Médias sociaux

Open the menu

Journée internationale de l’épilepsie – Nos patients du Liberia

L'épilepsie est l'une des maladies neurologiques les plus courantes au monde. Elle touche près de 50 millions de personnes. Mais dans les pays les plus pauvres, plus de 75 % des personnes atteintes d'épilepsie n'ont pas accès à un traitement. Au Liberia, nous travaillons en collaboration avec cinq centres de santé, ce qui permet à plus de 1300 patients épileptiques d'être soignés. Emmanuel Ballah, superviseur MSF pour la santé mentale et l'épilepsie à Monrovia, capitale du Liberia, répond à deux questions, en expliquant les défis auxquels les patients sont confrontés et la manière dont MSF travaille pour les soigner.

Blessing, une étudiante de 13 ans atteinte d'épilepsie, écoute les agents de santé parler à sa classe de l'épilepsie, afin de supprimer la stigmatisation sociale empêche les enfants épileptiques d'aller à l'école.
Blessing, une élève de 13 ans atteinte d'épilepsie, écoute les agents de santé parler à sa classe de la maladie, afin de supprimer la stigmatisation sociale qui empêche les enfants épileptiques d'aller à l'école. © Armelle Loiseau, décembre 2019.

Quelles sont les expériences vécues par les personnes atteintes d'épilepsie au Liberia ?

Beaucoup de nos patients sont négligés et stigmatisés, car il existe au Libéria une croyance erronée selon laquelle l’épilepsie serait une maladie contagieuse. Les familles des patients craignent parfois d’être contaminées et ne les soignent donc pas. C'est une chose sur laquelle nous travaillons continuellement, en expliquant ce qu’est l'épilepsie à la famille et aux membres de la communauté. Ils apprennent ainsi comment la maladie est traitée et comment ils peuvent encourager les personnes atteintes à se faire soigner.

Comment travaillez-vous pour traiter l'épilepsie au Libéria ?

L'équipe MSF travaille avec le personnel de santé local dans cinq centres de santé du Comté de Montserrado et dans plusieurs autres quartiers de Monrovia. Notre équipe assure alors la formation et la supervision clinique du personne, et travaille également avec des équipes de travailleurs psychosociaux et des volontaires de santé communautaire du gouvernement.

Le programme a débuté en 2017 et continue de se développer. Nous avons maintenant plus de 1300 patients qui reçoivent régulièrement des soins, et l'état de santé et la qualité de vie de la plupart d'entre eux se sont considérablement améliorés.

En quoi le traitement donné aux patients affecte-t-il leur vie ?

Le traitement que nous donnons aux patients leur permet de ne plus avoir de convulsions. Et cela leur change la vie. Par exemple, un de nos patients, avant d’être soigné chez nous, achetait lui-même des médicaments à la pharmacie. Mais ses crises d’épilepsie ne s’arrêtaient pas, parce que ces médicaments n’étaient pas les bons. Une fois que ce patient est venu se faire soigner chez nous, il n’a plus eu de crises pendant deux ans. Il est maintenant diplômé de l’université.

Récemment, nous avons aussi soigné quatre enfants qui avaient été expulsés de différentes écoles à cause de la stigmatisation dont je vous parlais. Nous avons alors travaillé avec leur famille et leur école, et ils ont pu être réadmis à l’école une fois qu’ils ont suivi le traitement.

Aussi, hier, nous avons eu un nouveau patient de 18 ans qui fait des crises cinq à six fois par jour, tous les jours, depuis des années. Son développement social et intellectuel est freiné parce qu'il est exclu de tout. Mais maintenant que nous l’avons mis sous traitement, tout cela va changer.

C'est la partie la plus gratifiante du travail que je fais. Ce que nous faisons permet à nos patients de devenir fonctionnels et de mener une vie meilleure.