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L'extrême violence des rues en Haïti entrave les soins médicaux

Port-au-Prince, la capitale d'Haïti, connaît actuellement une nouvelle flambée de violence. Nous craignons que cette violence n’entrave sérieusement l’accès aux soins médicaux dans la ville. Tant que les établissements de santé, les ambulances, les patients et le personnel médical feront l'objet d'affrontements armés et de vols, les soins ne pourront pas continuer à fonctionner correctement.

La violence de rue continue de faire des victimes

Après les violences de rue qui se sont déroulées début juin à Martissant - une banlieue de Port-au-Prince – notre centre d'urgence de ce quartier a reçu jusqu'à 42 patients blessés par balle en deux jours. Dans notre hôpital de traumatologie de Tabarre - une autre banlieue de Port-au-Prince - nos équipes ont accueilli 38 patients souffrant de blessures par balle. Fin mai, un collègue a été abattu alors qu'il rentrait chez lui après le travail.

Deze muurschildering toont de inwoners van Tabarre welke gewonden we precies verzorgen in ons traumaziekenhuis
Cette fresque montre aux habitants de Tabarre les blessures que nous soignons dans notre hôpital de traumatologie : fractures, blessures par balle et coupures. Ce type de violence brutale dans les rues frappe Haïti depuis des années. © Jeanty Junior Augustin, 2017.

Un danger extrême, pour nous aussi

"Ce n'est vraiment pas sûr ici en ce moment. Et pour nous non plus. À Martissant, les combats de rue sont devenus récurrents, notre personnel a dû constamment se mettre à l'abri des balles perdues. Deux de nos ambulanciers sont tombés dans une embuscade", explique Alessandra Giudiceandrea, coordinatrice MSF. "Pour protéger notre personnel, nous avons dû réduire nos activités communautaires, mais nous restons sur la prise en charge des urgences".

Les soins de santé sous pression

La violence chronique en Haïti est une conséquence de l'instabilité politique et économique qui touche le pays depuis des années. Les soins de santé sont sous pression : non seulement en raison de l'insécurité, mais aussi de l'augmentation du COVID-19, du malaise économique et des besoins médicaux élevés.

Respectez les patients et le personnel !

"Alors que nous aurions dû être en mesure de développer nos services de traumatologie pour les patients COVID-19, entre autres, nous nous battons aujourd'hui pour maintenir ces services ouverts", déclare Alessandra Giudiceandrea. "Nous lançons un appel général : respectez les soins médicaux.  Le personnel doit pouvoir faire son travail en toute sécurité, les patients doivent pouvoir accéder aux soins en toute sécurité. Arrêtez de piller les fournitures médicales et les ambulances."