Syrie: lourds bombardements à Alep : les hôpitaux sont débordés
Mise à jour, 31 décembre 2013 : le bilan s'alourdit à AlepLes attaques aériennes à Alep, dans le nord de la Syrie, ont fait 541 morts et 3 039 blessés du 15 au 28 décembre, selon des sources médicales locales. Ces chiffres ont été rapportés par 10 hôpitaux locaux ayant reçu un afflux de patients. Trois hôpitaux à Alep ont été considérablement affectés par les frappes aériennes, et au moins deux médecins sont décédés alors qu’ils portaient assistance aux victimes. Des écoles, des hôpitaux, des marchés, des gares routières et des bâtiments résidentiels ont également été touchés par les bombardements. MSF fournit les hôpitaux dans la région d'Alep avec du matériel médical pour les aider à faire face à cette situation d’urgence. MSF a traité des dizaines de blessés dans un hôpital en périphérie de la ville. |
À la suite d’une série d’attaques aériennes à Alep, dans le nord de la Syrie, les hôpitaux se retrouvent surchargés de blessés. Selon les sources médicales sur place, ces bombardements auraient fait 189 morts et 879 blessés.
Médecins Sans Frontières envoie du matériel médical supplémentaire aux hôpitaux pour les aider à faire face à cette situation d’urgence.
Le 15 décembre, des hélicoptères syriens ont commencé à bombarder les quartiers Est d’Alep avec des barils d’explosifs. Ce genre d’attaque à l’aveugle provoque énormément de souffrance humaine. Et pourtant, hier, ces bombardements ont repris de plus belle, causant d’importants dégâts dans les quartiers résidentiels.
« Ces trois derniers jours, les hélicoptères ont bombardé différentes zones. Parmi leurs cibles, il y avait une école et le rond-point d’Haydarya, où des gens attendaient les transports en commun », explique Aitor Zabalgogeazkoa, coordinateur pour Médecins Sans Frontières en Syrie. « Ces deux bombardements ont fait des dizaines de morts et de blessés. Les corps ont été placés devant trois hôpitaux, pour que les familles puissent venir les chercher. »
Selon sept hôpitaux locaux, 189 personnes seraient mortes lors des bombardements ainsi que 879 blessées, dont 224 enfants. Certaines victimes, prises en charge par d’autres services médicaux, n’ont pas encore pu être comptabilisées.
Manque de moyens pour les soins de santé
La situation est catastrophique et les hôpitaux d’Alep n’ont quasi aucun moyen pour y répondre. Les flambées de violence régulières dévastent la ville, ce qui a des conséquences désastreuses sur les soins de santé. Presque tous les hôpitaux d’Alep ont été endommagés ou détruits. La vague de bombardements d’hier a anéanti les dernières réserves de médicaments et de matériel médical de première nécessité.
« Les attaques répétées provoquent souvent le chaos, ce qui rend encore plus difficile de soigner les blessés et fait donc encore davantage de morts », déplore Aitor Zabalgogeazkoa. « Le service d’ambulances est complètement débordé ; il reçoit des appels de tous les côtés en même temps. Quant aux médecins, ils doivent prendre des décisions extrêmement difficiles, parce qu’ils doivent s’occuper de tant de patients à la fois. »
« Les hôpitaux sont débordés et implorent de recevoir davantage de réserves médicales. Nous leur en avons immédiatement envoyées », affirme Aitor Zabalgogeazkoa. « Mais beaucoup de patients ont dû se faire soigner en-dehors d’Alep. »
Appel au respect du droit international
Médecins Sans Frontières appelle toutes les parties au conflit, et en particulier le gouvernement syrien, à mettre un terme aux attaques contre des cibles civiles, comme les hôpitaux et les écoles. Nous leur demandons également de ne plus effectuer de bombardements à l’aveugle dans les quartiers résidentiels, dont la population civile paye le plus lourd tribut. Toutes les parties au conflit sont tenues de respecter le droit humanitaire international.
Les données de cet article ont été mises à jour le 18 décembre 2013.