La pneumonie continue de tuer un million d'enfants chaque année
Jeudi 10 novembre 2016
Dans le cadre de la journée mondiale contre la pneumonie, MSF vous emmène au coeur d'une campagne de vaccination à Bangassou, une petite ville de la République Centrafricaine (RCA). MSF y a mené différentes campagnes de vaccination. Cependant, tous les enfants ne peuvent être vaccinés car le prix du vaccin contre la pneumonie reste trop élevé.
Carole, une mère vivant en Centrafrique, explique: « Si mes enfants tombent malades, je ne sais pas quoi faire.Ici dans le centre de santé de mon village, nous devons payer 4 à 6 dollars pour une consultation et je ne peux pas me le permettre. Donc à la place, je dois me rendre au centre de santé Yongofongo (soutenu par MSF) où c’est gratuit. Mais ce n’est pas facile de marcher 10 kilomètres, environ deux heures, en portant son enfant malade ! ». C’est une réalité vécue par beaucoup de parents en République Centrafricaine.
La pneumonie, première tueuse d'enfants
Á travers le monde, la pneumonie est la première tueuse des enfants de moins de cinq ans. Elle peut être un cauchemar pour les parents, un cauchemar que Blanche, une mère en RCA, ne connait que trop bien. « Mon fils de neuf mois, Jésuré, était malade il y a deux mois. Il a commencé à respirer de façon étrange, très rapidement. Nous étions très inquiets, nous avons marché deux heures pour atteindre Yongofongo où c’était gratuit. De là, nous avons été transféré à Bangassou, et Jésuré a été hospitalisé pendant une semaine. Maintenant il va mieux, mais il manque toujours d’air quand il pleure », explique-t-elle.
Un système de santé perturbé par le conflit
En RCA encore moins qu’ailleurs dans le monde, il ne vaut vraiment pas tomber malade. Les centres de santé sont rares et éloignés, pauvres en médicaments et en personnel, et leurs services limités inabordables pour beaucoup.
Même avant la dernière crise, la couverture de vaccination était déjà à environ 40% ; ce qui signifie que beaucoup d’enfants souffraient ou mouraient de maladies pourtant facilement évitables. Le conflit de 2013-2014 qui a forcé presque un quart de la population du pays à fuir, a aussi perturbé un système de santé qui, déjà, fonctionnait à peine. Toutes les fonctions étatiques se sont arrêtées, y compris les programmes de vaccination, ce qui a encore aggravé la situation.
Quand les structures de santé dans un pays s’effondrent suite à un conflit, les organisations humanitaires peuvent procurer un certain soulagement en répondant aux besoins des soins de santé. Nous pouvons aider les parents afin d’éviter les cauchemars en procurant un accès au vaccin contre la pneumonie. Mais, vacciner des enfants qui vivent dans des pays affectés par des crises peut être difficile quand le prix des vaccins est trop élevé pour que les gouvernements et organisations humanitaires puissent les acheter.
À Bangassou, la ville principale de la province de Mbombou, les infections respiratoires sont la troisième cause de mortalité infantile, après la malaria et les morts néonatales. Mais durant la saison sèche, le nombre de cas de paludisme baisse, les maladies respiratoires deviennent alors les maladies les plus mortelles pour les plus jeunes.
Pour améliorer la protection des enfants, MSF a organisé des campagnes de vaccination de rattrapage dans la plupart de ses 17 projets à travers le pays pour les enfants de moins de six ans qui, dans la plupart des cas, n’ont pas reçu les vaccins de routine. Plus de 100.000 enfants en RCA ont reçu une vaccination contre neuf maladies potentiellement mortelles, y compris la pneumonie.
Qui va protéger ces millions d'enfants pris dans des conflits?
Malgré les récentes avancées et la baisse du prix du vaccin pour les organisations humanitaires, nous avons besoin de donner une chance à tous les enfants. Nous demandons à Pfizer et GSK de baisser le prix du vaccin pour tous les pays en développement.