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Coronavirus en Île-de-France : continuer à soigner les personnes précaires

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Une infirmière examine un homme dans la clinique mobile de MSF qui dispense des soins de santé primaires à Paris et en banlieue. Porte de la Villette, Paris. © Agnes Varraine Leca/MSF, le 31 mars 2020.

Dans le cadre de la réponse au Covid-19 en France, les équipes MSF interviennent depuis la semaine dernière en Ile-de-France, auprès des personnes précaires confinées dans des hébergements d’urgence ou vivant toujours dans la rue.

Le 24 mars 2020, plus de 700 exilés ont été évacués du camp insalubre d’Aubervilliers vers des gymnases et hôtels réquisitionnés par la Préfecture de Paris et d’Ile-de-France pour la durée du confinement.

À la demande de l’Agence régionale de Santé, nos équipes étaient présentes dans six des lieux où ces personnes ont été mises à l’abri, pour assurer un examen médical à tous et détecter d’éventuels symptômes du Covid-19. 338 personnes ont ainsi été vues en consultation, et 25 identifiées comme présentant des symptômes correspondant à ceux du Covid-19. Un isolement et un suivi régulier de ces patients sont organisés.

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Des équipes MSF sont déployées dans des sites réquisitionnés en urgence pour évaluer la santé des personnes les plus vulnérables, comme les migrants (ici, évacués du camp d'Aubervilliers) et identifier les cas potentiels de Covid-19. © Agnes Varraine-Leca/MSF, le 24 mars 2020.

Si ce type de mise à l’abri permet aux personnes de vivre la période de confinement avec un toit au-dessus de leurs têtes et un accès facilité à certains services de base, elle n’est pas sans risque. Les lieux de vie collectifs comme les gymnases ne sont pas adaptés à la mise en œuvre des consignes sanitaires et des gestes barrières qui contribuent à éviter la propagation du virus. Il y est généralement difficile d’assurer l’isolement d’une personne susceptible d’être infectée. Le risque est d’autant plus grand lorsqu’il s’agit de personnes qui présentent des comorbidités, parfois lourdes, et un état de santé fragilisé par des années de précarité, de violence et d’exclusion.

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Le 24 mars, 700 personnes ont été évacuées d'un camp d'Aubervilliers près de Paris, où elles vivaient dans des conditions précaires. Les équipe MSF évaluent leur état de santé dans un site réquisitionné en urgence et identifient les cas potentiels de Covid-19. © Agnes Varraine-Leca/MSF, le 24 mars 2020.

Pour éviter que ces lieux collectifs ne deviennent des lieux de propagation du virus, tant pour les personnes hébergées que pour les travailleurs sociaux, soignants et personnels qui les accompagnent, il faut que les pouvoirs publics activent d’autres solutions d’hébergement – par exemple des chambres en hôtels. Il faut également augmenter les capacités de dépistage pour confirmer certains diagnostics grâce à des tests, en particulier pour les personnes les plus à risque de développer des formes sévères.

Nos équipes se déplacent également dans Paris et d’autres villes d’Ile-de-France pour aller à la rencontre des personnes vivant dans la rue, des campements ou des squats, et fournir des soins infirmiers et des consultations de médecine générale.