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Update inondations à Bentiu, au Soudan du Sud : nous renforçons notre intervention, mais la situation exige de déployer une aide à plus grande échelle

Le nord du Soudan du Sud est actuellement touché par l’une des pires inondations de ces dernières décennies. Les organisations humanitaires et les autorités ne sont pas parvenues à réagir suffisamment rapidement. Au moins 152 000 déplacés se retrouvent donc aujourd’hui confrontés à des conditions de vie épouvantables : maladies, épidémies, insécurité alimentaire et sous-alimentation sont les principales menaces sanitaires. Dans tout le pays, 800 000 personnes sont touchées par ces inondations.

Appel : renforcer et étendre l’aide de toute urgence

Nos équipes médicales dispensent d’ores et déjà des soins à la population de Bentiu, mais cette aide est insuffisante face à l’ampleur des besoins. Nous appelons les autres organisations humanitaires, les Nations unies, le ministère de la Santé publique et le gouvernement du Soudan du Sud à intervenir de toute urgence pour renforcer l’aide alimentaire, assurer des distributions d’eau, aménager des installations sanitaires, fournir des abris et couvrir les besoins de soins de santé.

De kampen in de stad Bentiu dreigen te worden overstroomd als de dijk breekt. Naar schatting 152.000 mensen leven hier, zonder genoeg voedsel, water, onderdak of medische zorg. In de kampen dreigen grote uitbralken van ziektes
Une rupture de la digue noierait sous les eaux les camps de la ville de Bentiu. Selon les estimations, 152 000 personnes s’y sont réfugiées. La nourriture et l’eau manquent, et il n’y a pas suffisamment d’abri ou de possibilités de se faire soigner. © MSF

La situation à Bentiu est dramatique, c’est comme si rien n’était fait

« La situation déplorable dans le camp de déplacés de Bentiu n’a malheureusement rien de nouveau. Cela fait des années que nous tirons la sonnette d’alarme face aux conditions de vie précaires dans ce camp. Malheureusement, les autres organisations et agences responsables de l’approvisionnement en eau et des infrastructures sanitaires n’ont pas suffisamment renforcé ou adapté leurs activités », déplore Will Turner, coordinateur des urgences pour Médecins Sans Frontières à Bentiu. « Même maintenant, il semble qu’aucune intervention ne soit lancée, alors que la population des camps est exposée à d’énormes risques sanitaires. »

120 000 personnes ont besoin d’eau et de nourriture de toute urgence

Les habitants de Bentiu, la capitale de l’État d’Unity, ont été touchés de plein fouet par les inondations qui ravagent cette année la région. Près de 120 000 personnes vivaient déjà dans les camps de fortune installés dans la ville et les environs. Plusieurs milliers d’autres déplacés les ont rejoints ces dernières semaines. Parmi ceux-ci, Johnson Gailuak : « Les inondations ont tout emporté sur leur passage. Nous avons dû quitter nos maisons. Nous n’avons plus de toit, même l’eau potable et la nourriture manquent. »

Notre hôpital est proche de la saturation

Suite à l’afflux de patients du camp de Bentiu, notre hôpital est totalement débordé. Chaque jour, nous prenons en charge 180 patients en moyenne. Il s’agit essentiellement d’enfants de moins de cinq ans souffrant de paludisme, d’infections respiratoires et de sous-alimentation.

Het stijgende water trekt malariamuggen aan. Er is in het kamp een tekort aan muggennetten, maar onze teams doen wat ze kunnen. Via mobiele klinieken testen we jonge kinderen op malaria. Besmette patiënten vangen we op in ons ziekenhuis in de stad.
La montée des eaux attire les moustiques vecteurs du paludisme. Il n’y a pas assez de moustiquaires dans le camp, mais nos équipes parent au plus pressé. Nos cliniques mobiles assurent le dépistage du paludisme chez les enfants en bas âge. Les patients infectés sont admis dans l’hôpital de MSF dans la ville de Bentiu. © Njiri Karago

La sous-alimentation est le problème numéro un

La sous-alimentation est notre principale source d’inquiétude. Depuis le début des inondations, le nombre d’enfants souffrant de malnutrition aiguë admis dans notre service a doublé. Nous avons ajouté 45 lits supplémentaires et porté ainsi la capacité d’admission à 180 lits. Nos équipes ont dû transformer des salles de réunion en polycliniques et en service de pédiatrie pour que nous puissions faire faire face à l’augmentation du nombre de patients.

Un contexte particulièrement propice à l’émergence et à la propagation de maladies

Les conditions sanitaires sont effroyables dans le camp. Les déjections et l’urine provenant des latrines inondées se déversent dans les égouts où s’accumulent des cadavres d’animaux en putréfaction. Les immondices ne sont pas enlevées et l’eau potable manque. Les conditions sont donc particulièrement propices à l’émergence et à la propagation de maladies telles que le choléra, les diarrhées et le paludisme. Nous constatons déjà une forte augmentation des cas de paludisme et de diarrhées. L’hôpital de Bentiu affiche complet et nous ne pourrons donc pas réagir de manière appropriée en cas d’épidémie de grande ampleur.

Nos équipes de Bentiu ont étendu leur réponse d’urgence

  • Nous avons augmenté le nombre de lits de notre hôpital de Bentiu : nous y prenons surtout en charge des enfants atteints de malnutrition et des patients souffrant de paludisme ou de diarrhée.
  • Une équipe d’urgence supplémentaire gère à présent des cliniques mobiles dans la ville.
  • Nous assurons une surveillance épidémiologique attentive.
  • Nous installons et réparons des latrines de secours.