Médias sociaux

Open the menu

Méditerranée : 572 personnes à bord du Geo Barents, Malte ne répond pas

Entre le 27 et le 29 octobre, les équipes de Médecins Sans Frontières du Geo Barents ont effectué sept opérations de sauvetage dans les eaux internationales autour de Malte. 572 personnes ont été ainsi secourues. Parmi les survivants, il y a trois femmes enceintes, plus de 60 mineurs, dont beaucoup sont non accompagnés, et de jeunes enfants, dont un nourrisson de 11 mois seulement. Aucun port sûr n’a encore été proposé au Geo Barents pour faire débarquer les rescapés, malgré les demandes répétées du navire.

Un des sauvetages du 28 octobre. Depuis ce bateau en bois, nous avons pu sauver 66 personnes. ©
Un des sauvetages du 28 octobre. Depuis ce bateau en bois, nous avons pu sauver 66 personnes. © Candida Lobes

« Les 572 personnes à bord du Geo Barents ont toutes risqué leur vie pour traverser la Méditerranée, explique Riccardo Gatti, Responsable des équipes de sauvetage à bord du Geo Barents. Bien que nous ayons informé les autorités maltaises en temps voulu et demandé à plusieurs reprises leur appui, toutes nos demandes sont restées sans réponse. L'inaction de certains États, en particulier de Malte, est flagrante, car ce pays omet volontairement de fournir ou de trouver un lieu sûr pour débarquer. »

Depuis le 27 octobre, les autorités maritimes maltaises n'ont pas assuré une seule fois leur rôle de coordination des secours et ne proposent aucune solution de débarquement. Le gouvernement en charge de la zone de recherche et de sauvetage, dans laquelle des personnes en détresse sont secourues, est pourtant tenu de fournir ou de trouver un lieu de débarquement. Après quatre demandes aux autorités maltaises, restées sans réponse, trois autres demandes ont été officiellement envoyées aux autorités italiennes.

572 personnes ont été secourues en mer par le Geo Barents en quelques jours seulement. Tous attendent actuellement un refuge sûr pour débarquer.
572 personnes ont été secourues en mer par le Geo Barents en quelques jours seulement. Tous attendent actuellement un refuge sûr pour débarquer. © Candida Lobes

« À bord, il y a un garçon qui est déterminé à aller en Allemagne. C'est là que se trouve sa mère, en phase terminale d'un cancer. Il veut la voir une dernière fois avant qu'elle ne parte. Il n'y avait aucun moyen d'obtenir un visa et la seule option pour ce garçon était donc de s'engager sur la route la plus meurtrière du monde, explique Riccardo Gatti. Il y a aussi une famille du Togo avec une fille de 11 mois. Elle est née en Libye avec une fente labiale et elle a maintenant des difficultés à avaler. Ses parents ont travaillé en Libye pour mettre de l'argent de côté afin de soigner leur fille, tout en essayant d'obtenir un visa pour l'Europe. Cela leur a été refusé. Pour eux, la seule façon d'obtenir les soins nécessaires était de prendre la mer. Voilà le genre d’histoires auxquelles nous sommes confrontés. »