Médias sociaux

Open the menu

A GAZA, LES HOPITAUX SE TRANSFORMENT EN MORGUES ET EN RUINES

STOP NOW

CELA DOIT CESSER. MAINTENANT.

Les attaques aveugles et incessantes, les déplacements forcés, les attaques contre les hôpitaux et le personnel médical, ainsi que le siège et la restriction de l'aide humanitaire.  

Les principes fondamentaux de Médecins Sans Frontières sont l'indépendance, l'impartialité et la neutralité.  Nos mandats les plus importants sont avant tout de fournir une assistance médicale et humanitaire. Néanmoins, nous avons également un second mandat important : témoigner de ce que nous voyons sur le terrain pour améliorer la situation des personnes en danger. 

Avec les principes fondamentaux comme ADN de notre organisation et les mandats que nous portons, il est donc de notre devoir de parler de ce que nous observons sur le terrain et de critiquer ou dénoncer ouvertement les violations des conventions internationales.

Nos équipes témoignent ici de ce qu'elles ont vu de leurs propres yeux.

Ceci est notre lettre ouverte à Gaza.

Lettre ouverte pour Gaza

A GAZA, LES HOPITAUX SE TRANSFORMENT EN MORGUES ET EN RUINES   

CELA DOIT CESSER. MAINTENANT.  Les attaques aveugles et incessantes, les déplacements forcés, les attaques contre les hôpitaux et le personnel médical, ainsi que le siège et la restriction de l'aide humanitaire.  

Le cessez-le-feu récemment conclu à Gaza a été le premier signe d'humanité après des semaines de violence incessante. Cependant, cela a été tout sauf une solution. Certes, tout répit pour les habitants de Gaza était le bienvenu, surtout s'il leur permettait d'avoir accès à des fournitures médicales, de la nourriture et de l'eau. Cependant, compte tenu des besoins incommensurables, ces 7 jours de cessez-le-feu ont été largement insuffisants pour organiser l'acheminement d'une aide suffisante. Et maintenant, le cessez-le-feu est terminé.  

Comme tant d'autres personnes dans le monde, mes collègues et moi-même avons été choqués et indignés par l'attaque du Hamas contre des civils israéliens. Huit semaines plus tard, les mots nous manquent pour décrire l'horreur absolue infligée aux civils palestiniens par Israël, qui mène une guerre incessante et aveugle à Gaza, aux yeux du monde entier.  

Il y a eu un mépris total pour la protection des installations médicales à Gaza. Les hôpitaux se transforment, sous nos yeux, en morgues voire en ruines. Ces structures sont touchées par des frappes, des tirs de chars et d’armes à feux, encerclées et prises d'assaut. Les patients et le personnel médical meurent. Quatre collègues de MSF ont été tués, beaucoup d'autres ont perdu des membres de leur famille. De nombreux autres collègues ont été blessés.  

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) avait récemment recensé 181 attaques contre les soins de santé, faisant 22 morts et 59 blessés parmi le personnel de santé en service. Le personnel médical, y compris celui de MSF, est totalement épuisé et désespéré. Certains ont dû amputer des enfants souffrant de graves brûlures sans anesthésie ni matériel chirurgical stérilisé. Ils voient les gens mourir dans la douleur. En raison des évacuations forcées par les soldats israéliens, certains médecins ont dû abandonner des patients et ont été confrontés à un choix inimaginable : leur vie ou celle de leurs patients. Rien ne peut justifier de telles atrocités.  

MSF a récemment envoyé une équipe internationale d'urgence à Gaza pour aider nos collègues palestiniens en renforçant les capacités médicales et chirurgicales dans les structures de santé. Malheureusement, leurs activités ont été sévèrement limitées en raison de l'ampleur des pertes humaines, de la destruction des infrastructures, du manque de fournitures essentielles telles que le carburant et de l'insécurité persistante. Nous voulons et devrions faire beaucoup plus. Aujourd'hui, c'est tout simplement impossible en raison du siège et de la guerre qui se poursuit sans relâche.  

Depuis le début du blocus en 2007, la bande de Gaza est la plus grande prison à ciel ouvert du monde. Depuis le début de cette dernière campagne militaire, le gouvernement israélien a également imposé un "siège total" à Gaza, empêchant les 2,3 millions de civils piégés dans l'enclave d'importer de l'eau, de la nourriture, du carburant et des médicaments. L'aide humanitaire indispensable ne peut désormais plus entrer en raison de ces restrictions inébranlables.  

Nous sommes témoins de la violation ouverte du principe fondamental d'humanité.  

Gaza, soumise à un blocus imposé par Israël depuis 2007, est la plus grande prison à ciel ouvert du monde. Dès le début de sa campagne militaire, le gouvernement israélien a imposé un "siège complet" à Gaza, interdisant l'entrée d'eau, de nourriture, de carburant et de médicaments pour les 2,3 millions de civils pris au piège dans l'enclave. En outre, des restrictions inflexibles ont été imposées à l'accès humanitaire, entravant l’acheminement de l'aide indispensable. Cette soumission d'une population entière à une punition collective constitue un crime de guerre au regard du droit international humanitaire (DIH). 

 

Contrairement à ce que prétend Israël, l'attaque généralisée n'est pas uniquement dirigée contre le Hamas. Elle vise l'ensemble de Gaza et sa population, à n’importe quel prix. Même les guerres ont des règles.  

Le nord de Gaza est en train d'être rayé de la carte. Le système de santé s'est effondré. Selon les autorités sanitaires de Gaza, plus de 15 000 personnes ont été tuées, dont environs la moitié sont des enfants. Cela représente une personne sur 200 à Gaza. Des dizaines de milliers de personnes sont blessées et les familles récupèrent leurs proches décédés sous les décombres. Selon l’ONU, 1,7 million de personnes ont été déplacées. Ces civils ont reçu l'ordre de se déplacer vers le sud, mais Israël bombarde également cette zone. Aucun endroit n’est sûr.  

Notre équipe d'urgence à Khan Younis, dans le sud de la bande de Gaza, a signalé un afflux massif de blessés à la suite de bombardements et de frappes aériennes intensives, y compris dans les camps de réfugiés insalubres et surpeuplés où les gens survivent à peine grâce à une aide humanitaire limitée. Si les bombes ne les tuent pas, les maladies infectieuses et la faim le feront.  

Nos équipes médicales en Cisjordanie signalent également des attaques contre les services de santé et une recrudescence de la violence, de la persécution et de l’intimidation. Selon l’ONU, plus de 220 Palestiniens ont été tués depuis le 7 octobre, soit par les Forces de défense israéliennes (FDI), soit par des colons.   

Un cessez-le-feu durable est la seule solution pour mettre fin au massacre de milliers de civils supplémentaires et permettre l'acheminement de l'aide humanitaire qui fait cruellement défaut. MSF demande également la mise en place d'un mécanisme indépendant pour superviser l'acheminement adéquat des fournitures humanitaires à Gaza.   

CELA DOIT CESSER. MAINTENANT.  Les attaques aveugles et incessantes, les déplacements forcés, les attaques contre les hôpitaux et le personnel médical, ainsi que le siège et la restriction de l'aide humanitaire.  

Meinie Nicolai,  

Directrice Générale Médecins Sans Frontières