et pour que les soins puissent être offerts à toutes les victimes, sur les populations, mais aussi sur les autorités. Il y a certes un aspect criminel et judiciaire aux violences sexuelles, mais pour nous, c’est avant tout une urgence médicale." Mame Anna Sane, responsable médicale à Mambasa en RDC
Nos interventions médicales d'urgences
D'un point de vue médical, les premières heures qui suivent l'agression sont cruciales afin que nos équipes puissent procurer un traitement efficace aux personnes ayant survécu à des violences sexuelles, à savoir :
le traitement des blessures physiques ;
l'administration d'antibiotiques permettant de traiter les infections sexuellement transmissibles (la syphilis et la gonorrhée) ;
les vaccinations Hépatite B et tétanos ;
une prophylaxie VIH si le.la patient.e se présente dans les 72h après l’agression ;
une contraception d’urgence si le.la patient.e se présente dans les 120h après l’agression ;
l'accès à des tests de grossesses ;
un accompagnement dans la gestion de grossesses non-désirées ;
des soins en santé mentale.
La mission première de MSF est l’intervention médicale d’urgence dans des contextes sociétaux où les citoyens n’ont plus aucun autre recours pour répondre à un besoin médical immédiat. Là où nous ne sommes pas présents, il existe d’autres ressources pour aider les survivant.e.s. Si vous avez subi des violences sexuelles, tournez-vous dès que possible vers des professionnels de la santé ou une personne en laquelle vous avez confiance. Vous n'êtes pas seul.