Médias sociaux

Open the menu

Mer Méditerranée : Combien de personnes doivent encore se noyer avant que l'Europe ne commence enfin à organiser des opérations de sauvetage?

Nous vous ramenons le 27 juin 2022, ce jour-là, le Geo Barents, le navire de recherche et de sauvetage de Médecins Sans Frontières, navigue à proximité des côtes libyennes, à la recherche de bateaux en détresse. Les autorités maritimes officielles, dont le travail consiste précisément à repérer et à signaler les bateaux en détresse, refusent depuis des années de coopérer à nos efforts de sauvetage. Dès que notre équipage repère un bateau en détresse, il entre immédiatement en action. Ce jour-là, nous avons pu sauver 71 personnes de la noyade dont un enfant. Mais nous sommes malheureusement arrivés trop tard pour 30 personnes...

Geo Barents : 569 personnes sauvées sans aucune aide des autorités

Depuis le début de l'été, le Geo Barents a secouru 974 personnes au total en mer Méditerranée. Au moment où vous lisez ces lignes, le navire compte 569 personnes à bord, toutes sauvées d'une mort presque certaine. C'est beaucoup plus que ce que le Geo Barents ne peut supporter. Car une fois de plus, les autorités refusent de coopérer. La plupart de nos appels pour un débarquement en toute sécurité des personnes secourues restent systématiquement sans réponse.

De (tragische) redding van 27 juni. Onze teams konden 71 mensen van de verdrinkingsdood redden. Voor 22 mensen kwamen we te laat, zij bleven vermist. Onder de geredde mensen was ook een vrouw met baby in kritische toestand. hen hebben we meten naar MZlta kunnen evacueren
Le sauvetage tragique du 27 juin. Nos équipes ont pu sauver 71 personnes de la noyade. Pour 30 personnes, nous sommes arrivés trop tard, elles sont restées introuvables. Parmi les personnes secourues se trouvaient une femme et son bébé dans un état critique. Nous avons pu les évacuer immédiatement vers Malte. © Anna Pantelia, 27 juin 2022

Sea Watch et SOS Méditerranée sont systématiquement désavantagés

Et nous ne sommes pas les seuls. Deux autres organisations humanitaires mènent également des opérations de sauvetage en Méditerranée, le Sea Watch 3 comptait 438 personnes à bord à la fin du mois de juillet et l'Ocean Viking, 387 personnes sont elles aussi systématiquement pénalisées. Alors que Sea Watch 3 et Ocean Viking ont pu débarquer les personnes secourues en toute sécurité en Italie, le Geo Barents attend toujours des nouvelles rédemptrices.

La route migratoire maritime est la plus meurtrière au monde

Depuis des années, des organisations comme Médecins Sans Frontières, SOS Méditerranée et Sea Watch ont été contraintes de prendre le relais des pays européens pour sauver les personnes de la noyade en Méditerranée. Sans ces organisations, d'innombrables enfants, femmes et hommes auraient été abandonnés à leur sort. Et ce, sur la route migratoire maritime la plus meurtrière au monde.  

Het dek van de Geo Barents op 2 augustus. 569 geredde mensen zijn nu aan boord, allemaal wachten ze op het verlossende nieuws dat de Geo Barents eindelijk in een veilige haven mag ontschepen.
Le pont du Geo Barents ce 2 août 2022. 569 personnes se trouvent à bord et attendent de pouvoir débarquer dans un port en toute sécurité. © Rahul Dhankani

Ces personnes fuient des violences extrêmes et meurtrières dans leur pays d'origine ou en Libye

Le refus des autorités de participer au repérage des bateaux en détresse et de coopérer à un mécanisme de débarquement sécurisé et organisé, s'inscrit dans une politique européenne très consciente. L'Europe préfère les laisser se noyer plutôt que de nous laisser les ramener à terre et elle fait littéralement des pieds et des mains pour décourager les personnes dans le besoin de traverser en toute sécurité.

MSF appelle l'Europe pour organiser la recherche, le sauvetage et le débarquement!

Médecins Sans Frontières, SOS Mediterannee et Sea Watch demandent aux Etats membres de l'Union européenne d'organiser des opérations de recherche et de sauvetage en Méditerranée centrale. Il faut répondre à tous les appels d'urgence et mettre au point un mécanisme structurel pour le débarquement des survivants. Il faut à tout prix éviter de nouveaux décès.