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Crise oubliée n°1 : les morsures de serpents venimeux

COMPÉTITION INTERSCOLAIRE #YOUTHCARES

 

Voici la fiche explicative de la crise oubliée n°1 : les morsures de serpents venimeux. Cette crise est l'un des trois thèmes proposés dans le cadre de notre compétition interscolaire #YOUthCAREs. Vous souhaitez avoir les infos concernant le déroulement de la compétition ou les deux autres thèmes ? Cliquez ici

Sarah Goffin, promotrice de la santé MSF, nous informe sur la prise en charge des patients mordus par un serpent venimeux

De quoi parle-t-on ?

Certaines espèces de serpents sont venimeuses. Lorsqu’un être humain est mordu par un serpent venimeux, le venin s’injecte directement dans le sang de l’individu. Il doit alors se rendre au plus vite chez le médecin ou au sein d’une structure de santé.

Lorsqu'une personne est mordue par un serpent venimeux, elle doit au plus vite avoir recours à un antidote ou un traitement clinique. Le traitement clinique implique, entre autres, un traitement intraveineux, une transfusion sanguine et dans certains cas une machine respiratoire. Cela nécessite de se rendre au sein d'une structure de santé pourvue d'un bon équipement médical ; ce qui pour de nombreuses personnes, peut se trouver à des heures ou des jours de marche de chez elles.

Beaucoup de nos patients n'arrivent pas à nous rendre visite à temps, ce qui leur fait risquer une amputation ou d'autres complications à vie. En conséquence, vivre sans pied ni jambe augmente les difficultés et rend plus compliquée l’obtention d’un emploi. La perte d'un revenu affecte souvent financièrement toute une famille.

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Workey Mekonen (24 ans, Éthiopie) a été mordue par un serpent alors qu'elle cuisinait pour des travailleurs migrants. Nos équipes lui ont donc fait  passer un test sanguin afin de vérifier si la morsure de serpent contenait du venin. Le test sanguin est un moyen efficace de déterminer rapidement si le patient a besoin d'antidotes. © Susanne Doettling/MSF.

Les chiffres

Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), chaque année, 2 700 000 personnes se font mordre par un serpent venimeux, et 100 000 personnes en décèdent (du fait de l'absence de soins ou de soins inappropriés) et engendrent des difformités et incapacités physiques à vie pour 400 000 personnes. À titre indicatif : les morsures de serpents venimeux tuent chaque année 40 fois plus de personnes que les mines terrestres.

Plus de chiffres et d'infos venant de l'OMS ici.

Quels sont les endroits du monde les plus touchés ?

On peut trouver des serpents venimeux presque partout dans le monde. Cependant, la plupart des décès surviennent en Inde, dans les pays pauvres d'Afrique subsaharienne, sur l'île de Nouvelle-Guinée, ou encore en Amérique latine. Bien qu'il existe de nombreux serpents venimeux différents en Australie, seules deux personnes meurent chaque année de leurs morsures. En comparaison, plus de 1 000 personnes en meurent chaque année en Nouvelle-Guinée.

Les pays pauvres sont les plus durement touchés en raison du manque d'accès aux soins de santé et aux antidotes efficaces. Selon l'Organisation mondiale de la santé, les morsures de serpents figurent désormais en tête de liste des maladies tropicales les plus mortelles et les plus négligées au monde.

Quelles sont les personnes le plus souvent mordues ?

La grande majorité des personnes qui meurent ou souffrent de morsures de serpents vivent dans des régions pauvres et éloignées. Beaucoup sont des travailleurs agricoles, des enfants ou des jeunes, parfois migrants, qui sont mordus au bas de la jambe, souvent parce qu'ils n'ont pas de chaussures couvrant la totalité de leurs pieds. Les serpents se cachent souvent dans l'herbe et les champs et peuvent alors aussi se faufiler dans des maisons mal abritées.

Les enfants sont très vulnérables aux morsures de serpents car ils ont de petits corps et une plus petite quantité de poison est nécessaire avant que la morsure ne devienne mortelle. Ils sont encore davantage exposés que les adultes car ils marchent souvent pieds nus, jouent dans les buissons. Ils sont aussi plus souvent mordus au visage, au cou, à la tête et aux mains, où il y a plus de circulation sanguine.

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Aguek Deng, 14 ans, a été mordue par un serpent au bras alors qu'elle dormait. Elle a beaucoup pleuré, mais sa mère n'a pas compris pourquoi du fait qu’Aguek présente un handicap qui l’empêche de parler depuis qu’elle est enfant. Lorsqu'elle et sa mère sont arrivées à l'hôpital d'Agok (à la frontière entre le Soudan et le Soudan du Sud), l'enflure s'était propagée à son épaule. Elle a alors reçu des antidotes et a été opérée. © Fanny Hostettler.
Heidi werkte als verpleegkundige in ons project in Pibor, Zuid-Soedan. Op een dag werd een jong meisje binnengebracht. Ze was gebeten door een slang in de voet:   "Haar voet was helemaal dood, er was geen bloedtoevoer meer en haar voet was geïnfecteerd. Haar huid was ook volledig beschadigd tot aan de knie, je je kon de spier zien. Het meisje was pas twaalf jaar oud. Helaas kwam ze, net als zo velen, te laat naar de kliniek. We hadden geen andere keuze dan haar voet te amputeren om haar leven te redden. Gelukkig deed het meisje het goed, maar haar leven zal nooit meer hetzelfde zijn. Het is vreselijk om te zien hoeveel schade slangenbeten hier in Zuid-Soedan aanrichten, maar ik ben in ieder geval blij dat we het leven van het meisje hebben gered.  Het wordt hoog tijd dat we slangenbeten op de agenda zetten, zowel door gezondheidsautoriteiten, de farmaceutische industrie als andere actoren.  Had ze op tijd de nodige zorg en de nodige medicatie gekregen, had ze vandaag haar voet nog.
Heidi a travaillé comme infirmière dans le cadre de notre projet à Pibor, au Soudan du Sud. Un jour, une jeune fille de 12 ans l'a consultée car elle avait été mordue par un serpent dans le pied :

"Son pied n'était plus approvisionné en sang et était infecté. Sa peau était également complètement endommagée jusqu'au genou, on pouvait voir le muscle. Malheureusement, comme beaucoup d'autres patients, elle est arrivée trop tard à la clinique. Nous n'avons pas eu d'autre choix que de lui amputer le pied pour lui sauver la vie. Heureusement, elle en est guérie, mais sa vie ne sera plus jamais la même. C'est terrible de voir les dégâts causés par les morsures de serpent ici au Sud-Soudan.  Il est grand temps que les autorités sanitaires, l'industrie pharmaceutique et d'autres acteurs mettent les morsures de serpent à l'ordre du jour. Si elle avait reçu à temps les soins et les médicaments nécessaires, elle aurait encore son pied aujourd'hui".

En quoi cette crise est-elle « oubliée » ?

Les antidotes sont souvent produits avec l'aide des animaux, généralement les chevaux. Le cheval reçoit du venin par injection dans les vaisseaux sanguins, afin qu’il produise des antidotes. Ensuite, ceux-ci sont extraits pour être administrés aux patients. Ce processus prend beaucoup de temps. En effet, il peut s'écouler plusieurs mois avant que l'antidote soit prêt à être utilisé chez le patient.

morsures de serpent
Nicsonne Dadjam a été mordu par un serpent alors qu'il travaillait dans un champ à environ deux heures du projet MSF à Paoua,en République centrafricaine. Il a été suivi médicalement par nos équipes et a heureusement guéri rapidement après le traitement. © Alexis Huguet, décembre 2017.

Les antidotes sont aussi souvent trop chers pour les populations défavorisées. Au Soudan du Sud, le traitement antidote peut coûter jusqu'à deux salaires annuels. Une enquête de 2010 montre que seulement 2% des personnes touchées par les morsures de serpents dans les pays subsahariens ont accès à un traitement approprié. Les populations défavorisées n'ont souvent d'autre choix que d'acheter des alternatives de traitement moins chères, qui donnent de moins bons résultats. Ceci peut conduire à une méfiance à l'égard de l'aide médicale, et certains patients se rendent alors plutôt chez des guérisseurs locaux, bien que les morsures de serpents nécessitent souvent des soins de santé spécialisés et qualifiés.

Il est donc impératif que les sociétés pharmaceutiques recherchent et développent de nouvelles méthodes pour produire des antidotes efficaces et accessibles (plus d'infos au sujet des enjeux liés aux sociétés pharmaceutiques ici). "Problème" : les populations les plus pauvres ne constituent pas un groupe lucratif pour l'industrie pharmaceutique. Celle-ci considère aussi que la demande en traitements antidotes n’est pas assez grande, et qu’elle n’a pas de raison de rechercher et développer de meilleurs antidotes. Ces dernières années, plusieurs sociétés pharmaceutiques se sont retirées du marché et ont cessé de produire l'antidote qui est nécessaire dans les zones les plus durement touchées, et il reste ainsi peu d'acteurs qui travaillent à développer de nouveaux antidotes.

En 2010 déjà, l'Organisation mondiale de la Santé demandait qu'une collaboration internationale s'élabore afin de créer des sérums-antidotes sûrs et efficaces.

En mai de cette année, une nouvelle stratégie attendue depuis longtemps est venue de l'Organisation mondiale de la santé pour prévenir les décès et les souffrances causées par les morsures de serpents. C'est un très bon début, mais maintenant l'action politique et l'augmentation du financement des projets des autorités et des autres acteurs sur le terrain doivent s'accélérer le plus rapidement possible afin que moins de personnes souffrent et meurent.

Que fait MSF ?

MSF traite les morsures de serpents principalement dans les pays d'Afrique subsaharienne et du Moyen-Orient. En 2017, nous avons traité plus de 3000 personnes victimes de morsures de serpents, dont environ la moitié avaient besoin d'antidotes. Rien qu'en Ethiopie, nous avons traité environ 157 patients chaque mois pour des morsures de serpents. La plupart de nos patients mordus par des serpents sont originaires de la République centrafricaine, du Soudan du Sud, de l'Éthiopie et du Yémen. Nous avons également traité de nombreuses personnes en Tanzanie, au Kenya, au Cameroun, au Soudan et en Sierra Leone. En plus de traiter les morsures de serpents, nous faisons de la promotion de la santé pour informer les personnes dans les zones à risque sur ce qu'il faut faire et où obtenir un traitement.

Mohammed Said, clinicien MSF, vous emmène au sein de l’hôpital d’Agok, au Soudan du Sud, où nos équipes soignent les patients ayant été mordus par un serpent venimeux.

Interview de Julien Potet, référent MSF concernant les maladies tropicales négligées

 

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