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« À Herat, notre hôpital est la seule option pour les patients de la ville »

Après des mois de combats à Herat et dans ses environs, les Talibans ont pris le contrôle de la ville le 12 août. Nous y gérons un centre de nutrition, une clinique pour les personnes déplacées et un centre de traitement COVID-19. L'un de nos médecins afghans à Herat, qui a préféré rester anonyme, a travaillé sans relâche lors des combats. Il raconte les difficultés que nous avons rencontrées pour assurer le fonctionnement de tous nos services et les défis auxquels nous sommes confrontés aujourd'hui. - Témoignage du 6 septembre 2021

Een archiefbeeld uit december 2020 uit onze kliniek voor ontheemden in Herat, waar we ons ondervoedingprogramma al enige tijd runnen. De verpleegkundige op de foto is niet aan het woord in deze blog.
Une photo datant de décembre 2020, prise au sein de notre clinique pour personnes déplacées à Herat, où nous menons notre programme de nutrition thérapeutique. (L'infirmier sur la photo n'intervient pas dans ce témoignage).

« Lorsque les combats se sont approchés de Herat, il y avait beaucoup de peur, les gens étaient inquiets. Moi aussi, je ne savais pas ce qui allait se passer dans les prochains jours. Lorsque les véritables combats ont finalement commencé dans la ville, de nombreuses personnes sont restées chez elles par peur. En trois heures à peine, les Talibans ont pris le contrôle total de la ville.

L'ÉQUIPE était au complet APRÈS QUELQUES HEURES

Le matin suivant la prise de la ville par les Talibans, je me suis rendu à notre centre de nutrition pour venir en renfort auprès du personnel. Lorsque je suis arrivé, il n'y avait pas beaucoup de patients ni de soignants : beaucoup ne savaient pas quelle était la situation dans la ville et si nous étions encore ouverts. Nous avons d'abord donner à nos patients leurs traitements, puis nous avons contacté notre personnel pour leur faire savoir que la ville était sûre et qu’ils pouvaient venir travailler. Après quelques heures, toute notre équipe était réunie et nous avons pu continuer à soigner les patients.

Certains collègues m'ont raconté que lorsqu'ils quittaient la maison le matin pour aller travailler, certains voisins étaient inquiets et leur demandaient : « Qu'est-ce que tu fais ? Reste chez toi ! Ce n'est pas sûr dehors ! ». Ils leurs répondaient alors que c'est notre travail d'aider les gens, et que, là, c'est le moment où ils ont besoin d'aide, car les autres hôpitaux sont fermés. Beaucoup de nos employés viennent travailler avec cet état d’esprit, c'est formidable.

LA SEULE OPTION POUR LES HABITANTS DE LA VILLE

Soigner les patients est notre responsabilité, c'est comme cela que je vois les choses. Actuellement, MSF est la seule organisation internationale travaillant à Herat, car les autres ont cessé leurs activités. Avant, nous pouvions orienter les gens vers d'autres prestataires de soins, mais aujourd'hui, nous avons l'impression d'être la seule option pour les personnes qui viennent nous voir. Par rapport à avant, il y a plus de responsabilités, il y a plus de défis. Il y a beaucoup de travail sur nos épaules.

Incertitude chez beaucoup de soignants d’autres structures

La plus grande préoccupation aujourd'hui est que les autres structures de santé ne sont pas en mesure de poursuivre leur travail à Herat, car la Banque mondiale a arrêté son financement. Il n'y a pas de vision claire de ce qui va se passer. Certains membres du personnel travaillant pour d'autres organisations n'ont pas reçu leur salaire depuis des mois. Cela s'est déjà produit auparavant, mais les gens avaient alors l'espoir qu'ils finiraient par être payés. Maintenant, avec tant d'incertitude, les gens me disent qu'ils n'ont plus d'espoir, beaucoup cherchent un autre emploi. Les gens travaillent très dur, ils sont fatigués mais nous espérons que cela va se calmer. On a de l'espoir mais on ne sait pas de quoi l’avenir sera fait.