Des centaines de migrants mis en danger par les politiques sécuritaires menées à Bruxelles
Les actions policières de ces dernières semaines sont en train de pousser des centaines de personnes vers l’invisibilité et les découragent d’accéder aux soins de santé et aux services de base, dénoncent aujourd’hui les organisations qui composent le Hub humanitaire de la gare du Nord. Les organisations demandent au gouvernement d’arrêter cette politique de criminalisation et de garantir que la présence policière ne dissuade pas ces personnes d’accéder à des services humanitaires qui sont les seuls auxquels elles peuvent avoir recours.
Les témoignages recueillis au Hub auprès de migrants révèlent qu’ils se retrouvent piégés entre les ordres de forces de police qui les obligent à quitter le parc Maximilien pendant que d’autres forces les expulsent de la gare du Nord et ce, en plein milieu de la nuit, de la matinée et de la journée. Ces personnes vivent dans une peur permanente et sont soumises à de constantes privations de sommeil.
Plus de vulnérabilité et d'inhumanité
« Il s’agit de personnes qui sont déjà très précarisées et stigmatisées. La grande majorité d’entre elles a vécu des événements traumatiques durant leur parcours et a besoin d’assistance, mais aussi de dignité humaine. Leur expulsion de la gare du Nord et du parc Maximilien par des contrôles de la police ne les fait pas disparaître. Elle les pousse encore davantage dans la clandestinité, la vulnérabilité et l’inhumanité », déclare le coordinateur du Hub, Cristian Reynders.
Depuis le début des activités du Hub à la gare du Nord le 8 janvier dernier, 200 personnes en moyenne y ont été accueillies chaque jour pour recevoir des soins médicaux et de santé mentale, des vêtements, une aide à la reconstruction des liens familiaux, ou des conseils sociojuridiques. Depuis le 7 mai, date à laquelle les contrôles policiers autour de la gare se sont intensifiés, la fréquentation du Hub a diminué de 30 à 35% et le nombre des consultations médicales quotidiennes a été divisé par deux, alors que les besoins sont toujours bien présents. Dans le même temps, les pathologies liées au manque de sommeil causé par les opérations policières, au stress et à la peur incessante sont en augmentation.
Le gouvernement ne s'attaque qu'aux symptômes
Avec l’intensification des contrôles policiers et des arrestations de ces dernières semaines, le gouvernement s’obstine à s’attaquer uniquement aux symptômes d’un phénomène qui nécessite des réponses structurelles et humaines. Il est urgent d’arrêter de criminaliser ces migrants et de faire face au vrai problème en organisant un accueil digne qui permettrait de faire un choix éclairé et humain concernant leur avenir.