MSF appelle Israël à cesser immédiatement ses attaques contre Gaza
Samedi 15 mai, à Gaza, dans la zone où se trouve notre clinique, des bombardements israéliens ont tué 42 personnes, dont 10 enfants, d’après le ministère de la Santé. Notre clinique, qui proposait des services d’urgences et de traitement des brûlés, a également été endommagée par ces bombardements. Sa pièce de stérilisation et sa salle d’attente sont hors service, et la route menant à la clinique a elle aussi été détruite.
Des enfants parmi les victimes
Ce lundi 17 mai à midi (heure locale), le ministère de la Santé a annoncé qu’au moins 200 personnes, dont 59 enfants, avaient été tuées à Gaza. En Israël, 10 personnes, dont deux enfants, ont été tuées par des tirs de roquettes lancées par des groupes armés palestiniens depuis la bande de Gaza.
Les frappes ont tout endommagé
Un employé de MSF présent au moment des faits décrit une scène d’horreur totale, alors que d’énormes explosions faisaient trembler les environs et que des femmes et des enfants couraient dans la rue en criant et en pleurant.
« Le matin qui a suivi l’attaque, quand j’ai vu notre clinique et les dégâts dans notre quartier, je n’avais pas les mots », exprime le Dr. Mohammed Abu Mughaiseeb, assistant de coordination médicale de MSF à Gaza. « Tout est endommagé – les maisons, les routes, les arbres. La clinique, dans laquelle nous soignons, chaque année, plus de 1000 enfants présentant des brûlures ou d’autres blessures traumatiques, avait un mur en moins. Il y avait des gravats partout. »
un Accès aux soins très restreint
L’accès aux soins de santé pour les personnes avec des blessures potentiellement mortelles est très fortement restreint, car les frappes aériennes israéliennes ont endommagé beaucoup de routes menant vers les hôpitaux. De plus, le personnel médical est inquiet pour sa propre sécurité lors des trajets vers les structures de santé, et certaines fournitures médicales commencent à manquer. Deux médecins étaient parmi les 42 personnes tuées dans les frappes aériennes qui ont eu lieu près de notre clinique.
Impossible de renforcer le soutien humanitaire
« Les attaques horribles sur des civils et des infrastructures civiles dont nous sommes témoins à Gaza sont inexcusables et intolérables », dit Ely Sok, le chef de mission de MSF dans les Territoires Palestiniens Occupés. « Alors que le nombre de blessés et de déplacés continue d’augmenter, il n’est toujours pas possible de renforcer le soutien humanitaire et de faire entrer davantage de personnel et de fournitures dans la bande de Gaza. Les autorités de santé locales disent que dans 24 heures, elles n’auront plus de poches de sang, ce qui veut dire qu’elles ne pourront plus faire de transfusions de sang aux patients qui en ont besoin, une intervention pourtant clé quand il s’agit de traiter des blessés de guerre. »
Nos activités médicales sur place
Une équipe de MSF effectue des rotations de 24 heures pour soutenir le personnel médical dans la salle des urgences et les salles d’opération de l’hôpital d’Al Awda, dans la zone de Jabalia, et soigne environ 40 à 45 patients souffrant de blessures profondes et de brûlures sévères quotidiennement.
La semaine passée, MSF a également fait don de fournitures médicales essentielles pour les soins d’urgence à différentes structures de santé qui traitent les blessés dans l’enclave. L’insécurité ambiante signifie toutefois que nous ne sommes pas en mesure de mener nos activités régulières de soins aux brûlés et nos programmes de soins post-opératoires d’urgence.
38 000 PAlestiniens ont dû fuiR
Alors qu’Israël continue sa campagne de bombardements à Gaza, plus de 38 000 Palestiniens ont dû fuir leurs foyers pour des raisons de sécurité, d’après les Nations Unies. Au moins 2500 personnes ont déjà perdu leurs maisons, dont certains employés de MSF. Beaucoup de nos employés ont trouvé refuge chez des personnes de leur famille, mais MSF a trouvé une solution temporaire pour ceux pour qui cela n’était pas possible.
Ces attaques doivent cesser
« Israël doit arrêter de perpétrer ces attaques au cœur de Gaza. Elles tuent des civils à chaque fois. Et peu importe à quel point elles sont « ciblées ». Dans des zones aussi densément peuplées, c’est tout simplement impossible de limiter les effets des bombardements », dit Sok. « Un accès sûr pour le personnel et pour les fournitures humanitaires doit aussi être mis en place de façon urgente. »
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